Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a co-animé jeudi 9 janvier un briefing presse avec la ministre d’État en charge des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, et le Porte-parole des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), le Général-Major Sylvain Ekenge Bomusa Efomi, visant à faire le point sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Cette réunion a été l’occasion de discuter des évolutions des opérations de défense tant sur le plan militaire que diplomatique.
D’emblée, le Général-Major Sylvain Ekenge a affirmé que le combat se poursuivait et que les forces loyalistes sont résolues à reprendre le contrôle de l’Est du pays malgré les renforts apportés par l’armée rwandaise aux terroristes du M23.
Sur l’axe Sake, les FARDC ont réussi à déloger les terroristes du M23 de leurs positions. Bien que des tentatives de l’ennemi aient eu lieu, les forces congolaises ont su infliger de lourdes pertes aux assaillants. « Partout, l’ennemi a connu d’énormes pertes en hommes et en matériels », a-t-ilancé le porte-parole de l’armée congolaise.
Le Général a révélé que les FARDC occupent désormais l’ensemble de la cité de Ngungu ainsi que les positions environnantes. Les combats se poursuivent également du côté de Masisi. « Nous vous rassurons de la détermination sans faille des FARDC à mettre un terme à cette agression qui a trop duré : 30 ans c’est beaucoup et ça suffit », a-t-il déclaré.
D’après le Général Ekenge, les pertes humaines parmi les militaires rwandais sont plus élevées que celles des militaires congolais. Il a également sous-entendu qu’au Rwanda, les autorités ne semblent pas appliquer le deuil pour leurs pertes.
Le ministre Patrick Muyaya a relevé lors du briefing que la sécurité a également été au centre des discussions lors d’une réunion tenue le 8 janvier par le Président de la République, ainsi que des rapports d’experts de l’ONU qui pointent l’implication directe du Rwanda dans le conflit.
De son côté, la ministre d’État en charge des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a mis en lumière les efforts diplomatiques en cours. Elle a noté la dégradation de l’image du Rwanda depuis décembre 2024, suite aux critiques expressées par les États-Unis et la Grande-Bretagne concernant son intervention en RDC.
Kayikwamba a également évoqué la présence de près de 4.000 soldats rwandais sur le sol congolais, selon un rapport alarmant des experts de l’ONU. Ce document a révélé que près de 150 tonnes de coltan sont exportées illégalement vers le Rwanda, générant des profits conséquents pour les groupes armés.
La ministre a déploré que « cette campagne n’a rien de noble mais c’est plutôt le pillage de nos ressources minières », ajoutant que plusieurs pays, dont le facilitateur angolais, ont commencé à dénoncer publiquement les agissements du Rwanda.
La situation demeure donc très tendue en RDC, alors que les FARDC s’emploient à restaurer l’intégrité territoriale du pays face à une menace persistante.