RDC-Rwanda : Tina Salama décrypte l’accord de Washington, “un acte de souveraineté maîtrisée”

Face aux interrogations suscitées au sein de l'opinion publique congolaise, la porte-parole du Chef de l'État, Tina Salama, s'est confiée en exclusivité aux Défis-Congolais pour éclairer les tenants et aboutissants de l'accord signé à Washington entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda. Dans un contexte de tensions persistantes à l'Est et d'attente d'un apaisement durable, elle revient point par point sur les motivations, les garanties et les limites de cet accord controversé.

 

Pourquoi cet accord ?

 

Selon Tina Salama, cet accord s'inscrit dans la continuité de l'approche du Président Tshisekedi, qui consiste à "traiter la question de manière durable" en dialoguant avec les "vrais responsables" de la crise, à savoir le Rwanda. Elle réfute toute idée de pression diplomatique et insiste sur le fait qu'il s'agit d'un "exercice d'autorité étatique pleinement assumé".

 

"Toute tentative de dépeindre cet accord comme une atteinte à la souveraineté nationale ou comme un compromis imposé est juridiquement et politiquement infondée. Il s'agit, au contraire, d'un acte de souveraineté maîtrisée, relevant de l'affirmation responsable de l'autorité de l'État dans la recherche d'une paix durable", affirme la porte-parole. Elle rappelle également l'engagement du Président à placer la RDC "au cœur des agendas des institutions internationales" et à "aller partout où l'intérêt du Congo serait en jeu".

 

Quelles sont les lignes rouges ?

 

Tina Salama est claire : "Pour la RDC, le Rwanda ne peut pas revendiquer une révision des frontières héritées de la colonisation. Il ne peut pas refuser de retirer ses forces de la RDC." Elle précise que les 90 premiers jours de l'accord sont "exclusivement dédiés à la mise en œuvre des volets sécuritaires" et que "ce n'est qu'après cette période, et sous réserve de résultats tangibles, qu'un dialogue économique régional pourra être envisagé".

 

Elle insiste sur le fait qu'"aucune concession de ressources, directe ou indirecte, n'a été négociée en échange de la paix" et que "la souveraineté économique de la RDC n'a jamais été sur la table".

 

Une nouvelle doctrine diplomatique ?

 

Tina Salama réfute l'idée d'un "virage diplomatique" ou d'une "nouvelle doctrine présidentielle". Elle souligne que "le Président Tshisekedi a toujours proposé une collaboration franche avec les pays de la sous-région".

 

 

S. Tenplar Ngwadi

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