Éric Mandala Kinzenga, un homme d’affaires congolais âgé de 48 ans, a été arrêté à Madrid pour possession de 200 kilos de cocaïne, selon des informations révélées par le média espagnol InfoLibre. La drogue, dissimulée dans une camionnette stationnée sur le parking d’un centre commercial, provenait de l’Équateur après avoir transité par le port d’Algeciras, en Espagne, et avait pour destination finale le Maroc. Cette arrestation met en lumière un vaste réseau de trafic international de stupéfiants, impliquant une figure de l’entrepreneuriat congolais. Les autorités espagnoles, en collaboration avec la Drug Enforcement Administration (DEA) américaine, surveillaient Éric Mandala de près depuis plusieurs mois. L’enquête avait été déclenchée en août 2024, lorsque la DEA avait localisé un conteneur en provenance de l’Équateur contenant la cargaison de cocaïne. Selon InfoLibre, les activités d’Éric Mandala faisaient l’objet d’une étroite surveillance de la part de la DEA et de l’Unité centrale des drogues et du crime organisé (Udyco) en Espagne. En 2020, Éric Mandala aurait acquis un appartement luxueux de deux chambres, d’une superficie de 221,85 mètres carrés, situé au 84e étage de la tour Burj Khalifa à Dubaï, le plus haut gratte-ciel du monde, pour la somme de 1,85 million d’euros. Cet investissement, qui suscite des interrogations sur l’origine des fonds utilisés, avait déjà attiré l’attention des autorités. L’homme d’affaires a été arrêté en compagnie d’une compatriote colombienne. Lors de son interpellation, il était en possession de plus de 50 000 dollars en espèces. Éric Mandala passe actuellement sa deuxième nuit en détention à Madrid, dans l’attente de son procès. Les enquêteurs espagnols, en coopération avec leurs homologues américains, cherchent désormais à identifier les ramifications de ce réseau de trafic de drogue à l’échelle internationale et à comprendre l’implication de Mandala dans d’autres affaires similaires. Cette arrestation met en lumière les liens présumés entre certains acteurs économiques et des activités criminelles, un phénomène qui continue de ternir l’image de l’entrepreneuriat dans certaines régions.
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Élection à l’EPF-KIN : Alain Tsepuk Imbala, seul candidat à la présidence, vers une reconduction
À l’approche de l’Assemblée Générale Extraordinaire Élective prévue ce vendredi 24 janvier, Alain Tsepuk Imbala, actuel président du Comité Exécutif Provincial de l’EPF-KIN, est le seul candidat pour succéder à lui-même à la présidence. Cette situation laisse présager une reconduction de sa fonction pour un nouveau mandat. Les autres postes du comité sont également pourvus avec les candidatures suivantes : 1. Tsepuk Imbala Alain : Président 2. Nsadisi Tuwasilua Alain : 1er Vice-président 3. Swedi Mugala Seguin : 2e Vice-président 4. Fila Kimfumu Jules : Secrétaire Exécutif Provincial 5. Ponola Nemo Doudou : Secrétaire Exécutif Provincial Adjoint 6. Bisa Samba Isabelle : Trésorière 7. M’botho E-Baloki Ernest : 1er Membre 8. Mbiyavanga Lulendo Solange : 2e Membre L’élection, qui se fera par liste, devrait permettre de confirmer la composition du comité pour les prochaines années. Cette démarche marque la continuité dans la gestion de l’EPF-KIN, avec des dirigeants expérimentés, tout en soulevant des questions sur la diversité et la représentativité au sein de l’équipe dirigeante.
RDC : Bruno Lemarquis salue les progrès du désarmement en Ituri et annonce un appel de fonds humanitaire de 2,5 milliards de dollars
Le Coordonnateur humanitaire de l’ONU en République Démocratique du Congo, Bruno Lemarquis, a exprimé ce mercredi 22 janvier 2025 son soutien au processus de désarmement de la milice Zaïre en Ituri. Lors d’une rencontre avec le gouverneur militaire de la province, le lieutenant-général Luboya N’kashama Johnny, il a salué les efforts déployés par les autorités pour contenir la violence et restaurer la stabilité dans la région. Selon la cellule de communication de l’Ituri, Bruno Lemarquis a encouragé une collaboration renforcée entre les acteurs humanitaires et les autorités locales dans le cadre de l’état de siège. Il a également réaffirmé l’engagement des Nations Unies envers le programme P-DDRCS (Programme de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Stabilisation des Communautés), promettant un soutien continu pour la réussite de cette initiative cruciale. Par ailleurs, M. Lemarquis a annoncé qu’un appel de fonds de 2,5 milliards de dollars sera lancé au début du mois de février 2025 pour répondre aux besoins humanitaires à travers la RDC. Ce financement vise à soutenir les efforts de secours et de stabilisation dans l’ensemble du pays, notamment en Ituri et dans d’autres provinces affectées par la crise.
Kingabwa : Fin des inondations, Kinshasa investit dans le drainage et apaise les riverains
Les habitants du quartier Kingabwa, dans la commune de Limete, respirent enfin. Cette année, contrairement à la précédente, la saison des pluies n’a pas rimé avec inondations et désolation. L’État provincial, après avoir tiré les leçons des drames de 2024, a initié des travaux d’aménagement de caniveaux qui ont permis de canaliser les eaux de pluie et d’éviter les débordements qui mettaient régulièrement les riverains en difficulté. Sur l’avenue Victoire, autrefois régulièrement submergée, les traces des inondations passées sont encore visibles sur les murs des maisons. Cependant, cette année, l’eau s’écoule sans entrave grâce aux nouveaux ouvrages de drainage. Ce changement radical a été accueilli avec soulagement par les habitants. « Ces travaux nous ont sauvés. Avant, chaque pluie était une menace. Maintenant, nous pouvons vivre en paix », témoigne Grâce Malemba, une résidente. Ces aménagements, financés par le Trésor public, sont une réponse directe aux inondations de janvier 2024, qui avaient contraint des centaines de familles à quitter leurs foyers. « Le gouvernement s’engage à moderniser les infrastructures hydrauliques pour protéger les citoyens des risques liés aux pluies diluviennes », a déclaré un ingénieur présent sur le site. Si le soulagement est palpable, les riverains appellent à la pérennisation de ces efforts. « Ces caniveaux sont une solution, mais leur entretien est essentiel. Si on les néglige, les inondations reviendront », alerte Valence Kayumba, un habitant qui a pu cette année rester chez lui sans crainte, contrairement à 2024. L’expérience de Kingabwa illustre qu’avec des investissements ciblés dans les infrastructures, il est possible de transformer une menace récurrente en opportunité et de protéger efficacement les populations des catastrophes naturelles.
Illicocash Ligue 1 : La reprise du championnat sera donnée cet après-midi
La Ligue Nationale de Football (LINAFOOT), via son secrétariat, a publié ce lundi 20 janvier 2025 le calendrier des matchs en retard de la phase aller des groupes A et B de cette 30e édition du championnat élite congolais. Cette annonce a été officialisée après des échanges fructueux et constructifs avec le secrétaire général, permettant une reprise immédiate du championnat tout en garantissant l’achèvement de la phase aller. Pour marquer cette reprise, le TP Mazembe et l’AS Simba de Kolwezi donneront le coup d’envoi cet après-midi à 15h00, au stade TP Mazembe de Lubumbashi. Voici le programme complet des matchs restants de la phase aller : Par ailleurs, rappelons que cette 30e édition de la Ligue Nationale de Football a été interrompue depuis le mois de décembre dernier. La reprise a longtemps été compromise en raison de divergences entre les deux principales instances du football congolais : la FECOFA et la LINAFOOT.
Ituri: La publication des rapports des experts de l’ONU et reddition des élements de Zaïre, une simple coïncidence ou une décision pour détourner l’attention. Un acteur politique analyse
Les experts de l’ONU ont publié lundi 13 janvier dernier, un rapport sur la situation sécuritaire qui prévaut dans la partie Est de la République Démocratisue du Congo. Dans ce rapport de plus de 100 pages, les experts de l’ONU ont pointé du doigt plusieurs acteurs politiques de l’Ituri notamment : Thomas Lubanga Dhilo, Kahwa Panga Mando. Le même rapport a établie un possible lien entre le M23 et la milice d’autodéfense Zaïre active dans les territoires de Djugu, Irumu et Mahagi stipulant que certains membres de cette milice auraient rencontré Corneille Nangaa à Kampala et d’autres auraient suivi des formations militaires à Bunagana et Tsanju. *Quelle est la position des acteurs politiques de l’Ituri ???* Ce rapport à suscité plusieurs réactions des acteurs politiques et des structures de la société civile de l’Ituri. Si pour les uns, ce rapport est succinct et doit être creusé et approfondi pour d’amples détails, les autres pensent cependant que ce rapport vient éclairer le mystère caché sur un probable rapprochement des certains acteurs politiques de l’Ituri au M23 déjà dénoncé au par avant par le Gouverneur militaire. *Ce rapport n’a pas fait réagir seulement les acteurs politiques mais aussi les groupes armés* Quelques jours après la publication de ce rapport, la milice dite d’autodéfense Zaïre a publié un communiqué remettant en cause toutes les accusations des experts de l’ONU les liant avec les M23 pour déstabiliser l’Ituri. Le jeudi 14 janvier, un groupe de 600 miliciens de Zaïre ont déposé les armes et se sont rendus au PDDRC-S suivi de 100 autres le vendredi. *Une décision qui fait couler l’encre et salive au sein de la classe politique de l’Ituri* Dans une interview exclusive accordée à Congopresse.net le dimanche dernier, David Tsengo, acteur politique et cadre de l’UDPS/ITURI pense que cette reddition des miliciens de Zaire n’est pas fait au hasard mais elle est consécutive à la publication de rapport des experts des N.U. « Il est important que nous sachions que tout a commencé avec la publication de rapport des experts des N.U, qui stipule dans l’une des pages que la milice Zaïre collabore avec le M23/ AFC de C. Nangaa », a-t-il fait savoir. Cet acteur politique estime que les membres des Zaïre se sont rendus avec le but de rejeter toutes les suspicions qui pesaient contre cette milice sur qui la liaient au M23: « Je pense que c’est ce rapport qui semble créer tout ce que nous voyons, après que ce rapport soit publié le lundi 13 janvier, nous avons lu le communiqué des éléments de l’autodéfense qui ont rejetté toutes les accusations les incriminant d’être en connivence avec le M23 ». Et d’ajouter : « le rejet de ces accusations ne pouvait pas être fait par un simple communiqué , il fallait prouver à la communauté internationale que nationale que ce mouvement d’autodefense n’a aucune collaboration avec le M23/AFC ». David Tsengo invite d’autres groupes armés à emboiter le pas et adhérer au processus de la paix: « Par ce geste salutaire des éléments de l’autodéfense nous nous estimons heureux, et appelons d’autres groupes armés à emboiter le pas ». En fin, ce cadre de l’UDPS/Ituri exhorte l’Etat Congolais a assuré la prise en charge, l’accompagnement et l’encadrement des miliciens qui se sont rendus: « Nous interpellons le coordonnateur du PDDRC-S ainsi que l’Etat congolais que le temps de la paix est venu, la première volonté est manifestée par les miliciens de Zaïre, l’État congolais doit assumer maintenant sa responsabilité qui est d’accompagner ces groupes armés ».
Les insanités : un tremplin à la réussite de la vie humoristique en RDC ?
L’humour est avant tout un art : un moyen de faire rire, de transmettre des messages et d’éduquer tout en divertissant. Il s’appuie sur des éléments sérieux, sentimentaux et satiriques, mais reste avant tout un reflet de la société, exprimé sur un ton léger et comique. En République Démocratique du Congo, cet art a vu émerger une pléthore de talents, parmi lesquels Herman Amisi, connu sous le nom de “Daddy”, ainsi que d’autres figures qui exercent ce métier avec passion, respect de l’éthique et sens de la responsabilité. Cependant, un phénomène inquiétant est en train de ternir cette profession : la banalisation des insanités dans les contenus humoristiques. Pour certains prétendus humoristes, il ne s’agit plus d’un art, mais d’un moyen de régler des comptes personnels, de lancer des injures ou de promouvoir des comportements immoraux. Ce type de contenus, loin d’éduquer, pousse la société à l’irresponsabilité, notamment à travers les réseaux sociaux et d’autres médias. Une mauvaise image de l’humour congolais De nombreux humoristes congolais ne se distinguent plus par leur créativité ou leur capacité à éduquer, mais plutôt par des contenus dénués de morale et saturés d’insanités. Les réseaux sociaux, les chaînes de télévision et de radio deviennent des canaux pour diffuser des messages peu constructifs. Ces pseudo-humoristes, croyant accroître leur visibilité et leur popularité, participent en réalité à dégrader l’image de cette noble profession. Une société complice ? La responsabilité de cette dérive n’incombe pas uniquement aux humoristes. Une part de culpabilité revient également à la société congolaise, qui semble fascinée par ce genre de contenus. En effet, les productions humoristiques immorales génèrent plus de vues, de “likes” et de commentaires, au détriment des contenus éducatifs et de qualité. Cette validation sociale encourage les humoristes à poursuivre dans cette voie, contribuant ainsi à la dévalorisation de l’humour comme art et outil éducatif. Quelles solutions pour freiner cette dérive ? Pour redorer l’image de l’humour congolais et mettre fin à cette “hémorragie”, des mesures concrètes s’imposent : 1. Certification des humoristes : Le ministère de la Culture, des Arts et du Patrimoine, sous la houlette de Madame Yolande Elebe Ma Ndembo, pourrait mettre en place un système d’identification et de certification des humoristes. Seuls ceux répondant à des critères précis de professionnalisme et respectant les normes éthiques devraient être reconnus. 2. Collaboration avec la CSAC : Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) doit travailler en partenariat avec le ministère pour contrôler les contenus diffusés sur les réseaux sociaux et les médias. 3. Promotion des contenus éducatifs : Il est crucial de sensibiliser le public pour qu’il valorise davantage les contenus éducatifs et constructifs, et non ceux qui véhiculent des insanités. Une profession noble à préserver L’humour est un métier qui nourrit de nombreuses familles en RDC. Lorsqu’il est exercé avec passion, professionnalisme et intégrité, il peut inspirer les jeunes, élever le débat et promouvoir la richesse culturelle congolaise. Il est donc impératif que les humoristes s’engagent à produire des contenus responsables et que les autorités mettent en place des mécanismes pour encadrer cette profession. Ainsi, l’humour pourra retrouver sa véritable vocation : éduquer, divertir et transformer la société.
Crise à la Socoda : le ministère de la culture redresse la gestion des droits d’auteur en RDC
La Société congolaise des droits d’auteur et des droits voisins (Socoda), héritière de la défunte SONECA, est au centre des préoccupations en République Démocratique du Congo, un pays où la musique occupe une place centrale dans la culture et les loisirs. Depuis plusieurs années, cette structure est accusée de mauvaise gouvernance, au grand désarroi de nombreux artistes congolais affiliés, dont certains n’hésitent pas à exprimer leur exaspération. Créée par une ordonnance présidentielle en 2011, la Socoda est administrée par les corps artistiques de la RDC. Cependant, sa gestion laisse à désirer et défavorise des milliers d’artistes qui peinent à voir leurs droits correctement protégés et rémunérés. *Un signal fort du ministère de la culture* Depuis mai 2024, sous la direction de Yolande Elebe, ministre de la Culture, la crise qui gangrène la Socoda est devenue une priorité. Selon une source au sein du ministère de la Culture, des mesures ont été envisagées pour reprendre le contrôle de cette société. Il semblerait même qu’une transition vers une gestion plus politique ait été envisagée pour remettre de l’ordre. Notre source révèle qu’une “direction bicéphale” aurait aggravé les problèmes de gouvernance de la Socoda, la plongeant dans une profonde crise. Des pourparlers significatifs entre le ministère de la Culture et la Socoda auraient toutefois permis d’avancer vers une solution durable. Ces discussions visent à restaurer les objectifs initiaux de la Socoda, à savoir la protection et la promotion des droits des artistes congolais. *Des états généraux pour redéfinir les priorités* De plus, il est prévu que la Socoda organise des états généraux d’ici à la fin du mois de janvier 2025. L’objectif de cette initiative sera de clarifier les missions de la société, notamment la défense, l’exploitation, l’administration et la gestion des droits d’auteur et des droits voisins, tant sur le plan national qu’international, pour ses mandants et ses partenaires. Ces états généraux devraient également servir de plateforme pour inclure les contributions des artistes eux-mêmes, souvent marginalisés dans les décisions. Les discussions porteront, entre autres, sur la transparence dans la gestion des fonds, la redistribution équitable des droits et la mise en place de mécanismes modernes pour le suivi et la collecte des royalties. *Les artistes attendent des actes concrets* Pour les artistes congolais, cette réforme est un espoir de mettre fin aux abus qui les privent depuis longtemps de leur juste rémunération. “Nous sommes fatigués des promesses non tenues. Ce que nous voulons, ce sont des résultats tangibles, pas des discours”, a déclaré un musicien affilié à la Socoda, préférant garder l’anonymat. Certains observateurs espèrent également que cette réorganisation inclura la numérisation des processus de collecte et de répartition des droits, une mesure qui pourrait considérablement réduire les pertes et moderniser le fonctionnement de la Socoda. *Un enjeu culturel et économique* Au-delà de la simple gestion des droits, cette crise met en lumière l’importance de la culture comme moteur économique en RDC. La musique congolaise, mondialement reconnue, constitue une richesse nationale et mérite une structure de gestion à la hauteur de son prestige. Une Socoda rénovée pourrait non seulement améliorer la situation financière des artistes, mais également redorer l’image culturelle du pays sur la scène internationale. Le succès de cette réforme dépendra donc de la capacité du ministère de la Culture et de la Socoda à tenir leurs engagements et à instaurer une gestion transparente et efficace. En attendant, les artistes et leurs fans gardent un œil vigilant sur les évolutions à venir.
Crise dans l’Est de la RDC : entre violence persistante et diplomatie défaillante
L’Est de la République démocratique du Congo est confronté à des affrontements entre l’armée congolaise, appuyée par le mouvement Wazalembo, et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. Une guerre qui s’est intensifiée depuis près de trois ans dans la province du Nord-Kivu, causant de nombreuses pertes humaines, un nombre croissant de blessés de guerre et de déplacés, selon les organisations humanitaires. Une guerre très engagée sur le terrain Le groupe politico-militaire M23, en alliance avec l’Alliance Fleuve Congo (AFC), dirigée par Corneille Nangaa, ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), et Bertrand Bisimwa, mène des opérations militaires intensives. Ces rebelles ont progressivement gagné des positions stratégiques, riches en ressources naturelles, avec l’objectif apparent d’atteindre Goma. Face à cette menace, la présidence congolaise a réagi en renforçant son commandement militaire. Au cours des trois dernières années, le président Félix Tshisekedi a confié le commandement des Forces Armées de la RDC (FARDC) successivement au lieutenant-général Christian Tshiwewe et au lieutenant-général Jules Banza Mwilambwe, dans le but de reprendre les zones occupées par les rebelles. Ces derniers, selon un rapport des Nations Unies, bénéficieraient du soutien logistique et en hommes armés du Rwanda voisin. Une voie diplomatique compromise Le conflit armé dans l’Est de la RDC est marqué par des tensions croissantes entre Kinshasa et Kigali. Les discussions régionales, initiées depuis 2022, n’ont pas abouti. Le sommet de Nairobi et le processus de Luanda, destinés à apaiser la situation, ont échoué. La dernière tentative de médiation, en décembre 2024, sous l’égide de l’Union africaine, s’est soldée par un échec, les deux pays n’ayant pas trouvé de compromis. Le Rwanda exige de la RDC la neutralisation du mouvement armé FDLR et un dialogue direct avec le M23. Cependant, Kinshasa reste ferme, condamnant lourdement les membres du M23 pour trahison et crimes de guerre. En juillet 2024, la justice militaire congolaise a infligé des peines capitales à 26 membres du mouvement, dont cinq étaient présents au procès. *Une tension diplomatique aggravée* Début 2025, les relations entre Kigali et Kinshasa se détériorent davantage. Lors d’un déjeuner diplomatique à Kigali, le président rwandais Paul Kagame a publiquement critiqué son homologue congolais Félix Tshisekedi : « La personne qui pose problème dans la situation entre le Rwanda et la RDC n’a jamais été élue. Cet homme, Tshisekedi, n’a pas été élu. » Depuis l’échec des pourparlers de décembre, la tension s’est amplifiée. Sur le terrain, les combats ont gagné en intensité. En janvier 2025, des affrontements majeurs ont éclaté dans plusieurs localités du territoire de Masisi, à environ 80 kilomètres à l’ouest de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. *Une situation humanitaire alarmante* Les conséquences de ce conflit vont bien au-delà des pertes militaires. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), plus de deux millions de personnes ont été déplacées depuis le début des hostilités. Ces populations vivent dans des conditions précaires, privées d’accès aux soins de santé, à l’éducation et à des moyens de subsistance. Les femmes et les enfants figurent parmi les principales victimes, exposés à des violences sexuelles et à des abus dans les camps de réfugiés. Les ONG sur le terrain appellent à une action rapide pour fournir une aide humanitaire d’urgence et éviter une catastrophe humanitaire de plus grande ampleur. *Une paix encore lointaine* Alors que les initiatives diplomatiques semblent dans l’impasse, la situation dans l’Est de la RDC reste critique. La communauté internationale, malgré ses nombreuses déclarations, peine à proposer des solutions concrètes. Les espoirs de paix reposent sur une pression accrue sur les parties prenantes au conflit et sur la mobilisation pour une réponse humanitaire coordonnée. L’Est de la RDC demeure un théâtre de guerre où les solutions militaires et diplomatiques semblent insuffisantes. Ce conflit complexe, aux enjeux économiques et politiques multiples, nécessitera une volonté internationale forte pour briser le cercle vicieux de la violence et restaurer durablement la stabilité.
Société : La prise de conscience des jeunes, un sujet tabou en République Démocratique du Congo ?
En République Démocratique du Congo, et plus particulièrement à Kinshasa, une grande partie de la jeunesse semble s’abandonner à la futilité, souvent ignorant les raisons profondes de leur existence. Ce phénomène, qui préoccupe de nombreux Congolais, est au cœur d’une enquête menée par Congopresse.net. L’objectif est de comprendre les origines d’un problème qui alimente les débats dans la société, notamment dans la ville-province de Kinshasa. *Une génération perdue, selon M. Jean Dimbu* M. Jean Dimbu, sexagénaire, décrit la profonde dégradation des comportements des jeunes avec un ton empreint de nostalgie : « Lorsqu’on grandissait, il était impensable de voir ce genre de comportements chez les jeunes. Nos parents prenaient le temps de nous orienter sur le bon chemin. Ils nous inculquaient le respect d’autrui et l’importance de la foi en Dieu pour réussir nos vies. Malheureusement, à partir de la fin du XXe siècle et au début du XXIe, les jeunes d’aujourd’hui semblent vivre dans une inconscience totale. » *Une problématique spirituelle et sociale : le point de vue de M. Jerry Kabeya* Pour M. Jerry Kabeya, ce phénomène trouve ses racines aussi bien dans la sphère spirituelle que sociale : « Les réponses à ce mal se trouvent en partie dans la spiritualité. La Bible nous enseigne d’honorer nos pères et nos mères pour vivre longtemps. Or, aujourd’hui, beaucoup de jeunes, bien qu’éduqués par leurs parents, manquent de respect envers leurs aînés et adoptent des comportements nuisibles tels que l’ivrognerie et les relations sexuelles précoces. » Il souligne également l’impact de l’instabilité sociale : « La précarité et le chômage des parents poussent beaucoup de jeunes dans la mendicité ou, pire encore, le vol. Certains deviennent des kulunas (bandits), ce qui compromet gravement l’avenir de la jeunesse congolaise. » Pour lui, une action gouvernementale s’impose : « Le gouvernement doit impérativement garantir le paiement régulier des salaires des fonctionnaires et mener des enquêtes approfondies pour identifier les causes et solutions à ce problème. » *Ce qui est attendu des acteurs sociaux et institutionnels* Les inquiétudes exprimées par les citoyens congolais mettent en lumière la nécessité d’une mobilisation collective pour le bien-être des jeunes. Parents, enseignants, prêtres, pasteurs et autorités publiques doivent unir leurs efforts pour contrer cette inconscience grandissante qui menace l’épanouissement des jeunes et, par conséquent, l’avenir de tout le pays. Comme le rappelle l’adage : « La jeunesse est l’avenir de demain. » Il est impératif que tous les acteurs sociaux et politiques s’engagent à promouvoir des valeurs positives et à accompagner les jeunes dans un développement harmonieux, afin de garantir un avenir radieux à la République Démocratique du Congo.