
Le torchon brûle entre Kinshasa et Kigali, et la récente sortie du chef de l’État rwandais, Paul Kagame, sur le processus électoral en RDC a mis le feu aux poudres. Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer ce qu’il a qualifié de « déclarations bassesses », en employant des termes d’une rare virulence sur les réseaux sociaux.
Sur le réseau X, l’ancien Twitter, le ministre congolais Patrick Muyaya a dénoncé la « logorrhée » et les « vociférations » du président Kagame, estimant que ses critiques étaient « déconnectées de la réalité ». Utilisant l’adage latin « Quos vult perdere Jupiter dementat » (Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre), il a suggéré que ces déclarations témoignent d’une forme de désespoir face à la détérioration de la position de Kigali sur la scène régionale et internationale.
La réponse de Kinshasa ne s’est pas limitée à une simple réfutation des propos de Kigali. Patrick Muyaya est allé jusqu’à fustiger le fonctionnement de la démocratie au Rwanda, et révèle que « dans son pays les élections se déroulent à vases clos, que l’opposition est réduite au silence, que la presse est muselée et que la répression constitue une stratégie de campagne etc ». Il a ensuite renvoyé le dirigeant rwandais à ses responsabilités dans les « pillages, viols et massacres » perpétrés dans l’Est de la RDC, insistant sur le fait que ce sujet devrait être la principale préoccupation de Kagame plutôt que de s’immiscer dans les affaires électorales congolaises.
« Cette diarrhée verbale est une nouvelle preuve de la fin prochaine de ses aventures en République démocratique du Congo », a martelé avec fermeté le porte-parole du gouvernement congolais, laissant entrevoir une confiance accrue en la capacité de Kinshasa à faire face à ce qu’elle considère comme une ingérence étrangère.
Le message de Patrick Muyaya s’est terminé par un appel à l’unité nationale, exhortant les Congolais à faire front contre l’ingérence de ce « voisin belliqueux ». Il a rappelé que la souveraineté de la RDC n’était pas négociable et que le pays ne céderait pas aux pressions. Une réaffirmation de la détermination de Kinshasa à ne pas se laisser dicter sa conduite.
Pour appuyer son propos, le ministre a cité le message sans équivoque du Pape François lors de sa visite à Kinshasa, en février dernier : « Ôtez vos mains de la RDC ! Vous perdrez sur tous les fronts ». Une référence qui confère une dimension spirituelle à cette joute verbale, et qui démontre l’isolement de Kigali sur la scène internationale.