A cette question, un ancien candidat à la présidentielle de 2018 répond par l’affirmative.
»Nous savons que la Constitution dit que chaque gouvernant doit déclarer ses avoirs. Et donc nous voulons voir quels sont les avoirs que Joseph Kabila avait déclarés avant de commencer son mandat et quels sont les avoirs qu’il a déclarés à la fin de son mandat », explique, sur TOP CONGO FM, Alain-Daniel Shekomba, candidat malheureux à la présidentielle de décembre 2018.
« Nous sommes en train aujourd’hui de questionner les biens de Joseph Kabila en fonction du pacte social qu’on appelle la Constitution et en fonction des clés de répartition ou des coefficients de répartition qui se retrouvent dans ce qu’on appelle la loi des finances publiques ».
Aucune haine
Celui qui préconise une enquête sur les biens de l’ancien président de la République et d’éventuelles poursuites en cas de découverte de malversations estime que »ce n’est pas la haine contre l’ancien président Joseph Kabila. L’objectif ici est de pouvoir rationaliser la gestion de la chose publique ».
Il reste convaincu que « tout le monde qui peut occuper des fonctions publiques puisse savoir faire la différence entre une caisse de l’État qui appartient à tout le monde et sa propre poche privée, mais aussi pour laver le président Kabila de tout soupçon et savoir s’il a honnêtement acquis les biens dont il est question ici ».
D’ailleurs, « si j’étais à sa place, j’allais sauter sur l’occasion pour démontrer que j’ai été un bon gestionnaire et que j’ai respecté les lois de mon pays pour pouvoir assurer la paix et la justice sociale ».
Alain-Daniel Shekomba fait notamment allusion à la ferme privée de Joseph Kabila qui est à Kingakati (banlieue Est de Kinshasa), « qui est le symbole de cette opulence ».
Il faut des enquêtes préalables
« Dans un premier temps, il faudrait faire d’abord les enquêtes. Lorsqu’on a réuni tous les éléments, le procureur général près la Cour constitutionnelle pourra s’adresser au Congrès. Je suis certain que si tous les éléments de preuve sont réunis, le clCongrès pourra valablement autoriser les poursuites« , explique, à son tour, Me Georges Kapiamba, président de l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), sollicité pour participer à cette démarche.
C’est de cette façon que « ses immunités (garanties dans la loi portant statut d’ancien Chef d’État) peuvent être levées par le Congrès ».
Pour y arriver, « il faut que le procureur mène une enquête préliminaire, réunisse et présente le réquisitoire qui doit contenir au moins quelque chose qui doit convaincre les parlementaires réunis en congrès ».
La ferme de Kingakati, est une propriété privée de l’ancien président Joseph Kabila, située à 50Km à l’Est de Kinshasa vers le plateau de Bateke. Environ 4 mille ouvriers travaillent dans ce domaine de 19.000 ha, dont la moitié est une réserve animalière et la plus grande tyrolienne d’Afrique récemment inauguré.