
Le ciel s’éclaircit-il pour Constant Mutamba ? Le ministre de la Justice de la République démocratique du Congo a été informé par le procureur général près la Cour de cassation de la clôture de la procédure de sa mise en examen dans le dossier de détournement des fonds destinés à la construction d’une prison à Kisangani, dans la province de la Tshopo. L’annonce, contenue dans une correspondance consultée, a l’effet d’une bombe dans un contexte politique marqué par la lutte contre la corruption.
« Il m’a été demandé de porter à votre connaissance que l’instruction préjuridictionnelle dans cette cause où vous êtes poursuivi pour détournement de deniers publics est clôturée en ce qui vous concerne », précise la lettre signée par l’avocat général de la République honoraire et émérite Simon Nyandu, directeur de cabinet du procureur général. Un message lapidaire qui laisse entrevoir un possible abandon des charges pesant sur le ministre Mutamba.
L’affaire avait éclaté il y a un temps, suscitant l’indignation de l’opinion publique et alimentant les critiques à l’encontre de la gestion des fonds publics en RDC. Des accusations de détournement avaient été portées à l’encontre de plusieurs responsables, dont le ministre de la Justice, concernant les fonds alloués à la construction d’une prison moderne à Kisangani. L’enquête préliminaire avait été ouverte afin de déterminer les responsabilités et d’évaluer l’ampleur du préjudice financier.
La clôture de l’instruction préjuridictionnelle en faveur du ministre Mutamba soulève plusieurs interrogations. A-t-on réuni suffisamment de preuves pour établir sa culpabilité ? Ou, au contraire, l’enquête a-t-elle permis de le disculper ? L’avocat général de la République invite le garde des sceaux à « garder sa sérénité pour la suite de la procédure », ce qui laisse entendre que l’affaire n’est pas pour autant close.