Kinshasa : Réhabilitation de la route Koweït compromise par des abus policiers dénoncés par les motocyclistes

La réhabilitation de la route Koweït, un axe stratégique censé désengorger Kinshasa, est compromise par des dénonciations de bavures policières à l’encontre des motocyclistes. Alors que les travaux progressent vers l’asphaltage après une interruption due à un détournement de fonds, les conducteurs dénoncent des interpellations arbitraires et des extorsions de la part de policiers chargés de sécuriser la zone.   “Cela fait plus de cinq jours que je travaille dans des conditions très difficiles. Depuis la reprise des travaux, les courses ont fortement diminué. L’autre jour, des policiers m’ont arrêté sans raison valable. Pour qu’ils me relâchent, j’ai dû payer 10.000 FC”, déplore un motocycliste, témoignant des difficultés rencontrées depuis le début du chantier.   Ces abus, bien que ponctuels, jettent une ombre sur un projet gouvernemental ambitieux visant à fluidifier le trafic dans la capitale, exécuté par la société chinoise SCI sous l’égide du ministère des Transports et Voies de Communication de Jean-Pierre Bemba.   La route Koweït, reliant la station TP à l’arrêt de bus “Point Chaud”, demeure une alternative essentielle pour réduire les embouteillages, mais son impact positif est freiné par les agissements de certains policiers.     Henock Kandolo

Sommet de l’ONU sur les systèmes alimentaires : L’Éthiopie accueille le ministre d’État Grégoire Mutshail, représentant de la RDC

Grégoire Mutshail Mutomb, Ministre d’État chargé de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, représente la République Démocratique du Congo (RDC) au sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, qui s’est ouvert ce lundi 28 juillet 2025 à Addis-Abeba. Cette participation fait suite aux instructions du Chef de l’État congolais, Félix-Antoine Tshisekedi.   Ce sommet de haut niveau rassemble une pléiade de personnalités influentes, parmi lesquelles des présidents de plusieurs nations, des chefs de gouvernement, des diplomates, des représentants d’organismes des Nations Unies, ainsi que des acteurs clés du secteur agricole et de la sécurité alimentaire. L’objectif est de trouver des solutions innovantes et durables pour améliorer la production et la distribution alimentaires à l’échelle mondiale, tout en tenant compte des défis spécifiques de chaque région.   La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Premier Ministre éthiopien, Abiy Ahmed Ali. La matinée a été marquée par les interventions de plusieurs chefs d’État, notamment ceux de la République des Comores, du Kenya et de la Somalie. Le Secrétaire général de l’ONU, absent physiquement, a prononcé un discours par vidéoconférence, soulignant l’importance cruciale de ce sommet pour l’avenir de la sécurité alimentaire mondiale.   Le Ministre d’État Grégoire Mutshail Mutomb interviendra lors du sommet sur le thème : « Dette et sécurité alimentaire en contextes complexes : explorer des solutions durables aux crises prolongées ». Sa présentation devrait mettre en lumière les défis spécifiques auxquels est confrontée la RDC en matière de sécurité alimentaire, exacerbés par le fardeau de la dette et les crises prolongées qui affectent le pays.   Il devrait également proposer des solutions innovantes pour améliorer la production agricole, renforcer les systèmes de distribution et réduire la dépendance aux importations alimentaires. La participation de la RDC à ce sommet témoigne de l’engagement du pays à lutter contre la faim et à promouvoir un développement agricole durable.   La rédaction

RDC-Rwanda : Tina Salama, porte-parole du Président Tshisekedi, sensibilise les étudiants de Kinshasa à l’accord de paix

Après la visite du Ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, à l’Université de Kinshasa, c’est au tour de Tina Salama, porte-parole du Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, de mener une campagne de sensibilisation sur les enjeux de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda.   Ce vendredi 25 juillet 2025, Madame Salama s’est rendue à l’Institut Supérieur de Statistique de Kinshasa (ISSKIN) pour un échange direct avec la communauté estudiantine. Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large, où les membres de l’administration Tshisekedi sont activement impliqués dans la lutte contre la désinformation et les narratifs manipulatoires propagés par des éléments favorables au RPF.     Devant un public attentif et engagé, Tina Salama a animé une conférence-débat de plusieurs heures, centrée sur l’accord de paix signé à Washington entre la RDC et le Rwanda. Elle a décortiqué pour les étudiants de l’ISSKIN les dimensions historiques, politiques et économiques du conflit entre la RDC et son voisin rwandais, tout en mettant en lumière les perspectives d’avenir.   Saisissant l’opportunité, la porte-parole a vanté les mérites des politiques diplomatiques et économiques audacieuses mises en œuvre par le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Elle a encouragé les étudiants et les professeurs à adhérer au récit congolais face aux tentatives de manipulation étrangères et à soutenir activement les efforts du Président pour bâtir une paix durable.   Reprenant le message du Ministre Muyaya, elle a exhorté les étudiants à ne se fier qu’aux documents officiels et à rejeter la désinformation diffusée par des pseudo-médias œuvrant dans l’intérêt de Kigali. L’objectif affiché est de contrer efficacement la propagande et de permettre aux citoyens de se forger une opinion éclairée sur les enjeux du processus de paix.   À la fin de cet échange enrichissant et instructif, les étudiants ont exprimé leur gratitude à la porte-parole du Président et se sont engagés à devenir des ambassadeurs de la vérité et de la paix au sein de leurs communautés. Ils ont également salué l’initiative de l’administration Tshisekedi de venir à leur rencontre pour discuter des enjeux cruciaux pour l’avenir de la RDC. Cette démarche témoigne d’une volonté d’impliquer la jeunesse dans le processus de paix et de construire un avenir meilleur pour le pays.   S. Tenplar Ngwadi

Nord-Kivu : Les agriculteurs de Walikale lancent un cri d’alarme face à l’enclavement de leurs terres fertiles

L’espace dit “3 Waloa”, situé dans le secteur des Wanianga, territoire de Walikale au Nord-Kivu, est une zone à vocation agro-pastorale où la population locale excelle dans la production de vivres, d’huile de palme et de poissons frais grâce à la pisciculture. Malheureusement, cet éden agricole souffre d’un isolement criant, les éloignant des centres de consommation.   Conséquence directe de cet enclavement, une part importante des produits champêtres pourrit sur place, faute de débouchés et de moyens d’évacuation. Une situation intolérable pour les agriculteurs de l’axe Mera-Lukaraba, qui plaident avec force pour l’ouverture urgente d’une route de desserte agricole afin de faciliter l’écoulement de leurs productions.   “Nous sommes une population agricultrice. Nous vivons dans nos champs. Malheureusement, malgré l’abondance de nos productions, nous ne savons pas consommer tout ce que nous produisons car tout le monde produit, personne ne peut acheter pour l’autre. Nos produits pourrissent faute de moyen d’évacuation, ce qui constitue un manque à gagner pour nous car nous aurons perdu et notre temps, et notre production”, explique Mutia Shamamba, agriculteur et porte-parole de circonstance de ces derniers.   Selon les agriculteurs, les autorités compétentes ont été alertées à plusieurs reprises sur cette situation désespérée, mais aucune mesure concrète n’a été prise jusqu’à présent. Un abandon qui laisse un goût amer, les agriculteurs se sentant victimes d’une injustice.   “L’État, à travers ses représentants, ne nous aide pas. Nous payons des taxes lorsque nous amenons nos productions au marché. En contrepartie, l’État doit aussi nous aider à nous ouvrir les routes pour que nous puissions évacuer nos produits champêtres et en bénéficier sur le plan économique. Malheureusement, quand nous amenons nos cris auprès de l’État, nous ne sommes pas écoutés. Nous allons demeurer dans cette situation jusqu’à quand ?”, se demande Mutia Shamamba avec un air de regret.   Pour ces agriculteurs, il est impératif que leurs efforts soient reconnus et valorisés économiquement, car ils contribuent activement à la lutte contre l’insécurité alimentaire. Ils proposent aux autorités compétentes d’ouvrir cette route de desserte agricole à partir de Mera en passant par Bagira, Mianga, Busurungi, Lukaraba pour déboucher à Chambucha et Hombo sur la RN 3. Une solution qui permettrait de désenclaver la zone et de donner un souffle nouveau à l’économie locale.   S. Tenplar Ngwadi

Ituri : La Lucha dénonce un “crime de guerre” après l’attaque d’une paroisse catholique

La Lucha (Lutte pour le Changement) a élevé la voix ce samedi 26 juillet pour dénoncer avec virulence l’attaque de la paroisse catholique de Lopa, survenue le lundi 21 juillet dans le territoire de Djugu, en Ituri. Dans une déclaration publique, le mouvement citoyen qualifie cette attaque, attribuée à la milice CODECO, de « crime de guerre ».   “La Lucha condamne avec la plus grande fermeté l’attaque de la paroisse catholique de Lopa, ainsi que la profanation des objets liturgiques. Ce type d’attaque constitue un crime de guerre”, affirme le communiqué.   Face à la recrudescence de la violence, la Lucha lance un appel pressant à l’unité et à la mobilisation de toutes les communautés de l’Ituri pour mettre fin aux cycles de violence qui ravagent la région.   “Nous appelons à une mobilisation citoyenne de toutes les filles et fils de l’Ituri pour dire Non à la guerre et rejeter toute forme de violence”, a martelé le mouvement.   La Lucha met également en garde contre toute tentative de communautariser les actes criminels commis par les groupes armés, soulignant la nécessité de ne pas attiser les tensions intercommunautaires déjà vives dans la région.   Makati Élie

Lualaba : La guerre contre le chanvre déclarée, les autorités passent à la flamme

Le 24 juillet 2025, plusieurs colis de chanvre interceptés sur la route de Dilolo ont été incinérés en présence du ministre provincial de l’Intérieur, d’une magistrate militaire, de représentants de la société civile et de défenseurs des droits de l’homme. Cette cérémonie visait à souligner la détermination des autorités à éradiquer le fléau de la drogue.   Pour Trésor Mahamba, Directeur provincial de la lutte contre la criminalité, cette opération est un signal fort : “Nous ne tolérerons plus la circulation de drogue dans notre province. Chaque gramme saisi sera détruit, et chaque trafiquant poursuivi.”   Cette action s’inscrit dans une stratégie plus vaste de sécurisation de la province, confrontée à une criminalité de plus en plus sophistiquée. Les autorités ont appelé la population à la vigilance pour démanteler les réseaux de trafiquants, dont les activités menacent la jeunesse locale.     Emmanuel Kalasa

Lubumbashi : Deux maires pour une ville ? La confusion s’installe à l’hôtel de ville

À Lubumbashi, la capitale cuprifère du Congo, un bras de fer inédit paralyse l’administration municipale. Deux maires se disputent le fauteuil, plongeant la ville dans une confusion politique croissante.   La crise a éclaté suite à une décision du Conseil d’État datée du 19 juillet 2025, qui suspendait la nomination de Patrick Kafwimbi Mumamba et ordonnait le retour de Joyce Tunda Kazadi, maire adjointe, à la tête de la mairie. Un verdict que M. Kafwimbi a contesté en reprenant possession des locaux dès le lendemain, avec le soutien de certains groupes politiques locaux.   Deux camps, deux visions   Le retour de Kafwimbi, appuyé par des mouvements comme SYMPIA, témoigne des tensions politiques sous-jacentes dans la région. Ses partisans mettent en avant sa capacité à répondre aux aspirations de la population. À l’inverse, les soutiens de Joyce Tunda Kazadi brandissent la décision du Conseil d’État comme le seul rempart de la légalité.   Cette situation inédite a des conséquences directes sur le fonctionnement de la ville. Avec deux autorités qui se réclament du même poste, l’administration est au ralenti. Les fonctionnaires, pris entre deux feux, hésitent sur les ordres à suivre, tandis que les signatures et les sceaux se multiplient sur les documents officiels.   Le silence du ministère de l’Intérieur face à cette crise ne fait qu’ajouter à l’incertitude. L’absence de directive claire de Kinshasa laisse libre cours aux interprétations et alimente le sentiment d’illégalité. Des juristes pointent du doigt une atteinte à l’État de droit, soulignant que l’exécutif doit se conformer aux décisions de la justice.   Au-delà de la question juridique, cette crise révèle les profondes rivalités politiques qui traversent le Haut-Katanga. Lubumbashi, poumon économique du pays, est un enjeu majeur pour les différents acteurs politiques, qui cherchent à contrôler ses ressources et son influence. La nomination de Kafwimbi est perçue comme une tentative de prise de contrôle par certaines figures influentes, tandis que Tunda incarne la continuité institutionnelle.   Sortie de crise : quelles options ?   Pour sortir de cette impasse, trois scénarios sont possibles : • L’application pure et simple de la décision du Conseil d’État, écartant Kafwimbi au profit de Tunda Kazadi. • La désignation d’un médiateur neutre par le gouvernement central pour apaiser les tensions. • Une médiation locale impliquant les autorités provinciales et la société civile pour trouver une solution durable.   Mais tant qu’aucune action concrète n’est engagée par le pouvoir central, Lubumbashi demeure paralysée, entre deux administrations, deux discours, deux volontés.   Une urgence démocratique   Cette crise dépasse le simple différend entre deux individus. Elle pose une question fondamentale : la République Démocratique du Congo est-elle prête à faire respecter ses institutions ? L’issue de cette affaire sera un test grandeur nature pour l’autorité du droit face aux rapports de force politiques.   En attendant, la ville de Lubumbashi vit au rythme de l’incertitude, suspendue entre deux maires, dans une confusion qui n’a que trop duré.   Emmanuel Kalasa, correspondant à Lubumbashi

Kinshasa : Accident mortel au marché Matadi Kibala, le bilan s’alourdit 

Un tragique accident de la route a endeuillé la capitale congolaise ce mardi matin. Un camion benne transportant de la caillasse a percuté plusieurs véhicules au niveau du marché Matadi Kibala, dans la commune de Mont Ngafula, faisant des morts et des blessés graves.   Selon des témoins présents sur place, le camion a perdu le contrôle et a fini sa course sur plusieurs petits véhicules et étals du marché, transformant le lieu en scène de désolation.   Un reporter sur place a constaté la présence de quatre corps sans vie, gisant sur le sol. En l’absence de communication officielle, le bilan reste provisoire, mais les sources sur place laissent craindre un nombre de victimes plus élevé.   S. Tenplar Ngwadi

Lubumbashi : “Pastis Kabisa”, l’alcool frelaté qui menace la jeunesse congolaise

Une boisson alcoolisée bon marché, le “Pastis Kabisa”, produite par Premidis SARL, inquiète à Lubumbashi en raison de sa popularité croissante auprès des jeunes et de sa composition dangereuse. Vendue pour quelques francs congolais, cette boisson se révèle être un véritable poison, menaçant la santé publique.   Des analyses de laboratoire ont révélé la présence de méthanol, une substance hautement toxique « qui peut provoquer la cécité et des lésions neurologiques irréversibles », ainsi qu’un taux d’alcoolémie de 40%, largement supérieur aux normes autorisées. Des colorants et des substances potentiellement illicites ont également été détectés « la nature exacte de ces substances reste à déterminer et suscite l’inquiétude quant à leurs effets sur la santé ».   Consommé principalement dans les zones d’embarquement et vendu sur les marchés urbains, le “Pastis Kabisa” est devenu un échappatoire pour une jeunesse précaire, confrontée au stress et au manque d’opportunités « ces facteurs socio-économiques expliquent en partie l’attrait de cette boisson malgré les risques connus ». Des témoignages de consommateurs révèlent une normalisation inquiétante de la consommation de ce produit.   Face à l’augmentation des cas d’intoxications et de décès liés à cette boisson, un médecin local alerte sur la nécessité de retirer le “Pastis Kabisa” de la circulation. Le Mouvement National des Consommateurs Lésés (MNCL) appelle à une interdiction immédiate et à la mise en place d’une task force pour lutter contre ce marché noir « soulignant l’urgence d’une intervention gouvernementale pour protéger la population ».   Alors que l’État tarde à réagir, une génération entière est menacée. La situation exige une réponse urgente et coordonnée, comprenant le contrôle de la production, l’interdiction de vente, des campagnes de sensibilisation « afin d’informer les jeunes des dangers de la boisson » et des alternatives économiques pour les jeunes vendeurs « afin de les détourner de ce commerce illégal ».   Par Emmanuel Kalasa, correspondant à Lubumbashi

Lubumbashi : L’association SYMPIA prend position pour Patrick Kafwimbi et appelle à l’unité

En pleine crise autour de la gestion intérimaire de la mairie de Lubumbashi, l’association culturelle SYMPIA, qui rassemble des notables et leaders communautaires du Haut-Katanga, a apporté son soutien à Patrick Kafwimbi. L’association a réaffirmé, dans une déclaration publique, que Kafwimbi doit rester à la tête de la mairie, malgré la suspension de son arrêté de nomination par le Conseil d’État.   SYMPIA justifie son soutien en arguant que la désignation de Kafwimbi “reflète la volonté des populations autochtones du Haut-Katanga” et contribue à la stabilité locale. L’association insiste sur la nécessité de “préserver la cohésion nationale, le vivre ensemble et l’équilibre politique régional.”   Dans un appel à l’apaisement, SYMPIA exhorte la vice-maire Joyce Tunda à respecter cette “volonté populaire” et à éviter “toute confrontation institutionnelle inutile”. L’association met en garde contre toute action qui serait perçue comme une marginalisation des communautés locales.   Cette prise de position intervient dans un contexte tendu et relance le débat sur la gestion des institutions locales, le respect des décisions judiciaires et la prise en compte des représentations communautaires. L’issue de cette crise reste incertaine.   Par Emmanuel Kalasa, correspondant à Lubumbashi