Le rappeur congolais Nigo Bugatty, révolté par la dégradation de la situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo, a publié sur YouTube, le 5 février dernier, son nouveau morceau intitulé « Kagame Olekisi » (Kagame, tu débordes !). Dans ce titre, l’artiste s’attaque violemment aux rebelles du M23, en guerre contre l’armée congolaise, ainsi qu’au président rwandais Paul Kagame, accusé de soutenir ce groupe armé en hommes et en matériel. Surnommé « le libérateur du rap africain », Nigo Bugatty exprime sa rage contre Kagame, notamment en raison du nombre croissant de victimes du conflit dans l’est du pays, sous la présidence de Félix Tshisekedi. Ce conflit, qui dure depuis plusieurs décennies et a repris en 2021, s’est intensifié au début de l’année 2025. Selon Luc Lamprière, directeur du Forum des ONG internationales en RDC, la situation humanitaire est dramatique, avec des milliers de morts et de blessés. Les affrontements récents ont atteint un pic de violence lors de l’offensive sur Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, tombée aux mains du M23 fin janvier après trois jours de combats acharnés contre les Forces armées de la RDC (FARDC) et leurs alliés. Dans cette ville de plus de deux millions d’habitants, ces affrontements ont causé la mort d’au moins 700 personnes et blessé 2 800 autres, selon un rapport des Nations Unies, aggravant encore la crise humanitaire dans la région.
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“Free Congo” : Les rappeurs congolais de la diaspora dénoncent le génocide et le pillage des ressources en RDC
Des rappeurs congolais évoluant en Europe se sont réunis autour de la chanson “Free Congo”, sortie le jeudi 20 février, pour dénoncer les massacres, viols, et la précarité que subit la population de l’Est de la RDC depuis des décennies. Le titre critique également le pillage des ressources minières de la région, en pointant du doigt le président rwandais Paul Kagame et la mauvaise gouvernance des autorités congolaises, dans le silence de la communauté internationale. Les six (6) artistes de renom, dont Gradur, Ninho, Josman, Youssoupha, Kalash Criminel et Damso, lancent un cri du cœur dans ce morceau, mettant en lumière la réalité de la situation dans l’Est du Congo, une zone riche en or et en coltan. Ces ressources stratégiques, essentielles pour l’électronique, l’aéronautique et les missiles, sont accusées d’être au cœur du conflit, orchestré selon eux par le Rwanda et l’Occident. Une guerre ignorée par la communauté internationale Les affrontements entre les groupes armés soutenus par Kigali et l’armée congolaise dans les provinces du Sud et du Nord-Kivu ont forcé plus de 400.000 personnes à fuir depuis début 2025, selon l’ONU. La crise humanitaire, qui dure depuis 1998, a causé environ 5,4 millions de morts, d’après les chiffres du Comité international de secours publiés récemment. Ce conflit, entre l’armée congolaise soutenue par le groupe Wazalembo et les rebelles du M23, a mis à l’épreuve les organisations régionales et internationales. L’Alliance Fleuve Congo (AFC), dont fait partie le M23, continue son offensive, visant à renverser le régime de Félix Tshisekedi et à ouvrir un dialogue direct avec le gouvernement congolais. Cependant, Kinshasa considère ce mouvement comme “terroriste” et refuse toute négociation.
Culture : Fin de la guerre, Koffi Olomide félicite et invite Werrason à son concert à Paris
L’artiste musicien congolais Koffi Olomide séjourne depuis plus d’une semaine à Paris, où il peaufine les stratégies en vue de son grand retour sur la scène française, prévu le 19 juillet prochain à l’Hippodrome de Vincennes. Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 18 février 2025 à Paris, le Grand Mopao s’est dit fier du retour de la musique congolaise sur la scène internationale. Il en a profité pour féliciter la récente prestation de son collègue Werrason, avec qui il entretenait jusqu’ici des relations tendues. « Je félicite sincèrement Werrason pour son concert. C’est ça la vraie musique congolaise. Je l’invite également à mon concert en juillet prochain. » Avec cette déclaration, Koffi Olomide met ainsi fin à une polémique qui durait depuis plusieurs années entre lui et le leader de Wenge Musica Maison Mère. Par ailleurs, la légende de la musique congolaise, qui cumule plus de 30 albums à son actif, promet un spectacle inédit aux amoureux de la bonne musique, toutes tendances confondues. Ce concert du 19 juillet marquera son grand retour sur le sol français après plus de 10 ans d’absence.
Culture et Audiovisuel : Renforcer la valorisation du patrimoine culturel congolais à travers les caméramans et les contenus audiovisuels
La Ministre de la Culture, des Arts et du Patrimoine, Yolande Elebe Ma Ndembo, a récemment échangé avec l’Union Nationale des Caméramans du Congo (UNCC) dans le but de discuter du rôle essentiel des caméramans dans la promotion de l’image du pays à travers les contenus audiovisuels. Cette rencontre a permis de mettre en lumière plusieurs axes clés : 1. Reconnaissance des caméramans comme acteurs incontournables du secteur culturel La ministre a souligné l’importance de reconnaître officiellement les caméramans comme des acteurs essentiels de la culture. Leur rôle dans la production de contenus audiovisuels est crucial pour la mise en valeur du patrimoine culturel congolais. 2. Valorisation du patrimoine culturel congolais Le rôle des caméramans dans la préservation et la promotion du patrimoine congolais a été au cœur des discussions. À travers leurs productions, ils contribuent activement à la documentation des richesses culturelles du pays, en les rendant accessibles à un public plus large, tant local qu’international. 3. Collaboration avec le ministère pour renforcer les capacités et promouvoir une image positive de la RDC Un autre objectif de cette réunion était de discuter des perspectives de collaboration entre l’UNCC et le ministère de la Culture. Cette coopération vise à renforcer les compétences des caméramans par des formations et la mise à disposition d’équipements de qualité, afin de garantir une production audiovisuelle de haut niveau qui participe à la construction d’une image positive de la République Démocratique du Congo. L’initiative s’inscrit dans une volonté stratégique de soutenir le développement du secteur audiovisuel congolais et de renforcer son rayonnement à travers des contenus visuels modernes, attractifs et porteurs d’une image valorisante de la RDC. Cette collaboration témoigne de l’engagement du ministère à accompagner les professionnels du secteur et à mettre en avant la culture congolaise sur la scène internationale.
Situation sécuritaire en RDC : Yolande Elebe Ma Ndemb réaffirme son soutien aux FARDC à travers “l’art pour la paix et l’unité nationale”
La Ministre de la Culture, des Arts et du Patrimoine, Yolande Elebe Ma Ndembo, a récemment plongé dans l’univers d’artistes dont le talent véhicule des messages forts en faveur de la paix et de la stabilité du pays. Lors de cette immersion, elle a échangé avec des grapheurs engagés, en pleine réalisation de fresques murales dans les rues de Kinshasa, rendant hommage aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Au sein de l’atelier du peintre et dessinateur Kadima, l’artiste a présenté des œuvres inspirantes, symbolisant l’appel à l’unité, à la solidarité et à la paix nationale. Ces créations visent à renforcer les liens entre la population et les forces armées, tout en soulignant l’importance de la cohésion sociale dans la construction d’une nation forte. Cette initiative confirme que la culture est un outil puissant pour fédérer les citoyens autour des valeurs de paix et de soutien aux FARDC. Elle rappelle également que l’art joue un rôle clé dans l’édification d’une société harmonieuse et solidaire.
Grammy Awards : La chanteuse nigériane Tems remporte le prix de la « Meilleure performance musicale africaine »
La 67e cérémonie des Grammy Awards s’est déroulée dimanche 2 février à Los Angeles, aux États-Unis. Dans l’unique catégorie dédiée aux artistes africains, la chanteuse Tems a remporté le prix de la « Meilleure performance musicale africaine », succédant ainsi à la Sud-Africaine Tyla, lauréate en 2024. Son morceau était en compétition avec quatre autres titres interprétés par des figures majeures de la musique nigériane : – Burna Boy – Tomorrow – Yemi Alade – MMS – Asake & Wizkid – Sensational – Chris Brown feat. Davido & Lojay – Sensational C’est avec son tube « Love Me JeJe » que Tems a décroché cette prestigieuse distinction. Le clip de ce single à succès cumule déjà 20 millions de vues sur YouTube. Lors de son discours de remerciement, l’artiste a exprimé sa gratitude : « Wow, cher Dieu, merci beaucoup de m’avoir mise sur cette scène et de m’avoir apporté cette équipe. Demain, c’est l’anniversaire de ma mère. Je tiens juste à te remercier, maman, car elle a vraiment fait beaucoup pour mon frère et moi ». Cette 67e édition a également mis en avant la chanteuse américaine Beyoncé, qui a triomphé avec son album country « Cowboy Carter », élu « Album de l’année ». D’autres artistes ont été récompensés, notamment Kendrick Lamar, Shakira et les Français de Gojira. En ce qui concerne les artistes congolais, leur dernière nomination aux Grammy Awards remonte à 2023, soit il y a deux ans.
RDC : BJM, de la passion au professionnalisme musical à Kinshasa
Le jeune artiste BJM, de son vrai nom Diwis Ngoy Bumaya, trace son chemin dans le paysage musical congolais. Initialement bercé par la passion et le désir de divertissement, ce Kinois de 26 ans a transformé son amour pour la musique en une véritable ambition professionnelle. Son parcours, marqué par une indépendance farouche et une détermination à toute épreuve, mérite un coup de projecteur. Des débuts amateurs aux premières expériences studio C’est en 2014 que BJM fait ses premiers pas dans la musique, distillant des mélodies dans son quartier de Malonda, à Kimbanseke. Sa première composition, intitulée “Bitch”, résonne alors comme une expression brute et authentique de son talent. Entre 2015 et 2016, l’artiste franchit un cap en découvrant les joies du studio avec ses camarades d’école. Ensemble, ils produisent quatre titres prometteurs – “Bombonne”, “Came Back”, “Lidobi” et “Tout doit changer” – malheureusement entravés par un manque de promotion à l’époque. La carrière solo : engagement et persévérance Alors que ses compagnons prennent d’autres directions, BJM persévère. En 2017, il sort “Simba ye tika ye”, marquant le début de sa carrière solo. Son engagement politique se révèle en 2018 lorsqu’il participe activement à la campagne du député national Tony Mwaba avec le morceau “Toko voté ye nako”. Cette collaboration se poursuit en 2023 avec la sortie de “Mobondo”, confirmant l’influence de l’élu sur l’œuvre de BJM. Entre-temps, en 2019, l’artiste s’autoproduit pour le titre “Ballon”, signe de son autonomie. Indépendance et ambition : La quête de la professionnalisation Malgré l’absence de producteur ou de label, BJM, diplômé en Sciences politiques de l’Université de Kinshasa, ne cesse d’affirmer sa présence sur la scène musicale. À travers les showcases, les playbacks et les concerts populaires, il consolide peu à peu sa notoriété, notamment dans le district de Lukunga. Son dernier titre, “Ezalaka nini” (fin 2024), témoigne de sa détermination à transformer sa passion en un métier. Cette ode à la persévérance de la jeunesse est un appel à ne jamais renoncer à ses rêves. BJM, à travers son parcours atypique, incarne la fougue et l’espoir d’une nouvelle génération d’artistes congolais.
Tirage au sort de la CAN Maroc 2025 : L’artiste-musicien et ambassadeur congolais Maître Gims à l’honneur
L’artiste-musicien international et ambassadeur de la République Démocratique du Congo, Maître Gims, sera à l’honneur lors du tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, prévu ce lundi 27 janvier au Maroc. Sa participation à cet événement prestigieux représente une immense fierté pour la RDC, illustrant son influence croissante sur la scène internationale, tant sur le plan culturel que sportif. Cet événement, qui déterminera la composition des groupes pour la compétition, sera marqué par la présence de Maître Gims, figure emblématique de la musique et de la culture congolaise. En tant qu’artiste-musicien et ambassadeur, il incarne la créativité et le talent de la RDC sur la scène mondiale. Sa participation témoigne également de l’engagement de la RDC à promouvoir ses talents et à renforcer son image positive à travers des plateformes internationales. Elle met en lumière l’importance des artistes dans la valorisation et la représentation de leur pays dans des événements d’envergure. Le tirage au sort de la CAN 2025 s’annonce comme un moment fort pour les passionnés de football et une opportunité unique de célébrer la richesse culturelle de l’Afrique, portée fièrement par des figures comme Maître Gims.
Musique et géopolitique : Youssoupha réclame une “peine capitale” pour Kagame dans son nouveau titre
Le rappeur franco-congolais Youssoupha a une fois de plus pris position sur le conflit qui oppose la République démocratique du Congo au Rwanda, en réclamant ouvertement une « peine capitale » pour le président rwandais Paul Kagame dans sa nouvelle chanson “Prose combat“. Ce titre, extrait de son septième album solo “Amour Suprême”, a suscité de vives réactions. Dans “Prose combat”, Youssoupha exprime son besoin d’amour, de courage et de bravoure, avant de lancer une critique acerbe à l’égard du Rwanda : « Tout mon respect au peuple du Rwanda, mais besoin d’une peine capitale pour Kagame ! ». “Amour Suprême”, l’album sorti le 24 janvier 2025, compte 13 titres. Si la plupart explorent des thèmes plus personnels, “Prose combat” se démarque par son engagement politique tranché. Ce n’est pas la première fois que Youssoupha prend position contre le régime rwandais. En juillet 2022, le rappeur avait annulé un concert prévu à Kigali dans le cadre de sa tournée africaine. Cette nouvelle sortie de l’artiste de 45 ans, fils du légendaire chanteur congolais Tabu Ley Rochereau, survient alors que le conflit dans le Nord-Kivu prend de l’ampleur. Les affrontements entre les forces armées congolaises et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda ont fait de nombreuses victimes et des milliers de déplacés, notamment des femmes et des enfants. Alors que la voie diplomatique semble au point mort, les deux chefs d’État se livrent également à une guerre médiatique. L’engagement de Youssoupha dans ce conflit vient rappeler l’importance des voix d’artistes dans les débats politiques et sociétaux.
RDC : Neuf ans après la disparition de Sœur Marie Misamu, son héritage perdure dans la mémoire collective
Neuf ans se sont écoulés depuis le départ de Sœur Marie Misamu, icône du gospel congolais, qui nous a quittés à Kinshasa dans la nuit du 16 janvier 2016, victime d’un malaise cardiaque lors d’une retraite de prière. À l’occasion de cet anniversaire, Congopresse.net a mené une enquête auprès des Congolais, en particulier ceux de Kinshasa, pour sonder l’impact de son héritage musical. Les réponses témoignent d’une profonde affection pour l’artiste disparue. Une jeune croyante partage : « J’ai énormément appris grâce à ses chansons. Sa disparition a été un choc pour moi et pour tous ceux qui appréciaient sa musique. Sœur Marie Misamu restera à jamais gravée dans nos mémoires ». Jessyca Lumande, une fidèle admiratrice, évoque : « Cela fait déjà neuf ans qu’elle nous a quittés, mais je me remémore d’elle comme si c’était hier. Elle a été une source d’inspiration dans ma relation avec Dieu, et je lui en serai toujours reconnaissante. » Le réalisateur congolais JP Saya souligne : « Sœur Marie Misamu possédait un don unique. Elle était une élue de Dieu, et ses chansons, toutes centrées sur un message de repentance, ont profondément inspiré de nombreux jeunes. Paix à son âme. » Originaire du Kongo Central, Marie Misamu a commencé à chanter dès son jeune âge. Au fil de sa carrière, elle a laissé un impressionnant héritage musical avec des chefs-d’œuvre tels que Mystère du voile (2004) et son dernier album, Mystère du voile 3 (2014), qui ont marqué des générations. Sa collaboration avec des artistes de renom, tels que l’évangéliste Debaba et le pasteur Moïse Mbiye, ainsi que ses concerts en Afrique et en Europe, témoignent de son influence et de son rayonnement. Même après neuf ans, sa voix et son talent continuent de résonner dans le cœur de ceux qui l’ont connue. Paix à son âme !