Le Département du Trésor américain a annoncé, mardi 12 août, une série de sanctions économiques ciblées contre des entités impliquées dans l’exploitation illégale des minerais critiques en République démocratique du Congo. Cette décision vise à endiguer le financement des groupes armés opérant dans l’Est du pays et à protéger les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Dans le viseur de l’Office of Foreign Assets Control (OFAC), plusieurs acteurs clés d’un réseau jugé opaque et violent : la *Coalition des Patriotes Résistants Congolais – Force de Frappe* (PARECO-FF), active autour du site minier de Rubaya, au Nord-Kivu, la *Coopérative des Artisanaux Miniers du Congo* (CDMC), ainsi que deux entreprises basées à Hong Kong – *East Rise Corporation Limited* et *Star Dragon Corporation Limited*.
Selon Washington, PARECO-FF, apparu en 2022, aurait mis en place un véritable système de taxation illégale et de travail forcé dans des zones minières stratégiques, alimentant ainsi une économie de guerre. Les minerais extraits sous son contrôle auraient ensuite été vendus à des sociétés internationales via la CDMC, facilitant leur transit vers les marchés chinois, souvent via le Rwanda.
Le Trésor américain pointe également l’implication continue du M23, soutenu par Kigali selon plusieurs rapports de l’ONU, dans l’instabilité régionale. Le groupe rebelle est accusé d’avoir étendu son contrôle sur des territoires riches en ressources, aggravant les violations des droits humains.
Conséquence de ces mesures : les avoirs des entités sanctionnées sont gelés sur le sol américain, et toute transaction avec des ressortissants ou entreprises américains devient illégale. L’administration Biden entend ainsi accroître la pression économique sur les réseaux qui alimentent le conflit et « induire un changement positif de comportement ».
Ces sanctions s’inscrivent dans une stratégie plus large des États-Unis pour sécuriser l’approvisionnement mondial en minerais critiques cobalt, coltan ou lithium indispensables à la transition énergétique, tout en promouvant une exploitation responsable et respectueuse des droits humains dans la région des Grands Lacs.
S. Tenplar Ngwadi