À quelques semaines de la saison des pluies, le président congolais Félix Tshisekedi met son gouvernement en alerte maximale. Lors du Conseil des ministres du 22 août, il a sommé le ministre des Finances, Doudou Fwamba, de débloquer sans délai les fonds nécessaires à la mise en œuvre des mesures de prévention des inondations, notamment dans la capitale Kinshasa, régulièrement touchée par des crues dévastatrices. Chaque année, les pluies torrentielles submergent les quartiers de Kinshasa, conséquence directe d’un urbanisme non planifié, de l’obstruction des caniveaux et de l’inefficacité des mécanismes d’anticipation. Cette fois, le chef de l’État entend passer de la réaction à l’action préventive. Tshisekedi a également exigé un encadrement rigoureux des opérations, mettant en garde contre les lenteurs administratives et les détournements qui ont, par le passé, sapé l’efficacité des plans d’urgence. Ce recentrage sur l’anticipation marque une volonté claire de changer de paradigme : prévenir plutôt que subir. Encore faudra-t-il que les intentions présidentielles se traduisent rapidement sur le terrain. Nathan Kumba
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RDC : Sécurité, économie et environnement au menu du 55ᵉ Conseil des ministres présidé par Félix Tshisekedi
Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a présidé ce vendredi 22 août à la Cité de l’Union Africaine la 55ᵉ réunion du Conseil des ministres. Une séance stratégique consacrée à l’évaluation de la gouvernance nationale, dans un contexte marqué par des tensions sécuritaires, une conjoncture économique exigeante et des enjeux environnementaux croissants. Les membres du gouvernement ont examiné plusieurs dossiers prioritaires, dont un point central sur l’état de l’administration du territoire. Une attention particulière a été portée à la situation sécuritaire et humanitaire sur l’ensemble du territoire, notamment dans les zones sous tensions à l’est du pays, où les affrontements entre les FARDC et les rebelles du M23/AFC se poursuivent. Invité à prendre la parole, le Gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC) a exposé l’évolution récente du marché de change ainsi que la dynamique des prix des biens et services. Cette intervention intervient alors que le franc congolais subit des pressions sur les marchés, dans un climat international incertain. À l’agenda figurait également la préparation active de la participation de la RDC à la Conférence des Parties (COP30), prévue à Belém do Pará, au Brésil. Cette rencontre est stratégique pour Kinshasa, qui se positionne comme un acteur clé dans la lutte mondiale contre le changement climatique, en tant que pays forestier majeur. Le Conseil a en outre évoqué les préparatifs du Forum africain sur la Justice transitionnelle, prévu en 2025, avec pour ambition de renforcer le cadre des droits humains et la consolidation de la paix post-conflit. S. Tenplar Ngwadi
RDC : Ensemble pour la République de Katumbi rejette les accusations de collusion avec des rebelles
Le parti politique de l’opposant Moïse Katumbi, Ensemble pour la République, a formellement rejeté les allégations de collusion avec des mouvements armés, récemment relayées par des sources onusiennes. Dans une lettre adressée au Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, la formation qualifie ces accusations de « non fondées » et infondées. Ensemble pour la République affirme que son président n’a « ni de près ni de loin » été impliqué dans un quelconque conflit armé. Le parti souligne également qu’aucun de ses organes compétents en matière de négociations ou d’alliances n’a engagé d’actions susceptibles d’indiquer une collaboration avec une opposition armée ou un groupe rebelle. Le parti s’interroge sur le timing et les motivations de ces accusations, qui surviennent peu après leur conclave de Bruxelles début août, où Ensemble pour la République a réaffirmé son « engagement républicain » et son soutien au dialogue inclusif piloté par la CENCO et l’Église du Christ au Congo. Le parti souligne : « Nous sommes en droit de nous interroger sur le moment choisi par le Gouvernement pour relancer ces allégations infondées, juste après notre conclave de Bruxelles dont la déclaration finale réaffirme notre engagement républicain et notre adhésion au dialogue inclusif initié par la CENCO et l’ECC en faveur de la paix et du vivre-ensemble dans notre pays. » Tout en rejetant fermement ces accusations, Ensemble pour la République réaffirme son engagement pour la paix et le dialogue. Le parti soutient pleinement les négociations en cours à Doha entre le gouvernement congolais et l’Alliance des Forces pour le Changement/M23, qu’il considère comme essentielles pour restaurer la sécurité et permettre le retour des réfugiés et déplacés internes. « C’est dans cet esprit que le Président national encourage les pourparlers engagés à Doha afin de garantir la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire national, facilitant ainsi le retour des populations déplacées à leur cadre de vie », indique la correspondance. Sur le plan international, Moïse Katumbi a entrepris une démarche auprès des instances onusiennes. Selon une source proche, il a adressé une lettre au président du Comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU à New York, contestant les conclusions du dernier rapport des experts onusiens évoquant des contacts présumés entre lui et l’ancien président de la CENI, Corneille Nangaa, aujourd’hui à la tête de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC). Katumbi qualifie ces affirmations de « non fondées » et souhaite démontrer, auprès des institutions internationales, que son combat reste strictement politique et pacifique. Ces accusations interviennent dans un contexte de tension croissante entre le pouvoir et une partie de l’opposition. Tandis que le gouvernement poursuit ses discussions avec certains groupes armés à l’Est, la mise en cause de figures politiques comme Katumbi nourrit la controverse. Pour Ensemble, il s’agit d’une manœuvre visant à « fragiliser » son image alors que le parti cherche à renforcer son rôle dans le processus national de paix et de réconciliation. La rédaction
RDC : Floribert Anzuluni prend les rênes de l’Intégration régionale avec un ambitieux programme de paix et de cohésion
Dans un message publié sur son compte X, Floribert Anzuluni a officiellement annoncé sa prise de fonctions à la tête du ministère de l’Intégration régionale. Avec un engagement fort, il affirme vouloir faire de la République démocratique du Congo un acteur central d’une Afrique plus unie et prospère. « Je prends mes fonctions avec un engagement clair : une RDC ouverte, pragmatique et ambitieuse, au cœur d’une Afrique plus unie et plus forte », a-t-il déclaré, remerciant le président Félix Tshisekedi pour sa confiance ainsi que la Première ministre Judith Suminwa pour son accompagnement. Floribert Anzuluni promet de concentrer ses efforts sur le renforcement de la cohésion nationale, le retour de la paix, et la valorisation de la position stratégique de la RDC comme levier de stabilité et de développement régional. Cette nomination intervient dans le cadre du gouvernement d’ouverture voulu par le chef de l’État, une étape clé pour consolider la stabilité et encourager une coopération régionale renforcée au sein de la région des Grands Lacs. S. Tenplar Ngwadi
RDC : Martin Fayulu appelle à imposer la résolution 2773 de l’ONU dans les pourparlers de Doha avec le M23
Alors que les négociations entre le gouvernement congolais et le M23/AFC se poursuivent à Doha sous médiation qatarie, l’opposant Martin Fayulu hausse le ton. L’ancien candidat à la présidentielle de 2023 plaide pour que la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant le retrait « immédiat et sans condition » des forces rwandaises du territoire congolais serve de base incontournable aux discussions en cours. Cette prise de position intervient dans un contexte tendu. Selon plusieurs sources concordantes, le Qatar aurait suggéré une forme de « co-gestion » entre Kinshasa et le M23 dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. Une proposition fermement rejetée par les autorités congolaises, qui considèrent la souveraineté nationale comme non négociable. Pour Martin Fayulu, toute solution durable passe par un dialogue inclusif entre Congolais, sous la médiation conjointe de la CENCO, de l’ECC et de l’Union africaine. Il réitère son opposition à toute forme de légitimation des groupes armés à travers un partage du pouvoir ou du territoire. Ali Biayi
RDC – Lubumbashi : L’Assemblée nationale rend un hommage solennel à la députée Sophie Kakudji Yumba
L’Assemblée nationale a honoré, ce jeudi 21 août, la mémoire de la députée Sophie Kakudji Yumba, décédée le 8 août dernier à Lubumbashi. La cérémonie d’hommage s’est tenue au Palais du peuple, en présence du président de l’institution, Vital Kamerhe, accompagné de plusieurs membres de son bureau et d’importantes figures politiques. Dans son oraison, Vital Kamerhe a salué la mémoire d’une « femme de conviction, engagée et altruiste », soulignant le rôle décisif que la défunte députée a joué au sein de l’hémicycle, notamment pour la défense des intérêts des populations de sa circonscription du Tanganyika. « Sa mémoire restera gravée dans l’histoire parlementaire de notre pays », a-t-il déclaré avec émotion, avant de présenter ses condoléances à la famille et aux élus. Parmi les personnalités présentes figuraient Eliezer Tambwe, vice-ministre de la Défense et président du parti politique de la défunte, ainsi que plusieurs collègues députés, venus saluer une dernière fois une parlementaire respectée, disparue dans des circonstances tragiques. Cette cérémonie solennelle vient clôturer une série d’hommages rendus à une figure politique engagée, dont le départ laisse un vide au sein de la représentation nationale. Ali Biayi
Opposition congolaise : Prince Epenge dément toute rupture entre Fayulu et Katumbi et plaide pour l’unité
Alors que des rumeurs persistantes évoquaient des tensions entre Martin Fayulu et Moïse Katumbi, figures majeures de l’opposition congolaise, Prince Epenge, porte-parole de la plateforme Lamuka, a tenu à désamorcer la polémique. Dans un message publié sur X, Epenge a balayé les spéculations faisant état d’un climat conflictuel entre les deux leaders, dénonçant une « tentative de diversion » orchestrée, selon lui, pour affaiblir le front de l’opposition dans un contexte politique déjà tendu. « Fayulu et Katumbi entretiennent des relations saines et partagent la même priorité : le rétablissement de la paix à l’Est de la RDC », a-t-il assuré. Le porte-parole de Lamuka a également réitéré l’adhésion de son camp à l’initiative de dialogue intercongolais proposée par la CENCO et l’ECC, qu’il qualifie de « nécessité vitale » pour sortir le pays de l’impasse. Ce rappel à l’unité intervient alors que le président Félix Tshisekedi a récemment formé un gouvernement dit « d’ouverture et d’union nationale », intégrant quelques figures issues de la société civile et un opposant, mais sans l’adhésion des poids lourds de l’opposition comme Katumbi, Fayulu, Delly Sessanga ou encore les proches de Joseph Kabila. Ali Biayi
RDC : Peter Tiani défend Martin Fayulu et dénonce une tentative de brouillage politique
Le climat politique congolais continue de se tendre. Ce mercredi 20 août, le journaliste Peter Tiani, directeur de Perfect Télévision, est monté au créneau pour défendre Martin Fayulu, figure de l’opposition, pris pour cible par une déclaration polémique émanant d’un opposant réputé proche des positions de Kigali. Sur un plateau télévisé, ce dernier a affirmé que Joseph Kabila serait aujourd’hui un opposant « plus crédible » que Martin Fayulu. Une sortie qui a suscité de vives réactions, notamment dans les cercles de l’opposition dite radicale. En réponse, Peter Tiani a réagi fermement sur ses réseaux sociaux : « Aucun million, aucune campagne de diabolisation ne pourra ternir l’image du Soldat du Peuple. La constance et l’intégrité de Martin Fayulu demeurent une boussole pour tous ceux qui aspirent à une véritable alternance », a-t-il déclaré. Ce soutien public illustre les lignes de fracture de plus en plus marquées au sein de la scène politique congolaise, où les rivalités et alliances se redessinent à l’approche des prochaines échéances. En mettant en parallèle Fayulu et Kabila, certains acteurs cherchent à brouiller les repères idéologiques, une stratégie que Tiani qualifie de manipulation politique. Nathan Kumba
RDC : Moïse Katumbi éclaboussé par un rapport de l’ONU, le ministère de l’Intérieur exige des explications
Le parti de l’opposant Moïse Katumbi, Ensemble pour la République, est dans la tourmente. Mardi 19 août 2025, ses représentants ont été reçus par le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani Lukoo, dans un climat de tension politique alimenté par un rapport explosif des Nations Unies. Publié le 3 juillet, le rapport du Groupe d’experts de l’ONU sur la RDC évoque de possibles liens entre le leader d’opposition et le mouvement rebelle M23-AFC, soutenu par Kigali et actif dans l’Est du pays. Ces allégations, jugées graves, ont motivé la convocation du parti par les autorités congolaises, soucieuses d’obtenir des éclaircissements. Face au VPM Shabani, les cadres d’Ensemble ont nié en bloc toute implication et dénoncé une tentative de déstabilisation politique. Ils affirment n’avoir jamais été consultés avant la publication du rapport et se disent victimes d’accusations « infondées ». Conscients de l’enjeu, les délégués d’Ensemble ont demandé et obtenu un délai supplémentaire pour analyser le document onusien et formuler une réponse documentée. La rédaction
RDC – Haut-Katanga : Jacques Kyabula annoncé de retour, la province tente de sortir de l’incertitude
Alors que l’absence prolongée du gouverneur Jacques Kyabula suscitait rumeurs et inquiétudes dans le Haut-Katanga, le président de l’Assemblée provinciale, Michel Kabwe, a tenu à rassurer la population ce mercredi 20 août, à son arrivée à Lubumbashi en provenance de Kinshasa. « Le Gouverneur Jacques Kyabula Katwe, après ses consultations avec la hiérarchie, regagnera très bientôt la province », a déclaré le président de l’Assemblée provinciale, évoquant les entretiens tenus avec le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani. Une communication qui vise à clarifier une situation devenue source de spéculations et de tensions dans la province minière. Depuis plusieurs semaines, le gouverneur Kyabula, officiellement suspendu de ses fonctions, se trouvait à Kinshasa dans le cadre de consultations politiques. Son silence et l’absence d’information officielle sur son avenir avaient renforcé le sentiment d’incertitude chez les habitants et les acteurs politiques locaux. Emmanuel Kalasa, correspondant à Lubumbashi