
Le 19 mai 2024, Kinshasa a été secouée par une tentative de coup d’État visant à renverser le président Félix Tshisekedi. Menée par Christian Malanga, une figure de l’opposition exilée aux États-Unis, l’opération ciblait des sites stratégiques, dont le Palais de la Nation et la résidence du président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe.
Si l’attaque a été rapidement contenue, l’enquête qui a suivi a révélé des ramifications inattendues, plaçant le dossier au cœur de tensions géopolitiques naissantes entre Kinshasa et Washington.
Parmi les quarante assaillants arrêtés, plusieurs ressortissants américains ont été identifiés : Marcel Malanga, fils du chef du groupe, Tyler Thompson, Benjamin Zalman-Polun, tous ont été incarcérés à la prison centrale de Makala avant d’être extradés aux États-Unis. À cette liste s’ajoute Peter Moesser, soupçonné par la FBI d’avoir fourni des explosifs.
L’implication de citoyens américains dans une tentative de déstabilisation d’un État souverain avait suscité une réaction immédiate de Washington en mai 2024. L’ambassadrice Lucy Tamlyn avait réaffirmé l’engagement des États-Unis à coopérer pleinement avec les autorités congolaises, tout en tentant de préserver les équilibres diplomatiques déjà fragiles dans la région des Grands Lacs.
Sur le plan judiciaire, les prévenus font désormais face à des chefs d’inculpation extrêmement graves aux États-Unis : conspiration en vue d’utiliser des armes de destruction massive, tentative d’attentat contre un gouvernement étranger et violations du droit international. Cette affaire pourrait servir de précédent juridique, Washington devant démontrer qu’elle est capable de juger sévèrement ses ressortissants impliqués dans des actes de terrorisme à l’étranger.
Pour la RDC, cette affaire soulève également des questions sensibles : qui soutenait réellement ces terroristes? L’opinion publique congolaise, elle, demande des comptes et exige que la souveraineté nationale soit respectée.
Au-delà de la tentative avortée, cet épisode révèle les enjeux profonds de la lutte d’influence sur le continent africain, et marque un tournant dans les relations sécuritaires et diplomatiques Kinshasa et ses partenaires internationaux.