
La proposition d’Olivier Kamitatu, directeur de cabinet de Moïse Katumbi, en faveur d’une République Fédérale du Congo, a ravivé un débat de fond sur la structure de l’État en RDC. Dans une tribune publiée vendredi, Kamitatu a souligné que le système centralisé actuel ne permet pas de répondre efficacement aux défis du pays : gestion des ressources, pauvreté, conflits armés.
Cette initiative se heurte à une opposition frontale. Marie-Ange Mushebekwa, figure politique du Sud-Kivu et proche de l’ancien président Joseph Kabila, a exprimé son désaccord sur le réseau social X, réaffirmant son soutien à la forme actuelle de l’État : un État unitaire fortement décentralisé.
« En tant que femme leader du Sud-Kivu et actrice politique de la RDC, je m’invite dans le débat actuel sur la nécessité ou non, pour notre pays, de migrer vers le fédéralisme. À titre personnel, je m’y oppose », a-t-elle déclaré, tout en reconnaissant le caractère hybride de la Constitution actuelle, « une mixture du fédéralisme et d’unitarisme ».
Pour Marie-Ange Mushebekwa, les difficultés de la RDC ne sont pas imputables à la forme de l’État, mais au non-respect de la Constitution : « La violation constante de la Constitution à tous les niveaux, le disfonctionnement des institutions et la gestion émotionnelle des affaires de l’État, ne font que conduire la RDC dans les abysses. »
Ce débat sur le fédéralisme intervient dans un contexte particulièrement tendu. L’Est de la RDC est en proie à une grave crise sécuritaire, marquée par la progression de la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda. La question de la gouvernance et de la répartition des pouvoirs est donc plus que jamais au cœur des préoccupations politiques.