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Réformes dans l’administration publique : La RDC toujours en quête de résultats concrets

Par Pi Tiem's

Malgré des décennies de réformes ambitieuses dans divers secteurs clés de l’administration publique de la République Démocratique du Congo (RDC), les résultats demeurent décevants, révélant une profonde inadéquation entre les actions entreprises et les objectifs atteints.

Le constat est sans appel selon David Alexandre Nshue, éminent économiste et professeur d’université, spécialisé dans les politiques publiques : « Nous avons été engagés dans des réformes depuis des années, mais sans vrais résultats. Cela montre un déficit criant dans la manière dont nous agissons. Une requalification est indispensable pour envisager de meilleures perspectives ».

Après plus d’une décennie de réformes de l’armée et de la police, l’optimisme initial quant à l’amélioration de la sécurité nationale s’estompe.

Les efforts pour transformer ces institutions vitales n’ont pas suffi à inverser la tendance alarmante de l’insécurité dans certaines régions du pays.

Les entreprises publiques (Eses), malgré une réforme lancée en 2008, continuent à peser lourdement sur l’économie nationale. Leur mauvaise gestion entrave la croissance socio-économique et compromet les aspirations de développement durable.

Défis Budgétaires et Gouvernance : une gestion fragile

Les réformes des finances publiques n’ont pas permis d’atteindre un niveau optimal de collecte des recettes.

Les dépenses inefficaces persistent, aggravant les inégalités sociales et économiques. La gestion budgétaire reste un fardeau pour le cadre macroéconomique du pays.

Malgré des tentatives pour réformer le système judiciaire et les finances publiques, la corruption, les détournements et les abus de pouvoir persistent. Les secteurs clés comme les Eses et les marchés publics restent vulnérables aux influences mafieuses, compromettant l’accès équitable à la justice et luttant contre l’impunité.

Conscient de ces enjeux de l’ère, David Alexandre Nshue recommande une approche plus méthodique : « La longue durée des réformes suggère soit un mauvais calibrage soit un soutien insuffisant des acteurs clés. Il est crucial de hiérarchiser et de séquencer les actions pour garantir une progression effective vers nos objectifs. Un suivi rigoureux est également essentiel ».

Une nouvelle réforme des entreprises publiques est jugée nécessaire, avec un accent sur leur restructuration, leur gouvernance et leur efficacité opérationnelle.

Des audits approfondis et une dépolitisation sont préconisés pour instaurer de nouvelles règles de gouvernance.

Perspectives pour l’Avenir : un ministère clé proposé

Pour répondre à ces défis persistants, l’expert préconise la création d’un ministère dédié à la réforme et à l’amélioration de la gouvernance de l’État, placé sous la direction d’un technocrate intègre : « Ce ministère pourrait jouer un rôle crucial, voire être positionné comme Vice-Premier Ministre, démontrant ainsi l’engagement ferme du gouvernement envers une gestion transparente et efficace. »

Malgré les obstacles rencontrés, les appels à une réforme profonde et ciblée se multiplient en RDC. Une refonte stratégique des institutions publiques et un investissement conséquent dans les infrastructures et les équipements essentiels sont impératifs pour poser les fondations d’un État plus fonctionnel et d’une action publique efficace.

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