Ituri : 76 prêtres exigent la levée immédiate de l’état de siège et dénoncent l’inefficacité de la MONUSCO

À Bunia, capitale de l’Ituri, la voix de l’Église catholique s’élève avec fermeté contre la persistance de l’état de siège, en vigueur depuis mai 2021. Dans une déclaration rendue publique jeudi 21 août, soixante-seize prêtres, membres de la Fraternité des prêtres séculiers de Bunia, ont exigé sa levée immédiate, dénonçant son inefficacité face à la dégradation continue de la sécurité dans la province.   Les prêtres affirment que l’état de siège, censé rétablir l’autorité de l’État et sécuriser les populations, a au contraire amplifié les souffrances civiles. Ils pointent un climat marqué par des tueries, des arrestations arbitraires, des extorsions, des enlèvements, des menaces et des actes de torture. Selon eux, ces violences ont même ciblé l’Église, à travers la profanation de lieux de culte et les attaques meurtrières de fidèles.   Parmi les incidents cités : l’attaque contre la paroisse Bienheureuse Anuarite de Komanda, attribuée aux ADF, qui a coûté la vie à 43 civils lors d’une veillée de prière, ou encore le saccage de la paroisse Saint Jean de Capistran à Lopa par des miliciens CODECO. Plus récemment, le 19 août, la Propédeutique Saint Kizito de Bunia a été profanée.   Face à ce qu’ils qualifient d’« échec » sécuritaire, les prêtres exigent l’ouverture d’enquêtes crédibles pour juger tous les auteurs de crimes, sans distinction. Ils appellent également au retrait des casques bleus de la MONUSCO, jugés incapables d’assurer la protection des populations civiles.   Ils invitent les FARDC à intensifier la lutte contre tous les groupes armés, sans complaisance, et lancent un appel solennel aux miliciens pour qu’ils déposent les armes. Enfin, ils exhortent les fidèles catholiques à prier pour la paix, la justice et le vivre-ensemble.   Interpellée, la MONUSCO rappelle qu’elle agit dans le cadre d’un mandat défini par le Conseil de sécurité des Nations unies, en appui aux autorités congolaises. Elle précise ne pas disposer de prérogatives militaires autonomes, tout en réaffirmant son engagement à renforcer la protection des civils et à soutenir les efforts de paix.   S. Tenplar Ngwadi

Ituri : nouvelle attaque meurtrière des ADF à Irumu, deux enfants tués à Bandikide

La spirale de violences continue d’endeuiller le territoire d’Irumu, dans la province de l’Ituri, à l’est de la République démocratique du Congo. Dans la soirée du mercredi 20 août, une attaque attribuée aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) a frappé le village de Bandikide, situé dans la chefferie de Banyali-Tchabi. Bilan : deux enfants tués par balles et plusieurs habitations incendiées.   Selon Richard Balengiliao, vice-président de la communauté locale, les assaillants ont semé la terreur avant de se retirer, laissant derrière eux un village traumatisé. « Plusieurs maisons ont été brûlées. Les habitants ont fui vers les bases de la MONUSCO et les positions des militaires ougandais présents dans la zone », a-t-il indiqué.   Ce nouvel acte de barbarie intervient à peine quelques jours après une précédente incursion meurtrière des ADF à Busio, également dans la chefferie de Banyali-Tchabi, où cinq personnes avaient péri. Le mode opératoire reste le même : attaques nocturnes, exécutions sommaires, incendies, et déplacements massifs de populations.   S. Tenplar Ngwadi

Mondial 2026 – Éliminatoires : La RDC dévoile sa liste pour affronter le Soudan du Sud et le Sénégal

Le sélectionneur des Léopards, Sébastien Desabre, a dévoilé ce vendredi la liste des 25 joueurs retenus pour les 7e et 8e journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. En tête du groupe B avec 13 points, la RDC affrontera le Soudan du Sud le 5 septembre à l’extérieur, avant de recevoir le Sénégal, son principal concurrent, quatre jours plus tard à Kinshasa.   Des cadres solides, des retours et de jeunes talents   La sélection reconduit ses piliers : Chancel Mbemba, Théo Bongonda, Samuel Moutoussamy et Cédric Bakambu. On note aussi la présence du latéral Aaron Wan-Bissaka (West Ham), récemment intégré dans le projet Desabre, ainsi que du jeune Nathan Mukau (Lille), qui continue son apprentissage au plus haut niveau.   La liste complète :   Gardiens : – Timothy Fayulu (FC Sion) – Lionel Mpasi (Le Havre) – Dimitry Bertaud   Défenseurs : – Aaron Wan-Bissaka (West Ham) – Gédéon Kalulu (Aris Limassol) – Arthur Masuaku (Sunderland) – Joris Kayembe (Genk) – Steve Kapuadi (Legia Varsovie) – Rocky Bushiri (Hibernian) – Dylan Batubinsika (Saint-Étienne) – Axel Tuanzebe (Burnley) – Chancel Mbemba   Milieux : – Noah Sadiki (Sunderland) – ⁠Edo Kayembe (Watford) – Samuel Moutoussamy (Sivasspor) – Charles Pickel (Cremonese) – Nathan Mukau (Lille) – Théo Bongonda (Spartak Moscou) – Meschack Elia (Young Boys) – Nathanaël Mbuku (Montpellier)   Attaquants : – Yoane Wissa (Brentford) – Fiston Mayele (Pyramids FC) – Simon Banza (SC Braga) – Samuel Essende (FC Augsburg) – Cédric Bakambu (Real Betis)   Avec ces deux matchs décisifs à l’horizon, Desabre et son groupe sont attendus au tournant. Une double performance permettrait à la RDC de se rapprocher un peu plus d’un retour en Coupe du monde, 50 ans après sa première et unique participation en 1974.   La rédaction

RDC : Ensemble pour la République de Katumbi rejette les accusations de collusion avec des rebelles

Le parti politique de l’opposant Moïse Katumbi, Ensemble pour la République, a formellement rejeté les allégations de collusion avec des mouvements armés, récemment relayées par des sources onusiennes. Dans une lettre adressée au Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, la formation qualifie ces accusations de « non fondées » et infondées.   Ensemble pour la République affirme que son président n’a « ni de près ni de loin » été impliqué dans un quelconque conflit armé. Le parti souligne également qu’aucun de ses organes compétents en matière de négociations ou d’alliances n’a engagé d’actions susceptibles d’indiquer une collaboration avec une opposition armée ou un groupe rebelle.   Le parti s’interroge sur le timing et les motivations de ces accusations, qui surviennent peu après leur conclave de Bruxelles début août, où Ensemble pour la République a réaffirmé son « engagement républicain » et son soutien au dialogue inclusif piloté par la CENCO et l’Église du Christ au Congo.   Le parti souligne : « Nous sommes en droit de nous interroger sur le moment choisi par le Gouvernement pour relancer ces allégations infondées, juste après notre conclave de Bruxelles dont la déclaration finale réaffirme notre engagement républicain et notre adhésion au dialogue inclusif initié par la CENCO et l’ECC en faveur de la paix et du vivre-ensemble dans notre pays. »   Tout en rejetant fermement ces accusations, Ensemble pour la République réaffirme son engagement pour la paix et le dialogue. Le parti soutient pleinement les négociations en cours à Doha entre le gouvernement congolais et l’Alliance des Forces pour le Changement/M23, qu’il considère comme essentielles pour restaurer la sécurité et permettre le retour des réfugiés et déplacés internes.   « C’est dans cet esprit que le Président national encourage les pourparlers engagés à Doha afin de garantir la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire national, facilitant ainsi le retour des populations déplacées à leur cadre de vie », indique la correspondance.   Sur le plan international, Moïse Katumbi a entrepris une démarche auprès des instances onusiennes. Selon une source proche, il a adressé une lettre au président du Comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU à New York, contestant les conclusions du dernier rapport des experts onusiens évoquant des contacts présumés entre lui et l’ancien président de la CENI, Corneille Nangaa, aujourd’hui à la tête de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC).   Katumbi qualifie ces affirmations de « non fondées » et souhaite démontrer, auprès des institutions internationales, que son combat reste strictement politique et pacifique.   Ces accusations interviennent dans un contexte de tension croissante entre le pouvoir et une partie de l’opposition. Tandis que le gouvernement poursuit ses discussions avec certains groupes armés à l’Est, la mise en cause de figures politiques comme Katumbi nourrit la controverse. Pour Ensemble, il s’agit d’une manœuvre visant à « fragiliser » son image alors que le parti cherche à renforcer son rôle dans le processus national de paix et de réconciliation.   La rédaction

RDC : Floribert Anzuluni prend les rênes de l’Intégration régionale avec un ambitieux programme de paix et de cohésion

Dans un message publié sur son compte X, Floribert Anzuluni a officiellement annoncé sa prise de fonctions à la tête du ministère de l’Intégration régionale. Avec un engagement fort, il affirme vouloir faire de la République démocratique du Congo un acteur central d’une Afrique plus unie et prospère.   « Je prends mes fonctions avec un engagement clair : une RDC ouverte, pragmatique et ambitieuse, au cœur d’une Afrique plus unie et plus forte », a-t-il déclaré, remerciant le président Félix Tshisekedi pour sa confiance ainsi que la Première ministre Judith Suminwa pour son accompagnement.   Floribert Anzuluni promet de concentrer ses efforts sur le renforcement de la cohésion nationale, le retour de la paix, et la valorisation de la position stratégique de la RDC comme levier de stabilité et de développement régional.   Cette nomination intervient dans le cadre du gouvernement d’ouverture voulu par le chef de l’État, une étape clé pour consolider la stabilité et encourager une coopération régionale renforcée au sein de la région des Grands Lacs.   S. Tenplar Ngwadi

RDC : Martin Fayulu appelle à imposer la résolution 2773 de l’ONU dans les pourparlers de Doha avec le M23

Alors que les négociations entre le gouvernement congolais et le M23/AFC se poursuivent à Doha sous médiation qatarie, l’opposant Martin Fayulu hausse le ton. L’ancien candidat à la présidentielle de 2023 plaide pour que la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant le retrait « immédiat et sans condition » des forces rwandaises du territoire congolais serve de base incontournable aux discussions en cours.   Cette prise de position intervient dans un contexte tendu. Selon plusieurs sources concordantes, le Qatar aurait suggéré une forme de « co-gestion » entre Kinshasa et le M23 dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. Une proposition fermement rejetée par les autorités congolaises, qui considèrent la souveraineté nationale comme non négociable.   Pour Martin Fayulu, toute solution durable passe par un dialogue inclusif entre Congolais, sous la médiation conjointe de la CENCO, de l’ECC et de l’Union africaine. Il réitère son opposition à toute forme de légitimation des groupes armés à travers un partage du pouvoir ou du territoire.   Ali Biayi

RDC – Justice : Guillaume Ngefa et Firmin Mvonde veulent tourner la page Mutamba

Après une période de tensions ouvertes entre le ministère de la Justice et le pouvoir judiciaire sous l’ère Mutamba, un vent d’apaisement souffle désormais sur les relations institutionnelles. Le jeudi 21 août, le nouveau ministre de la Justice et garde des Sceaux, Guillaume Ngefa, a reçu en audience le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, dans son cabinet à Kinshasa.   Ce tête-à-tête marque un tournant significatif dans la coopération entre les deux plus hautes autorités judiciaires du pays, longtemps entachée par des frictions sous le mandat de Constant Mutamba, désormais lui-même dans le viseur de la justice pour des soupçons de détournement de fonds publics.   Pour Guillaume Ngefa, cet échange s’inscrit dans une volonté claire : « renforcer la collaboration avec les organes judiciaires afin de restaurer la crédibilité du système judiciaire congolais », un secteur que le président Félix Tshisekedi n’a pas hésité à qualifier de « malade ».   Face aux défis immenses que représente la réforme de la justice en RDC, le ministre entend bâtir une dynamique nouvelle avec le Conseil supérieur de la magistrature et le parquet général, en misant sur la transparence, la discipline et la lutte contre l’impunité.   Ali Biayi

RDC : Guy Kabongo et Eliezer Ntambwe affichent une volonté d’unité face aux urgences sécuritaires

À peine installé à son nouveau poste, Eliezer Ntambwe Mposhi, ministre délégué à la Défense chargé des anciens combattants, a été reçu en audience le jeudi 21 août par le Vice-Premier ministre de la Défense, Guy Kabongo Mwadiavita. Cette première prise de contact, sobre mais stratégique, marque le point de départ d’une collaboration qui s’annonce cruciale pour relever les défis sécuritaires majeurs que traverse la République démocratique du Congo.   Au menu de leurs échanges : la définition des priorités sécuritaires, dans un contexte où le pays est confronté à l’occupation persistante de deux provinces de l’Est par les rebelles du M23, appuyés par l’armée rwandaise, selon Kinshasa. Le VPM Guy Kabongo a délivré ses orientations, appelant à une synergie d’actions au sein du ministère.   Fidèle à son image d’homme de terrain et de tribun engagé, Eliezer Ntambwe a affirmé son engagement à honorer les anciens combattants : « Cette mission est une façon de rendre hommage à ceux qui ont servi la Nation sous le drapeau », a-t-il déclaré, se disant prêt à s’investir pleinement, sans passer par une remise et reprise formelle, puisqu’il inaugure une nouvelle fonction.   Ancien député connu pour ses interventions musclées à l’Assemblée nationale, Ntambwe entre désormais dans l’exécutif sous le regard attentif d’une opinion publique qui attend de lui des résultats concrets.   Ali Biayi

Ituri : À Mambasa, le député Abdallah Penembaka monte au front contre l’insécurité urbaine

Alors que la recrudescence du banditisme urbain alimente l’inquiétude dans le territoire de Mambasa, en province de l’Ituri, le député national Abdallah Penembaka Jefferson s’est entretenu ce mercredi avec Maxime Tshichimbi, administrateur assistant du territoire, lors d’une réunion stratégique d’environ trente minutes.   Au cœur des discussions : la situation sécuritaire devenue préoccupante pour les habitants de cette entité déjà fragilisée par d’autres défis structurels. L’élu de Mambasa a plaidé pour un renforcement rapide et efficace des dispositifs de sécurité afin de freiner la montée de la criminalité et restaurer la sérénité au sein de la population.   En réponse, l’autorité territoriale a assuré que des opérations ciblées sont en cours pour rétablir l’ordre public. « Un plan opérationnel est déjà en exécution », a confirmé Maxime Tshichimbi, tout en appelant à une mobilisation collective.   Dans un message fort à la jeunesse locale, le député Penembaka a encouragé la collaboration avec les forces de sécurité, exhortant chacun à signaler tout comportement suspect. « La sécurité est l’affaire de tous », a-t-il martelé.   Cette rencontre marque une étape significative dans la coordination entre autorités administratives et représentants du peuple, avec pour objectif de ramener un climat de confiance à Mambasa. Les habitants, de leur côté, espèrent que cette initiative ne restera pas lettre morte, mais débouchera sur des actions concrètes dans les jours à venir.   La rédaction

RDC – Lubumbashi : L’Assemblée nationale rend un hommage solennel à la députée Sophie Kakudji Yumba

L’Assemblée nationale a honoré, ce jeudi 21 août, la mémoire de la députée Sophie Kakudji Yumba, décédée le 8 août dernier à Lubumbashi. La cérémonie d’hommage s’est tenue au Palais du peuple, en présence du président de l’institution, Vital Kamerhe, accompagné de plusieurs membres de son bureau et d’importantes figures politiques.   Dans son oraison, Vital Kamerhe a salué la mémoire d’une « femme de conviction, engagée et altruiste », soulignant le rôle décisif que la défunte députée a joué au sein de l’hémicycle, notamment pour la défense des intérêts des populations de sa circonscription du Tanganyika. « Sa mémoire restera gravée dans l’histoire parlementaire de notre pays », a-t-il déclaré avec émotion, avant de présenter ses condoléances à la famille et aux élus.   Parmi les personnalités présentes figuraient Eliezer Tambwe, vice-ministre de la Défense et président du parti politique de la défunte, ainsi que plusieurs collègues députés, venus saluer une dernière fois une parlementaire respectée, disparue dans des circonstances tragiques.   Cette cérémonie solennelle vient clôturer une série d’hommages rendus à une figure politique engagée, dont le départ laisse un vide au sein de la représentation nationale.   Ali Biayi