Alors que la République Démocratique du Congo (RDC) appelle à la solidarité internationale face à la crise sécuritaire dans l’Est du pays, les autorités de Kinshasa ont décidé d’interdire les manifestations publiques jusqu’à nouvel ordre. Cette décision intervient après une mobilisation spontanée de la population, le 28 janvier, pour dénoncer le silence de la communauté internationale face aux attaques du M-23, soutenu par l’armée rwandaise, sur la ville de Goma.
Malheureusement, cette manifestation a dégénéré en actes de vandalisme, touchant plusieurs ambassades et missions diplomatiques accréditées en RDC. Si ces comportements sont condamnables, de nombreux observateurs estiment que l’interdiction des manifestations ne fait qu’aggraver la situation. Un étudiant kinois a souligné : « Le Gouverneur devrait adopter des mesures sécuritaires adéquates plutôt que de suspendre les activités de protestation ».
Sur le plan diplomatique, le gouvernement congolais réclame des sanctions sévères contre le Rwanda pour ses violations des droits humains. Lors de la récente réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, la ministre des Affaires étrangères a averti que si le Conseil échoue à agir, la population prendra les choses en main.
La décision du gouverneur Daniel Bumba de suspendre les manifestations à Kinshasa représente donc un frein à l’élan de solidarité dont la RDC a cruellement besoin en cette période de crise.