Dans un contexte sécuritaire tendu à l’Est du pays, le président Félix Tshisekedi a reçu, ce lundi, une délégation conjointe de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) à la Cité de l’Union Africaine. Cette rencontre, initiée par les deux principales confessions religieuses du pays, intervient alors que les violences persistent dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Conduite par le Cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, la délégation comprenait notamment Mgr Fulgence Muteba, président de la CENCO, et le Révérend Pasteur André Bokondoa, président de l’ECC. Durant plus d’une heure d’entretien, les chefs religieux ont présenté au chef de l’État un projet de sortie de crise, dont le contenu exact n’a pas été divulgué. Selon Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO et porte-parole de la délégation, cette initiative vise à “renforcer la cohésion nationale” et à trouver des solutions à la crise, tout en évitant “un bain de sang”. « Les deux Églises ont pris l’initiative de concevoir ce projet de sortie de crise que nous avons présenté ce jour au Chef de l’État. Il l’a reçu avec beaucoup d’attention, il l’a beaucoup apprécié et nous a encouragés », a-t-il déclaré à l’issue de l’entretien. Les chefs religieux se sont également dits encouragés par l’appel du président Tshisekedi à l’Église catholique “d’être au milieu du village” et à approcher les différentes parties prenantes pour dialoguer. Toutefois, les détails du projet restent confidentiels et réservés au chef de l’État. Face à la gravité de la situation à l’Est, le Cardinal Ambongo a exprimé sa profonde compassion envers les populations touchées par les violences. « Nous sommes troublés, en tant que pasteurs, par la situation que vivent actuellement nos frères et sœurs à l’Est du pays. Nous n’arrivons pas à comprendre ce qu’ils ont fait pour mériter un traitement aussi indigne de l’être humain, et ce, depuis trois décennies », a-t-il souligné, rappelant que les régions de Goma, Bukavu, Beni et Butembo sont particulièrement affectées. Le prélat catholique a tenu à assurer les populations de sa proximité et de sa solidarité, ajoutant que les Églises prenaient “leur responsabilité pour voir comment trouver ensemble une solution”. Cohésion nationale et compréhension commune : l’appel des Églises Le secrétaire général de l’ECC, le Révérend Éric Nsenga, a abondé dans le même sens, soulignant que les deux Églises estiment “qu’il est important d’amener des propositions concrètes susceptibles de créer un consensus national”. Il a également insisté sur les mots clés rappelés par le président Tshisekedi, à savoir “la cohésion nationale” et “une compréhension commune des défis qui pèsent sur le destin de notre pays”. Le Pasteur Nsenga a enfin précisé que l’approche des Églises n’était pas “de savoir qui est le démon et qui est l’ange”, mais plutôt de voir “comment nous construisons sur la base de nos valeurs”.
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Ituri : Un député honoraire dénonce l’exploitation minière anarchique par les Chinois en territoire d’Irumu
Le député national honoraire élu du territoire d’Irumu, Jackson Ausse Afingoto, exprime sa vive indignation face à l’exploitation anarchique des minerais au bord de la rivière Ituri, entre les territoires d’Irumu et Mambasa, par la société minière SMEC, détenue par des expatriés chinois. Cet ancien élu du peuple a fait part de son mécontentement dans un rapport qu’il a remis ce lundi 3 février au gouverneur militaire de l’Ituri. Jackson Ausse affirme que cette exploitation minière, réalisée en violation flagrante des lois régissant le secteur minier, se fait au détriment de la communauté locale. « La situation d’exploitation minière le long de la rivière Ituri est alarmante. On peut la qualifier aujourd’hui de pillage systématique des minerais par les Chinois, et cela passe à travers les entreprises de sous-traitance », a-t-il déclaré au micro de nos confrères de la Radio Okapi. À titre de rappel, il a fait savoir que « l’exploitation minière est un domaine réglementé, il existe des lois qui encadrent ce secteur, mais ici, nous sommes dans une situation où nous sortons totalement et complètement de toutes les réglementations ». Dans ce même ordre d’idées, il ajoute : « Je n’ai vu aucun plan d’étude d’impact social ou environnemental pour cette exploitation artisanale, et je n’ai pas non plus vu le cahier des charges de la communauté ». Il alerte également sur la dénaturation du lit de la rivière Ituri, qui est à l’origine de plusieurs cas de glissements de terrain. En outre, cette exploitation entraîne la pollution des eaux de cette rivière, au détriment de la population qui l’utilise fréquemment.
RDC–Rwanda : Thérèse Kayikwamba Wagner exhorte le PSG à rompre son partenariat avec “Visit Rwanda”
Engagée activement sur le front diplomatique, la ministre des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo, Thérèse Kayikwamba Wagner, a adressé, le dimanche 2 février 2025, une lettre ouverte à l’administration du club de football Paris Saint-Germain, un grand partenaire du Rwanda. Cette démarche s’inscrit dans le cadre des tensions croissantes entre les gouvernements de Kinshasa et de Kigali. « Je vous écris pour interroger la moralité de votre club, de vos joueurs et de vos supporters quant à la poursuite de votre relation financière avec Visit Rwanda. Le président de ce pays est un autocrate, et son armée, avec sa milice proxy, le M23, mène une guerre en République Démocratique du Congo », a-t-elle écrit. Elle poursuit : « Pendant que le Paris Saint-Germain disputait son dernier match de la première phase de la Ligue des champions de l’UEFA cette année, 500 000 personnes supplémentaires ont été déplacées dans l’Est de la RDC ». Le gouvernement de Kinshasa accuse le Rwanda d’exploiter illégalement des minerais, notamment le cuivre, le cobalt, le lithium ainsi que l’or, dans les territoires congolais occupés par ses forces armées. « Il est temps que le Paris Saint-Germain rompe son contrat de sponsoring entaché de sang avec cette nation oppresseuse. Si ce n’est pas par conscience, le club devrait le faire par solidarité avec les victimes de l’agression rwandaise. J’espère que le Paris Saint-Germain prendra la bonne décision », a conclu la cheffe de la diplomatie congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner. Selon un rapport de l’ONU, les affrontements entre les Forces armées de la RDC et celles du Rwanda dans la ville de Goma ont causé 700 morts et 2 800 blessés.
Héritage d’Étienne Tshisekedi : Huit ans après sa disparition, l’UDPS se souvient
Le 1er février 2025 marque le huitième anniversaire du décès d’Étienne Tshisekedi, ancien Premier ministre de l’ex-Zaïre et président fondateur de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). En cette journée mémorable, les cadres, membres et sympathisants du parti se rassemblent pour honorer la mémoire de celui que l’on surnomme le “Sphinx de Limete”. À cette occasion, Emmanuel Tokole, président du groupe de réflexion Labo Tshiangu, a accordé une interview à CongoPresse.net a évoqué l’importance de l’héritage politique laissé par Tshisekedi au peuple congolais et, en particulier, aux militants de l’UDPS. « Nous commémorons le décès d’Étienne Tshisekedi, un formateur politique inestimable. C’est dans son école que nous avons appris les valeurs de la démocratie et de l’État de droit », a-t-il déclaré. Tokole a rappelé que le combat de Tshisekedi visait à restaurer l’État de droit à travers la démocratie. Il a également évoqué la lutte acharnée de Tshisekedi pour l’avènement du multipartisme, un principe fondamental pour le développement politique du pays. Le président du Labo Tshiangu a exprimé sa préoccupation face à la situation sécuritaire et humanitaire à l’Est de la République Démocratique du Congo, exacerbée par l’agression du Rwanda. Il a réaffirmé son soutien indéfectible au président Félix Antoine Tshisekedi et aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), appelant à l’unité pour surmonter ces défis.
RDC : Félix Tshisekedi appelle à l’action lors de la réunion extraordinaire de la SADC sur la crise du Nord-Kivu
Le Président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a participé ce vendredi 31 janvier, par visioconférence à une réunion extraordinaire de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) tenue à Harare, au Zimbabwe. Cette rencontre a été convoquée en raison de la grave situation sécuritaire dans la province du Nord-Kivu, particulièrement marquée par l’invasion de Goma par les troupes rwandaises. Aux côtés de son homologue zambien, Hakainde Hichilema, ainsi que d’autres chefs d’État et représentants des pays membres de la SADC, le Chef de l’État congolais a exposé les conséquences désastreuses de cette incursion. Il a évoqué la détérioration alarmante de la situation sécuritaire et humanitaire dans la région, martelant sur les violations des droits humains qui ont suivi les massacres d’innocents et la profanation des corps sans vie, qui exposent la population à un risque accru d’épidémies. Félix Tshisekedi a appelé à un renforcement urgent de la Mission d’Assistance Militaire à la RDC (SAMIDRC) et a plaidé pour le retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais. Il a insisté sur la nécessité d’établir un plan de contingence afin de restaurer la paix et la sécurité dans le Nord-Kivu. Les participants à cette réunion ont convenu de l’importance d’organiser un sommet conjoint entre la SADC et la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) dans les plus brefs délais. Ce sommet vise à élaborer des solutions concrètes et efficaces pour faire face à la crise sécuritaire persistante dans l’Est de la RDC.
RDC : Le VPM de la Défense suspend sa chargée de communication après des accusations de plagiat
Le Vice-Premier Ministre en charge de la Défense, Guy Muadiavita, a suspendu sa chargée de communication pour une durée de 30 jours, suite à une controverse entourant son discours aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo. Cette décision, annoncée dans une correspondance rendue publique le 31 janvier 2025, fait suite à des accusations de plagiat sur les réseaux sociaux. Les critiques ont émergé après que des internautes ont pointé du doigt l’absence de mentions appropriées des auteurs des citations utilisées par Muadiavita, notamment celles de figures historiques comme Winston Churchill et Georges Patton. La polémique a pris de l’ampleur, poussant la cellule de communication du ministre à émettre un communiqué d’excuses pour cette omission. De plus, il a été révélé que la chargée de communication avait attribué une citation à une personne incorrecte, exacerbant ainsi la situation. En réponse à ces erreurs, Muadiavita a exprimé son regret dans le communiqué de suspension, soulignant l’importance de respecter les sources dans un contexte où la crédibilité des institutions est primordiale. Cette affaire soulève des interrogations sur la rigueur avec laquelle le ministre aborde les affaires de l’État, particulièrement dans un moment où la RDC fait face à des tensions avec le Rwanda. Les observateurs estiment que cette situation pourrait nuire à l’image du ministère de la Défense en période de crise.
Agression rwandaise à l’Est de la RDC : Félix Tshisekedi ordonne une réduction drastique des dépenses gouvernementales pour soutenir les militaires
Lors de la réunion du Conseil des ministres du 31 janvier 2025, le Président Félix Tshisekedi a donné des directives fermes pour soutenir les forces armées engagées à l’Est de la République Démocratique du Congo face à l’agression rwandaise. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a annoncé que le Chef de l’État a ordonné la suspension des missions d’évacuation non essentielles à l’étranger et l’arrêt, pour une durée d’un an, des augmentations salariales, des corrections de grade et des mécanisations pour les agents publics, à l’exception des militaires et policiers. Pour garantir un meilleur équipement aux soldats et aux jeunes patriotes Wazalendos au front, Tshisekedi a exigé que le gouvernement réduise son train de vie dans un délai de 72 heures. Cette mesure s’appliquera également aux mandataires publics et aux membres des cabinets politiques, qui devront se soumettre à des coupes budgétaires concernant les frais de fonctionnement. Ces décisions visent à prioriser les ressources en faveur de ceux qui défendent le pays, soulignant ainsi l’engagement du président envers la sécurité nationale.
Tensions RDC-Rwanda : La France envoie son ministre des affaires étrangères à Kinshasa après le coup de gueule de Tshisekedi
En pleine crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, la diplomatie française s’active. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, est arrivé ce jeudi à Kinshasa pour une mission de médiation, dans un contexte de vives tensions entre la RDC et le Rwanda. Cette initiative fait suite au discours musclé du président Félix Tshisekedi, qui a dénoncé le silence de la communauté internationale face à l’offensive du M23, un groupe armé soutenu par Kigali selon Kinshasa et plusieurs observateurs. Le chef de la diplomatie française doit rencontrer ce vendredi son homologue congolaise, Thérèse Kayikwamba, ainsi que le chef de l’État congolais. Son agenda prévoit ensuite une étape à Kigali, afin de s’entretenir avec les autorités rwandaises. Paris, qui a déjà condamné les actions du M23 et les a qualifiées d’atteinte à la souveraineté de la RDC, cherche à désamorcer la crise par la voie diplomatique. Jean-Noël Barrot avait réaffirmé la position de la France devant le Sénat la semaine dernière. Pour Kinshasa, le dialogue reste la priorité pour pacifier l’Est du pays.
Guerre de l’Est: Marine Le Pen dénonce la complicité de l’Union européenne dans le pillage des minerais en RDC
Marine Le Pen, députée du groupe Rassemblement National en France, a été récemment l’invitée de la chaîne LCI, où elle a abordé plusieurs questions, tant africaines qu’européennes. Elle a notamment réagi aux préoccupations concernant l’éthique de l’Union européenne vis-à-vis de certains partenaires africains, soulignant un écart entre les discours officiels et la réalité sur le terrain. Lors de cet entretien, Marine Le Pen a déclaré : « Si l’Union européenne était attachée à l’éthique, elle arrêterait d’être le complice du pillage perpétré par le Rwanda en République Démocratique du Congo. Depuis février 2024, le Rwanda exploite illégalement les ressources minières congolaises pour les revendre à l’Union européenne. Et l’Union européenne ferme les yeux. Vous croyez que c’est moral ? La morale telle qu’elle est exprimée par l’Union européenne est contestable ». Cette déclaration de la députée française fait écho aux récentes déclarations de plusieurs parlementaires européens, qui ont exprimé leurs inquiétudes face à l’accord signé entre le Rwanda et l’Union européenne en 2024. Cet accord concerne la vente de minerais en provenance de la République Démocratique du Congo, qui soulève des questions sur l’origine et la légalité de ces exportations. Les accusations portées par Marine Le Pen s’inscrivent dans un débat plus large sur les pratiques commerciales de l’Union européenne et ses relations avec certains pays africains, et mettent en lumière les préoccupations croissantes concernant la gestion des ressources naturelles et le respect des droits humains dans la région.
RDC : L’ambassade de Belgique à Kinshasa ferme temporairement ses portes après des manifestations
L’ambassade de Belgique en République Démocratique du Congo a annoncé la fermeture temporaire de ses locaux administratifs à Kinshasa ce mercredi 29 janvier, en raison des récentes manifestations dans la capitale congolaise. Dans une note officielle, l’ambassade a précisé que cette décision, prise en “coopération diplomatique avec la RDC“, était motivée par les “événements” survenus dans la ville. Bien que la date de réouverture n’ait pas été communiquée, l’ambassade a indiqué que “tous les services ne seront pas accessibles” durant cette période de fermeture. Cette annonce intervient au lendemain de vastes manifestations qui ont rassemblé des centaines de milliers de jeunes à travers plusieurs quartiers de Kinshasa. Les manifestants exprimaient leur colère face à ce qu’ils considèrent comme l’inaction de la communauté internationale face à la détérioration de la situation sécuritaire dans l’est du pays, en proie aux exactions du M23. Les marches de protestation ont ciblé plusieurs ambassades, notamment celles du Rwanda, de la Belgique, de l’Ouganda et de la France. Les débordements ont été marqués par des pillages et des actes de sabotage. La Première ministre congolaise, Judith Suminwa, a qualifié ces actes d’”intolérables” après avoir visité les lieux endommagés.