Guerre dans l’Est de la RDC : Steve Lolele dénonce la négligence du gouvernement dans la gestion de la crise sécuritaire

La situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo ne cesse de se dégrader avec l’intensification des combats entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23/AFC, soutenus par le Rwanda. Steve Lolele Bomanga, activiste des droits de l’homme et analyste politique, dénonce à cet effet le laxisme du gouvernement dans la gestion de cette crise sécuritaire. Il estime que la guerre est mal gérée en raison de l’incompétence des autorités congolaises. “Le gouvernement congolais fait preuve d’irresponsabilité en négligeant la situation, au point que les ennemis ont pris deux provinces en moins d’un mois. Un gouverneur militaire, Son Excellence Peter Chirimwani Nkuba, est décédé, la population congolaise est massacrée chaque jour et abandonnée à son triste sort, mais aucune mesure concrète n’a été prise pour remédier à la situation, alors que l’ennemi continue d’avancer.” Selon lui, le président Félix Tshisekedi risque de revivre le scénario de Mobutu, qui avait fui le pays en 1997 face à l’avancée des troupes de Laurent-Désiré Kabila. “Ne jamais sous-estimer l’adversaire ! Restons vigilants. Nous n’avons que ce pays comme héritage, nous devons le protéger.” Dans la foulée, Steve Lolele a fermement condamné le président Paul Kagame, l’accusant d’avoir choisi l’option militaire en soutenant le M23, au lieu de privilégier un accord de paix garantissant les intérêts des deux pays. Il appelle donc à une riposte militaire contre le Rwanda, en s’appuyant sur l’article 143 de la Constitution congolaise.

Guerre entre les FARDC et le M23/RDF : Le ministère des Finances ouvre des comptes pour soutenir l’armée congolaise

Le ministère congolais des Finances a annoncé, ce jeudi 20 février, l’ouverture de comptes bancaires dédiés à un “fonds de solidarité aux FARDC”, visant à recueillir des contributions volontaires de particuliers, d’entreprises et d’organisations pour soutenir l’armée congolaise. Cette initiative intervient alors que les combats entre les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23, appuyés par le Rwanda, continuent de ravager l’Est du pays, entraînant un nombre record de déplacés et une grave crise humanitaire, selon l’ONU. Le communiqué, signé le vendredi 14 février par le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde, précise que ces fonds seront collectés à travers des comptes bancaires et des services de paiement mobile. Ils seront destinés aux “opérations militaires dans l’Est de la RDC”, où l’armée congolaise et les combattants Wazalembo affrontent les rebelles du M23, dont l’avancée se poursuit dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu depuis début 2025. Une armée en difficulté face à un ennemi structuré Sur le terrain, les FARDC multiplient les revers face aux combattants du M23 et à l’armée rwandaise (RDF). Depuis l’intensification des affrontements entre janvier et février, les forces congolaises, en plus de perdre du terrain, font face à des problèmes logistiques majeurs, notamment en matière de ravitaillement et de renseignements. Pendant ce temps, l’Alliance Fleuve Congo (AFC), une coalition politico-militaire dirigée par l’ancien président de la Commission électorale Corneille Nangaa, dont le M23 fait partie, poursuit son offensive. Soutenue par Kigali, l’AFC affiche un double objectif : renverser le régime de Félix Tshisekedi par la force ou forcer un dialogue direct avec Kinshasa. Toutefois, jusqu’à présent, le gouvernement congolais exclut catégoriquement toute négociation avec ce qu’il qualifie de “groupe terroriste”. Face à une situation qui s’enlise, la question demeure : ce fonds de solidarité suffira-t-il à redonner un second souffle à l’armée congolaise ?

Ituri : L’armée confirme le déploiement de l’UPDF à Bunia et réfute toutes les fausses informations sur sa mission

Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont confirmé mercredi 19 février la présence de l’armée Ougandaise (UPDF) à Bunia lors d’une conférence de presse animée par son porte-parole à la base logistique de la MONUSCO. Le lieutenant Jules Ngongo a signifié que ce nouveau déploiement de l’UPDF est consécutif à l’accord entre le gouvernement de l’Ougandais et Kinshasa conclu en novembre 2021 sur une mutualisation des forces visant à traquer les groupes armés en particulier les ADF en Ituri et au Nord-Kivu. « Nous vous confirmons qu’il y a eu une équipe d’avance de l’armée Ougandaise à Bunia, ils sont logés dans unes de nos installations proche de Bunia. Leur entrée a été accompagnée par nos hommes », a-t-il fait savoir. Jules Ngongo indique par la même occasion que la présence des éléments de l’UPDF à Bunia s’inscrit dans un cadre purement opérationnel et de coopération militaire entre les armées congolaises et Ougandaises. « La présence de l’armée Ougandaise à Bunia s’inscrit dans un cadre purement opérationnel, des opérations conjointes UPDF-FARDC seront menées selon l’accord de novembre 2021 mais cette fois-ci avec un rayon d’action plus large », a-t-il renchérit. Le porte parole de l’armée a réfuté toutes les allégations selon lesquelles l’UPDF serait venue s’attaquée aux FARDC et appelle les journalistes à diffuser des vraies informations issues des sources crédibles pour éviter de plonger la population dans la psychose. « la presse nous devons nous mobiliser contre l’intox et les rumeurs, si vous tombez sur une information qui n’a pas de source crédible venez nous contacter vous aurez l’information à la source et vous allez relayer des vraies informations dans les médias ». Les éléments de l’armée Ougandaise (UPDF) se déploie depuis la soirée d’hier en ville de Bunia, chef-lieu de l’Ituri après des rumeurs et des messages controversés sur l’objectif de leur déploiement dans cette ville de l’est de la RDC. A l’heure actuelle il est difficile d’estimer le nombre des militaires déployés.

Ituri : La MONUSCO dément la prétendue construction de 800 tentes pour les groupes armés et éclaire l’opinion

Des messages circulent sur les réseaux sociaux depuis le début de cette semaine prétendant que la MONUSCO construirait 800 tentes destinées à l’hébergement des groupes armés, y compris les FARDC démobilisés à Bunia. Cette fausse information s’est répandue rapidement, plongeant la population dans une panique généralisée, alimentée par la crainte d’éventuelles attaques de Bunia par des armées étrangères. La MONUSCO, à travers sa section de l’Ituri, a démenti cette information lors d’un point de presse conjoint, le mercredi 19 février à Bunia, animé par son chargé de communication et celui de la FARDC/Ituri. Jean Tobi Okala a déclaré : « Ces dernières 24 heures, des audios et messages circulent sur les réseaux sociaux prétendant que la MONUSCO construit 800 tentes à sa base logistique pour désarmer les groupes armés. Nous dénonçons cette désinformation, qui vise à semer la confusion dans l’esprit de la population », a-t-il indiqué. Le chargé de communication de la MONUSCO Ituri a précisé : « Je voudrais que ce soit clair, nous tenons à démentir catégoriquement ces informations qui prétendent que la MONUSCO va désarmer les FARDC ou accueillir des combattants. Ce n’est pas notre rôle », a-t-il martelé. Le porte-parole de la mission onusienne a par ailleurs clarifié que les dizaines de tentes en construction à la base logistique de la MONUSCO sont une mesure préventive. Elles serviront, le cas échéant, d’abri pour le personnel local de la MONUSCO et leurs dépendants vivant à Bunia. L’autorité onusienne a également appelé les journalistes et les professionnels des médias à lutter contre ces désinformations qui gagnent du terrain parmi la population. « Je vous invite à aider les autorités et la MONUSCO à couper l’aspirale de la désinformation », a-t-il ajouté. Dans une province de l’Ituri particulièrement agitée ces derniers temps, les réseaux sociaux sont devenus une voie principale de communication et d’information. Cependant, cette période, marquée par la conquête de territoires au Kivu par le M23, a vu des personnes publier des messages sans vérifier leur source, ce qui crée psychose et tension parmi la population. Nous devons donc faire très attention aux informations que nous lisons et partageons sur les réseaux sociaux.

Crise à l’Est de la RDC : Félix Tshisekedi et João Lourenço évaluent la situation sécuritaire lors d’une réunion de travail à Luanda

Le Président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a tenu une réunion de travail en fin de matinée à Luanda, au palais présidentiel de la Ville Haute, avec son homologue angolais, João Lourenço. Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre des efforts diplomatiques visant à analyser l’évolution de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC, marquée par une dégradation accélérée. Les discussions ont également porté sur les récentes résolutions du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, réuni vendredi dernier à Addis-Abeba, en Éthiopie. Le ministre angolais des Affaires étrangères, Tete António, a indiqué à la presse que cette réunion avait pour objectif d’examiner les mesures à prendre à la suite des déclarations faites lors de la rencontre d’Addis-Abeba. Ces dernières semaines, les affrontements se sont intensifiés dans l’est du pays, les forces du M23 s’emparant progressivement de nouveaux territoires. La situation est particulièrement préoccupante avec la menace pesant sur Goma, capitale du Nord-Kivu. Médiateur désigné par l’Union Africaine dans ce conflit, João Lourenço a, depuis samedi dernier, pris la présidence en exercice de l’organisation panafricaine pour un mandat qui s’étend jusqu’en février 2026.

Pillage des minerais en RDC : Muyaya et Pakabomba éclairent l’opinion

Le ministre des Mines, Kizito Pakabomba, et celui de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, ont organisé une conférence de presse le mardi 18 février en soirée afin d’exposer la situation alarmante du pillage des ressources minières de la République Démocratique du Congo (RDC) par le Rwanda. Le ministre Kizito Pakabomba a révélé que le Rwanda tire chaque année plus d’un milliard de dollars américains de l’exploitation illégale des ressources minières congolaises, notamment l’or et le coltan. Il a précisé que, ne disposant pas de gisements d’or sur son territoire, le Rwanda envisage de doubler ses exportations de ce minerai, atteignant ainsi un montant estimé à 2 milliards de dollars d’ici 2026, en exploitant les ressources provenant des régions orientales de la RDC. De son côté, le ministre Patrick Muyaya a souligné l’ampleur des conséquences humanitaires de cette exploitation illégale. À Goma, par exemple, plus de 5 000 corps ont été enterrés, et le bilan des morts pourrait dépasser les 8 000 en raison des violences liées à l’agression rwandaise. Ces pertes humaines s’ajoutent aux souffrances infligées aux populations locales, victimes d’un conflit prolongé et d’une instabilité accrue. Face à cette situation, le gouvernement congolais a pris des mesures fermes pour contrer ce phénomène. Des efforts sont actuellement déployés pour renforcer le contrôle sur les minerais extraits et garantir leur traçabilité. L’objectif est de veiller à ce que les ressources naturelles du pays ne soient pas exploitées dans des conditions illégales et de garantir le respect des droits humains tout au long du processus d’extraction et d’exportation. En dépit des défis posés par cette situation, le gouvernement congolais réaffirme sa détermination à protéger ses ressources naturelles et à mettre fin au pillage. L’enjeu est à la fois économique, social et humanitaire, et les autorités congolaises sont résolues à défendre l’intégrité de leur territoire ainsi que le bien-être de leurs citoyens.

Crise à l’Est de la RDC : Judith Suminwa exige des actions concrètes de la MONUSCO

Face à la crise humanitaire qui frappe l’Est de la RDC, marquée par l’incursion de l’armée rwandaise en complicité avec les terroristes du M23, la Première ministre congolaise, Judith Suminwa, s’est entretenue le mardi 18 février 2025 avec la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, dans son bureau de travail. Au cours de cette rencontre, la cheffe du gouvernement congolais a dressé un tableau sombre de la situation sécuritaire et humanitaire causée par cette agression. Elle a exigé l’application du droit international afin d’assurer le retour sécurisé des éléments des FARDC et des cadres politiques réfugiés dans les locaux de la MONUSCO, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Un couloir humanitaire est en cours d’élaboration afin de faciliter l’acheminement d’une aide aux déplacés vivant dans des conditions précaires. Par ailleurs, le gouvernement congolais demande à la MONUSCO de rapatrier les éléments des FARDC présents dans les zones actuellement occupées par l’armée rwandaise. En présence du ministre de l’Intérieur et de la ministre des Affaires étrangères, la Première ministre Judith Suminwa a réaffirmé son engagement à appliquer les directives du président de la République pour restaurer l’intégrité territoriale du pays.

RDC : Un appel à l’unité nationale pour résoudre la crise sécuritaire

Une délégation de la plateforme des confessions religieuses de la République Démocratique du Congo a rencontré, mardi 18 février, Martin Fayulu afin de discuter de la situation sécuritaire du pays et d’explorer des solutions pour sortir de la crise actuelle. Cette rencontre s’inscrit dans la continuité d’une démarche similaire menée par la CENCO et l’ECC, visant à rassembler les forces vives de la nation pour un dialogue constructif. Lors de cet échange, les membres de la délégation ont exprimé leur vive inquiétude face à la gravité de la situation. « Nous avons mené des discussions approfondies pour identifier des solutions permettant de sortir le pays de cette impasse. L’essentiel de notre entretien a porté sur la nécessité cruciale de fédérer nos forces et de renforcer l’unité nationale afin de nous exprimer d’une seule voix », ont-ils déclaré à l’issue de leur rencontre avec Martin Fayulu. L’accent a été mis sur la nécessité de trouver une issue pacifique à la crise, en impliquant chaque acteur politique, social et religieux dans un processus de réconciliation nationale et de restauration de la paix. Dans un contexte de tensions croissantes, l’unité apparaît comme la pierre angulaire d’une solution durable. Pour appuyer cet appel à l’unité, Monseigneur Donatien N’shole, porte-parole de la CENCO, a récemment précisé que cette initiative de médiation a reçu l’aval du Président de la République. Selon lui, le chef de l’État a donné son accord pour que les évêques catholiques et protestants entament une série de consultations avec les différents acteurs sociopolitiques du pays, ainsi qu’avec ceux de la région des Grands Lacs. Cette démarche marque ainsi la création d’une nouvelle plateforme de dialogue visant à favoriser une sortie de crise en impliquant toutes les parties prenantes et en réaffirmant le rôle central de l’unité nationale. Cette initiative représente un pas supplémentaire vers une résolution pacifique des tensions, en tenant compte des réalités nationales et régionales, dans un esprit de réconciliation et de solidarité.

19 ans de la Constitution de la RDC : L’article 217 sous le feu des critiques en pleine crise sécuritaire

Ce mardi 18 février 2025, la République Démocratique du Congo a célébré le 19ᵉ anniversaire de sa Constitution, promulguée en 2006 sous le régime de l’ancien président Joseph Kabila. Cette loi fondamentale a marqué la fin d’une longue transition amorcée en 1990 sous Mobutu Sese Seko et a instauré la Troisième République. *Une constitution à réviser sous prétexte de la guerre ?* Six ans après son accession à la présidence, Félix Tshisekedi a exprimé le souhait de voir la Constitution révisée ou remplacée. Dans un contexte marqué par l’agression rwandaise à travers le M23/AFC, un article en particulier suscite la controverse et alimente les débats sur la nécessité d’une réforme constitutionnelle : l’article 217. Cet article stipule que « la République Démocratique du Congo peut conclure des traités ou des accords d’association ou de communauté comportant un abandon partiel de souveraineté en vue de promouvoir l’unité africaine. » Pour de nombreux observateurs, cette disposition pourrait justifier une révision constitutionnelle, d’autant plus que les confessions religieuses congolaises prônent un dialogue inclusif pour favoriser la cohésion nationale et régionale. Depuis la semaine dernière, elles ont entamé des consultations avec diverses personnalités politiques congolaises, des groupes rebelles, notamment Corneille Nangaa et même le président rwandais Paul Kagame. Cependant, pour le gouvernement congolais, le dialogue avec le M23/AFC reste une ligne rouge infranchissable, excluant toute négociation avec ces groupes armés.

Tension RDC – Rwanda : Monseigneur Sholé s’oppose aux sanctions contre Kigali

Alors que le gouvernement congolais multiplie les démarches diplomatiques pour obtenir des sanctions internationales contre le Rwanda, accusé de crimes contre l’humanité et de violations du droit international, Monseigneur Sholé, prêtre catholique et porte-parole de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), estime que cette approche ne résoudra pas la crise. Représentant l’Église catholique dans les consultations politiques en vue d’un dialogue national, Monseigneur Sholé plaide pour un consensus avec toutes les parties prenantes afin de garantir une cohésion nationale, qu’il considère comme la seule issue à l’insécurité qui sévit en RDC. Évoquant la rencontre entre des représentants de l’Église catholique, des pasteurs de l’Église du Christ au Congo (ECC) et Corneille Nangaa, il a minimisé les critiques en déclarant : « Il faut dédramatiser les choses. » Dans le cadre de leur initiative baptisée “Pacte social pour la paix en RDC et dans la région des Grands Lacs”, l’Église catholique et l’ECC poursuivent leur quête d’unité régionale. Après une rencontre avec le président rwandais Paul Kagame, elles ont été reçues au palais présidentiel de Nairobi par le président kényan William Ruto. Bien que le gouvernement congolais ait pris ses distances avec cette initiative des confessions religieuses, Monseigneur Sholé affirme que le président Félix Tshisekedi non seulement les a encouragés à poursuivre cette démarche, mais a également jugé leur initiative louable.