
Accusé par le ministère public de détournement de 204 millions de dollars américains destinés au projet agro-industriel de Bukanga Lonzo, l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo refuse de se présenter devant la Cour Constitutionnelle. Dans une lettre rendue publique lundi 21 avril dernier, l’actuel député national dénonce une procédure irrégulière et illégale, invoquant son immunité parlementaire.
Selon cette correspondance, dont une copie est parvenue à notre rédaction, Matata Ponyo estime que son statut de député le protège de poursuites judiciaires. Il annonce par conséquent qu’il ne participera plus aux audiences de la Cour Constitutionnelle tant que la procédure en cours n’aura pas été régularisée.
Ce positionnement fait suite à des critiques formulées à l’Assemblée nationale, où le président du parti politique LGD (parti de Matata Ponyo) a également dénoncé les irrégularités de la procédure. Le Président de l’Assemblée nationale a alors appelé la Cour Constitutionnelle à respecter les règles de procédure dans le cadre de la collaboration inter-institutionnelle.
Malgré ces contestations, la Cour Constitutionnelle a convoqué une nouvelle audience pour le mercredi 23 avril prochain, dans le but d’éclaircir les zones d’ombre de ce dossier complexe. Outre Matata Ponyo, l’affaire Bukanga Lonzo implique également l’ancien gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Deogracias Mutombo, et l’opérateur économique sud-africain, Glober. L’issue de ce procès, entravé par des questions de procédure, reste incertaine.