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Société : La chanson de Zik Seigne interdite par le CSAC, une décision ignorée par les motocyclistes « wewa » (Constat)

Par David Ekutshu

Cela fait près d’une semaine que le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) a annoncé, par voie de communiqué, l’interdiction de diffusion de la chanson et du clip intitulés « Misu likolo kaka na cadre ya sentiment », du jeune musicien congolais Zik Seigne.

Motivée par des propos jugés « obscènes » et des gestes « sensuels » frisant l’atteinte à la pudeur et aux bonnes mœurs, cette décision s’applique à tous les médias et réseaux sociaux opérant en République Démocratique du Congo. Le CSAC a également demandé à l’ensemble de la société congolaise de se conformer à cette mesure.

Cependant, cette interdiction semble méconnue, voire ignorée par les motocyclistes-taxis, communément appelés « wewa », à Kinshasa. Ces jeunes transporteurs, emblématiques de la vie quotidienne dans la capitale, ont adopté la chanson interdite comme leur « hit » du moment. Ils déambulent dans les rues de Kinshasa en diffusant le morceau à plein volume sur leurs motos équipées de haut-parleurs, défiant ainsi ouvertement l’interdiction officielle.

Certaines paroles de la chanson, telles que « Basi nabango bozo pesés te, solo… » (traduit librement : « leurs copines ne pèsent pas, dégoûtant… »), sont perçues comme vulgaires par l’opinion publique. Pourtant, elles résonnent comme des slogans parmi les wewa, qui en font une forme d’expression populaire.

Bien que la décision du CSAC, entrée en vigueur le 30 décembre 2024, demande au Procureur général près la Cour de cassation de veiller à son application stricte, la chanson de trois minutes continue de dominer l’espace public à Kinshasa, notamment grâce aux motocyclistes. Malgré les menaces de poursuites légales à l’encontre des contrevenants, ce morceau reste omniprésent, défiant les autorités et illustrant le fossé entre certaines institutions et la réalité sociale kinoise.

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