Coordonnateur du recrutement et implantation de l’UNC (Union pour la nation congolaise ) dans la zone Grand Katanga, Emile Ngongo ( ouvrier katangais de Vital Kamerhe, comme il l’aime qu’on le désigne), se refuse toute langue de bois dans le procès dit des ‘’100 jours’’. Il dénonce un procès politique et un acharnement contre le député Kamerhe, président national de son parti, condamné à 20 ans des travaux forcés en juin dernier. Il l’affirme dans cet entretien avec notre média ligne.
Vous avez manifesté le vendredi 7 août dernier pour réclamer la libération de Monsieur Vital Kamerhe. Pensez-vous qu’il a été injustement condamné ?
E. Ngongo: Il ne suffit pas de mettre des lunettes pour apercevoir ou pour se rendre compte que Monsieur Vital ne mérite pas sa place actuelle en prison. Surtout lorsqu’on sait que ce procès n’a pas respecté les règles du jeu. C’est dans ce cadre que les filles et fils katangais, sont descendus dans la rue le jour de cette marche pour premièrement exprimer tout notre soutien à l’honorable VItal Kamerhe, et deuxièmement, nous avons exigé sa libération sans condition. À cette même occasion, nous avons demandé au Chef de l’Etat, garant du bon fonctionnement des institutions , particulièrement celles judiciaires, de s’impliquer pour la libération de son Directeur de cabinet, le docteur Vital Kamerhe. Tel a été l’objectif de la marche de ce vendredi 7 août 2020, dans les rues de Kinshasa mais également dans toutes les villes à travers la République où des milliers des congolais sont descendus pour réclamer cette libération. Nous avons aussi demandé que le procès actuellement en appel soit équitable, que le juge soit impartial.
En invitant le Chef de l’Etat à s’impliquer dans cette affaire, vous soutenez indirectement que le droit n’a pas été bien rendu ou vous pensez que le Président ignore ce qui se passe dans le secteur de la justice ?
E.Ngongo: Nous sommes dans un procès qui est purement pénal. Dans un procès pénal, la tradition veut que ça soit pièces contre pièces. Malheureusement, jusque là le ministère public et même les avocats de la république n’ont montré aucune preuve de culpabilité de monsieur Vital Kamerhe. La partie civile tout comme le Ministère public n’a démontré aucune pièce de conviction dans laquelle il a été prouvé que le Directeur de cabinet du Chef de l’Etat a signé telle part ou encore il a touché telle somme ou tel montant. C’est pourquoi, nous membres de son parti, sommes sortis ce jour, dire non à cette justice à double vitesse. Nous aimerions que la justice soit juste pour le président national de l’UNC.
Maintes fois, Kamerhe a vu rejeté sa demande de liberté provisoire. Et tout récemment, son avocat s’est vu refusé également le visa. Vous pensez qu’il y a une main noire dans cette affaire ou une justice inféodée ?
E.Ngongo: Il s’agit d’un acharnement. Étant politique et analyste, nous soutenons sans faire d’amalgame que ce procès est devenu purement politique. Il est politisé. Nul ne peut comprendre que la demande de liberté provisoire de Monsieur Kamerhe soit plusieurs fois rejetée. Pourquoi ignore-t-on que Vital Kamerhe est un homme d’Etat, et que sa fuite n’est pas à craindre ?Nous exigeons qu’il lui soit accordé cette liberté pour que chaque fois qu’il y aura audience, qu’il quitte chez lui en homme libre et qu’il arrive devant le juge pour le procès. Mais on la lui refuse. Nous estimons que c’es un procès purement politique. C’est vraiment de l’acharnement contre la personne de l’honorable Vital Kamerhe.
D’où viendrait-il cet acharnement, Kamerhe étant non seulement Directeur de cabinet du Chef de l’Etat mais aussi son partenaire et allié politique ?
E.Ngongo: L’acharnement peut venir de la part de ces personnes qui sont en quête de positionnement. Et nous sommes certains qu’il y a acharnement, parce que depuis son arrestation le 8 avril 2020, la procédure a été biaisée. Il pouvait être entendu dans son bureau, mais à son arrivée au parquet pour répondre à l’invitation, il a été directement après l’instruction, mis sous mandat d’arrêt provisoire. C’est là où nous avons compris qu’il y a acharnement.
Propos recueillis par Giscard Havril