RDC : Martin Fayulu absent du gouvernement, son camp dénonce un “piège” et une stratégie “suicidaire”

L'annonce de la composition du nouveau gouvernement a levé le voile sur un suspense qui agitait la scène politique congolaise : Martin Fayulu, figure de l'opposition, ne fera pas partie de l'équipe. Alors que des "indiscrétions" laissaient entendre un rapprochement et une possible adhésion de son parti, la réalité s'est avérée différente.

 

Quelques heures après la publication de la liste des ministres, Prince Epenge, porte-parole de la plateforme politique Lamuka et proche de Martin Fayulu, a réagi pour clarifier la position de sa famille politique. Selon lui, leur absence du gouvernement n'est pas due à un manque d'ambition, mais à une conviction profonde.

 

"Notre adhésion au gouvernement ne doit pas être le fruit de la peur, de l'intimidation, de la menace, du chantage, ni de l'obsession d'argent", a-t-il déclaré. "Nous avons refusé et dit non par patriotisme et conviction, pas par défi."

 

Face à un gouvernement présenté par le président de la République comme un "gouvernement d'union nationale" censé faire face à la crise politico-sécuritaire du pays, Epenge se montre sceptique. Il estime que cette stratégie ne ramènera pas la paix dans les régions en proie aux conflits. "La stratégie consistant à différer les initiatives de paix et de dialogue interne pour gagner du temps va s'avérer suicidaire et coûtera des vies", a-t-il écrit sur son compte X (ancien Twitter).

 

"L'homme prudent aperçoit le mal de loin", a renchéri Prince Epenge, justifiant ainsi la position ferme et catégorique de Martin Fayulu, qui semble craindre un "piège" tendu par le pouvoir en place.Anita

 

Cette absence de Fayulu contraste avec la présence, dans ce même gouvernement, d'Adolphe Muzito, autre figure de l'opposition, qui a accepté le poste de vice-Premier ministre en charge du Budget. Un signe de division au sein de l'opposition, ou une stratégie concertée pour peser sur l'action gouvernementale de l'intérieur ? L'avenir le dira.

 

Ali Biayi

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