TICAD9 : Judith Suminwa plaide auprès du PNUD pour relancer le Programme de développement des 145 territoires

En marge de la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD9), la Première ministre congolaise, Judith Suminwa, a rencontré ce jeudi 21 août à Yokohama Mme Ahunna Eziakonwa Onochie, administratrice adjointe du PNUD et directrice du bureau régional pour l’Afrique.   Au centre de leur échange : la relance du *Programme de développement local des 145 territoires (PDL-145T)*, projet phare initié par Kinshasa pour renforcer l’intégration territoriale et améliorer les conditions de vie dans les zones rurales. La cheffe du gouvernement a insisté sur l’urgence d’accélérer la mise en œuvre de ce programme, présenté comme un levier essentiel pour la cohésion nationale et la stabilité.   En retour, le PNUD a salué les efforts du gouvernement congolais, notamment son engagement dans les processus de paix, à l’instar de la signature récente de l’accord de Washington avec le Rwanda.   Cette rencontre témoigne de la volonté conjointe du PNUD et de la RDC de raffermir leur coopération stratégique pour faire du développement local un moteur de paix et de prospérité durable.   Ali Biayi

Ituri : flambée du prix du carburant à Djugu sur fond de tensions sécuritaires

La population du territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri, est confrontée à une envolée spectaculaire du prix du carburant. À Mongwalu, Kobu, Mabanga et d’autres agglomérations minières, le litre d’essence est passé en quelques heures de 4 000 FC à 20 000 FC, soit une hausse de 400 %, provoquant un véritable choc dans la région.   Selon des sources locales, cette flambée est directement liée à la détérioration de la situation sécuritaire sur l’axe Lopa-Iga Barrière, théâtre de violents affrontements entre les FARDC et les miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (CRP). Ces combats ont paralysé le trafic sur la RN27, principal axe d’approvisionnement en carburant.   « Nous souffrons énormément. Les gens sont contraints de marcher à pied. Le gouvernement doit sécuriser la route », témoigne un conducteur de taxi-moto.   Les répercussions commencent à se faire sentir bien au-delà de Djugu. À Bunia, les prix de produits de première nécessité comme le riz, les haricots ou le ciment sont déjà en hausse. La population craint que la pénurie de carburant ne s’étende à l’ensemble de la province.   Face à l’urgence, les habitants en appellent à une intervention rapide des autorités pour rétablir la sécurité sur la RN27 et éviter une crise économique régionale aux conséquences sociales lourdes.   Makati Élie, correspondant à Bunia

Opposition congolaise : Prince Epenge dément toute rupture entre Fayulu et Katumbi et plaide pour l’unité

Alors que des rumeurs persistantes évoquaient des tensions entre Martin Fayulu et Moïse Katumbi, figures majeures de l’opposition congolaise, Prince Epenge, porte-parole de la plateforme Lamuka, a tenu à désamorcer la polémique.    Dans un message publié sur X, Epenge a balayé les spéculations faisant état d’un climat conflictuel entre les deux leaders, dénonçant une « tentative de diversion » orchestrée, selon lui, pour affaiblir le front de l’opposition dans un contexte politique déjà tendu. « Fayulu et Katumbi entretiennent des relations saines et partagent la même priorité : le rétablissement de la paix à l’Est de la RDC », a-t-il assuré.   Le porte-parole de Lamuka a également réitéré l’adhésion de son camp à l’initiative de dialogue intercongolais proposée par la CENCO et l’ECC, qu’il qualifie de « nécessité vitale » pour sortir le pays de l’impasse.   Ce rappel à l’unité intervient alors que le président Félix Tshisekedi a récemment formé un gouvernement dit « d’ouverture et d’union nationale », intégrant quelques figures issues de la société civile et un opposant, mais sans l’adhésion des poids lourds de l’opposition comme Katumbi, Fayulu, Delly Sessanga ou encore les proches de Joseph Kabila.   Ali Biayi

TICAD9 : Kinshasa et Abidjan s’allient pour une coopération renforcée dans l’agriculture, l’énergie et l’environnement

En marge de la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD9), la Première ministre de la République démocratique du Congo, Judith Suminwa Tuluka, s’est entretenue ce jeudi 21 août à Yokohama avec son homologue ivoirien, Robert Beugré Mambé.   Au cœur de cet échange bilatéral : le renforcement de la coopération entre la RDC et la Côte d’Ivoire, notamment dans les secteurs stratégiques de l’agriculture, de l’environnement et de l’énergie. Les deux chefs de gouvernement ont exprimé une volonté commune d’accélérer les synergies Sud-Sud en réponse aux défis sociaux et économiques auxquels leurs pays sont confrontés.   Judith Suminwa a également évoqué la situation sécuritaire préoccupante dans l’Est de la RDC, marquée par l’agression de l’armée rwandaise et les violences armées à répétition. La Côte d’Ivoire, pour sa part, a réaffirmé son soutien aux efforts de paix et de stabilité, essentiels pour assurer le développement durable du continent africain.   Cette rencontre s’inscrit dans une dynamique diplomatique constructive visant à renforcer l’intégration régionale et à stimuler les partenariats africains dans un contexte mondial en mutation.   Ali Biayi

Sécurité : La RDC et la Chine renforcent leur partenariat à l’approche du Forum de Lianyungang

À quelques semaines du Forum de coopération internationale sur la sécurité publique, prévu du 16 au 18 septembre à Lianyungang, en Chine, les relations sécuritaires entre Kinshasa et Pékin s’intensifient. Le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani, a reçu mercredi l’ambassadeur de Chine en RDC, Zhao Bin, pour discuter des préparatifs de cette importante rencontre.   Selon un communiqué officiel du ministère, cet échange s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale en matière de sécurité publique. Placé sous le thème « Construction conjointe de la sécurité publique mondiale : action unie pour faire face aux menaces diverses », le forum réunira plusieurs pays autour des enjeux sécuritaires communs, dans un contexte mondial marqué par des défis croissants.   En marge de cette rencontre, Jacquemain Shabani s’entretiendra en tête-à-tête avec son homologue chinois, Wang Xiaohong, ministre de la Sécurité publique. Cette entrevue bilatérale aura pour objectif de consolider la collaboration stratégique entre la RDC et la Chine dans la lutte contre l’insécurité, la criminalité transnationale et les nouvelles menaces hybrides.   Au-delà des questions de sécurité, cette initiative vise également à favoriser un climat propice aux investissements chinois en RDC, notamment dans les secteurs minier, industriel et infrastructurel, où la Chine joue un rôle économique majeur.   S. Tenplar Ngwadi

RDC : Washington hausse le ton après les atrocités dans l’Est et appelle à une réunion d’urgence à l’ONU

Face à l’escalade des violences contre les civils dans l’est de la République démocratique du Congo, les États-Unis ont exprimé une vive préoccupation ce mercredi 20 août. Dans une déclaration ferme publiée sur le compte officiel du Bureau Afrique du département d’État américain (X/Twitter), Washington appelle à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies pour examiner les exactions commises, notamment par les rebelles du M23.   « Les violences visant les civils dans l’Est de la RDC sont inacceptables, et nous exhortons toutes les parties à respecter le cessez-le-feu promis dans la Déclaration de principes signée à Doha entre la RDC et le M23 », peut-on lire dans la publication.   Le message américain souligne que ces violations, au-delà de menacer les avancées diplomatiques, prolongent la souffrance de populations déjà meurtries par des décennies de conflits armés. Washington insiste sur la nécessité d’assurer la *responsabilité pénale des auteurs de crimes* et promet de continuer à œuvrer pour que « ceux qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité en subissent les conséquences ».   Cette prise de position intervient alors que les révélations de plusieurs ONG, dont Amnesty International et Human Rights Watch, ont récemment mis en lumière de graves exactions contre les civils, impliquant le M23 mais aussi d’autres groupes armés et des milices locales, dans un contexte où le cessez-le-feu convenu à Doha est régulièrement violé.   S. Tenplar Ngwadi

RDC : Kinshasa pleure Mgr Édouard Kisonga, figure spirituelle et artisan de paix

L’Église catholique congolaise vient de perdre l’un de ses piliers. Mgr Édouard Kisonga, évêque auxiliaire émérite de Kinshasa, s’est éteint ce mercredi 20 août 2025, des suites d’une maladie. Son décès plonge la capitale et l’ensemble du pays dans une profonde émotion.   Ordonné prêtre en 1977, puis consacré évêque auxiliaire en 1996 par le pape Jean-Paul II, Mgr Kisonga a consacré plus de deux décennies à servir avec humilité et dévouement l’archidiocèse de Kinshasa. Très proche des jeunes, des pauvres et des marginalisés, il s’est illustré comme un défenseur infatigable de la paix, du dialogue intercommunautaire et de la dignité humaine.   Formateur de générations de prêtres et guide pour les laïcs engagés, Mgr Kisonga restera dans les mémoires comme un pasteur profondément enraciné dans la réalité congolaise, mais toujours tourné vers l’espérance. Même après son éméritat, il continuait de conseiller, écouter et transmettre sa sagesse.   Sa disparition constitue une perte inestimable pour l’Église de Kinshasa et au-delà, pour toute la RDC. Les détails des funérailles seront annoncés par l’archidiocèse. En attendant, les fidèles sont invités à rendre grâce pour son témoignage de foi et à prier pour le repos de son âme.   Folguy ISANGA

Lubumbashi : tensions au sommet entre le maire Kafwimbi et sa vice-maire Joyce Tunda

À Lubumbashi, l’ambiance au sein de l’hôtel de ville vire au bras de fer politique entre le maire Patrick Kafwimbi et sa vice-maire Joyce Tunda. En toile de fond : une lutte d’influence qui alimente les doutes sur la gouvernance municipale.   Le mardi 19 août, alors que tout indiquait que Joyce Tunda se trouvait encore à Kinshasa, où elle avait été convoquée par le Vice-Premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, sa réapparition soudaine à l’hôtel de ville, peu après midi, a semé la confusion.   Selon plusieurs témoins, elle aurait ordonné avec fermeté l’expulsion des conseillers communaux qui attendaient une audience avec le maire Kafwimbi. Une scène captée en vidéo et rapidement devenue virale, suscitant l’indignation des élus, qui y ont vu un « abus d’autorité ».   Face à la montée de tension, la cellule de communication de la mairie a tenté un rétropédalage en diffusant, quelques heures plus tard, des images du maire recevant les conseillers, dans une mise en scène visant à apaiser les esprits. Mais pour nombre d’observateurs, cet épisode révèle une fracture manifeste au sein de l’exécutif municipal.   Alors que les incertitudes planent déjà sur les équilibres politiques locaux, cette querelle entre les deux têtes de la mairie relance une question centrale : qui gouverne réellement la capitale du Haut-Katanga ?   La rédaction

RDC : les crimes de guerre se multiplient dans l’Est, selon Human Rights Watch et Amnesty

Alors que les pourparlers de paix de Doha piétinent, un nouveau coup de projecteur accable les principaux protagonistes du conflit qui ravage l’Est de la République démocratique du Congo. Deux organisations internationales de défense des droits humains, Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International, tirent la sonnette d’alarme : des crimes de guerre présumés seraient commis à grande échelle dans les zones contrôlées par les rebelles du M23 et par certaines milices soutenues par Kinshasa.   Dans un rapport publié cette semaine, HRW dénonce au moins 141 exécutions sommaires attribuées au M23 pour le seul mois de juillet 2025. Amnesty International, de son côté, documente de multiples viols collectifs commis par des groupes armés alliés aux FARDC (Forces armées de la RDC), notamment les milices Wazalendo. Ces exactions, commises sur fond de conflit armé et d’impunité, mettent en lumière une spirale de violence dont les civils en particulier les femmes et les filles paient le prix fort.   Basé principalement dans les zones riches en minerais à la frontière rwandaise, le M23 soutenu selon plusieurs rapports par le Rwanda affirme défendre les droits des Tutsis congolais contre des milices hutus, issues notamment de groupes ayant participé au génocide de 1994. Or, selon HRW, la majorité des victimes des récentes exécutions seraient des Hutus congolais, ce qui soulève des inquiétudes sur un possible projet de nettoyage ethnique.   « Le monde doit dire stop », a réagi Tigere Chagutah, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et australe. Elle exhorte toutes les parties à placer la protection des civils au cœur de leurs priorités.   Alors que des négociations sont en cours entre Kinshasa et le M23, sous médiation qatarie, le climat reste tendu. Les deux camps s’accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu. Les révélations de HRW et Amnesty viennent s’ajouter à un climat déjà délétère.   « Ces exécutions ciblées jettent une ombre grave sur la sincérité des engagements pris dans les accords de paix de Washington et de Doha », a réagi Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre congolaise des Affaires étrangères. Le Rwanda, signataire en juin dernier d’un accord sous l’égide des États-Unis visant à soutenir les négociations de paix, continue de nier tout lien avec le M23.   Interrogé à Kinshasa, le porte-parole des FARDC, le général de division Sylvain Ekenge, reconnaît que l’armée congolaise ne peut pas entièrement contrôler les actions des milices locales pro-gouvernementales dans les zones contestées. Une déclaration qui souligne la complexité de la situation sur le terrain, où les lignes entre protection des civils et représailles armées deviennent de plus en plus floues.   Alors que la communauté internationale continue de miser sur les négociations, les ONG alertent : la paix ne peut être durable sans justice ni responsabilité pour les crimes commis. Pour l’instant, c’est la parole des victimes, trop souvent réduite au silence, qui réclame à nouveau d’être entendue.   S. Tenplar Ngwadi

Europe : face au réchauffement climatique, les maladies transmises par les moustiques deviennent une « nouvelle normalité »

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) tire la sonnette d’alarme. Alors que les températures grimpent et que les saisons se réchauffent, l’Europe entre dans une ère marquée par la recrudescence des maladies transmises par les moustiques. Le chikungunya, le virus du Nil occidental ou encore la dengue ne sont plus des pathologies lointaines. Elles s’installent désormais durablement sur le Vieux Continent.   Dans un rapport publié ce mercredi 20 août, l’ECDC confirme une nette intensification des cas en 2025, avec des saisons de contamination « plus longues, plus intenses » et un nombre record de 27 cas de chikungunya, dont un premier cas autochtone en Alsace. Un événement jugé « exceptionnel à cette latitude », et qui illustre l’expansion du moustique vecteur *Aedes albopictus*, désormais présent dans 16 pays et 369 régions européennes – contre 114 il y a dix ans.   La situation est tout aussi préoccupante pour le virus du Nil occidental : entre janvier et août 2025, 335 cas de transmission locale ont été enregistrés dans huit pays européens, entraînant 19 décès, dont 274 cas en Italie.   Changement climatique et expansion silencieuse   La montée des températures, des hivers plus doux, des étés prolongés et des changements de pluviométrie ont profondément modifié l’écosystème européen, créant un terreau favorable à la prolifération des moustiques porteurs de virus. « À mesure que le panorama sanitaire évolue, davantage de personnes seront exposées à ces maladies », alerte Céline Gossner, responsable des maladies vectorielles à l’ECDC.   Prévention, l’arme première   Face à cette « nouvelle normalité », l’ECDC appelle à une riposte fondée sur la prévention : vêtements couvrants, répulsifs, moustiquaires et campagnes publiques d’information. L’agence plaide également pour un renforcement des systèmes de surveillance et une meilleure coordination des États européens face à une menace sanitaire désormais enracinée.   S. Tenplar Ngwadi