RDC : L’appel à l’union nationale de Félix Tshisekedi rejeté par l’oppositionRDC : L’appel à l’Union nationale de Félix Tshisekedi rejeté par l’opposition
Par Nathan Kumba

Président Félix Tshisekedi a tendu la main aux partis politiques congolais le samedi 22 février, les invitant à participer à la formation d’un gouvernement d’union nationale afin de surmonter les multiples crises qui frappent la République Démocratique du Congo (RDC). Toutefois, cette proposition a été fermement rejetée par les principaux partis d’opposition.
La coalition Lamuka, qui regroupe plusieurs partis d’opposition, a exprimé sa conviction que le seul chemin vers la résolution des crises actuelles réside dans un dialogue inclusif, tel qu’encouragé par les Églises catholique et protestante. « La voie à suivre aujourd’hui, c’est le dialogue. C’est la seule solution pour résoudre les trois crises graves auxquelles fait face notre pays », a déclaré Prince Epenge, porte-parole de Lamuka, soulignant l’importance de repenser les priorités nationales avant toute formation de gouvernement.
Alain Bolodjwa, du parti Levons-nous et bâtissons, a vivement critiqué la démarche du président Tshisekedi. Selon lui, « nous ne résoudrons pas le problème si nous n’avons pas compris ce qui n’a pas marché » avec le gouvernement actuel. Il a insisté sur le fait que le problème ne réside pas dans la distribution de postes, comme le propose le président, mais dans les causes profondes de l’échec du gouvernement. « Il semble que, pour M. Tshisekedi, il suffirait d’offrir des postes à l’opposition pour que tout aille mieux. Mais il ne se pose pas la question de ce qui n’a pas fonctionné avec l’actuel gouvernement, surtout dans un contexte de guerre », a-t-il affirmé.
De son côté, Hervé Diakese, porte-parole d’Ensemble pour la République, a mis en lumière la véritable priorité du président, selon lui. « Félix Tshisekedi est davantage préoccupé par la sauvegarde de son pouvoir, issu d’une tricherie en récidive, que par la résolution des crises du pays », a-t-il dénoncé. Il estime que le président se concentre sur des enjeux personnels au lieu de se focaliser sur les défis économiques, sociaux et sécuritaires urgents que rencontre la RDC.
Face à ces critiques acerbes, la proposition de Tshisekedi semble de plus en plus compromise. L’opposition, au lieu d’accepter une simple redistribution des rôles, privilégie le dialogue comme solution pour sortir le pays de l’impasse. Le rejet de l’union nationale souligne non seulement un manque de confiance envers l’approche du président, mais aussi une volonté de réexaminer en profondeur les fondements du gouvernement actuel avant de s’engager dans toute nouvelle structure de pouvoir.
En fin de compte, bien que l’appel de Tshisekedi ait été entendu, l’opposition préfère chercher une issue à travers des discussions ouvertes et sincères, sans compromis précipités. Le dialogue, dans cette perspective, reste la clé de voûte d’une véritable réconciliation nationale, capable de résoudre les crises internes du pays.