
L’échiquier politique congolais se recompose dans un climat de tension accrue. Le gouvernement a suspendu le Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP) de Franck Diongo, figure de l’opposition exilée, ainsi que le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) de l’ancien président Joseph Kabila, accusé de soutenir le groupe rebelle M23. Parallèlement, le Sénat s’apprête à examiner la levée de l’immunité parlementaire de Joseph Kabila, ouvrant la voie à d’éventuelles poursuites judiciaires.
Ces décisions, qui touchent également les partis Action pour la dignité du Congo (ADCP) de Corneille Nangaa et Union des patriotes Congolais (UPC) de Thomas Lubanga, sont perçues par certains comme une manœuvre du pouvoir pour museler l’opposition et consolider sa position.
La suspension du PPRD, intervenue en avril, est directement liée aux accusations d’implication de Joseph Kabila dans le soutien au M23, groupe armé accusé de déstabiliser l’est du pays. La plénière du Sénat prévue le 15 mai pour évaluer la levée de son immunité parlementaire représente une échéance cruciale pour l’ancien chef de l’État.
Alors que le gouvernement justifie ces mesures par des impératifs de sécurité nationale, l’opposition dénonce une atteinte à la pluralité politique et une instrumentalisation de la justice. Ces développements témoignent d’une polarisation croissante de la vie politique en RDC et font planer des incertitudes sur l’avenir du pays.