Engagée activement sur le front diplomatique, la ministre des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo, Thérèse Kayikwamba Wagner, a adressé, le dimanche 2 février 2025, une lettre ouverte à l’administration du club de football Paris Saint-Germain, un grand partenaire du Rwanda. Cette démarche s’inscrit dans le cadre des tensions croissantes entre les gouvernements de Kinshasa et de Kigali. « Je vous écris pour interroger la moralité de votre club, de vos joueurs et de vos supporters quant à la poursuite de votre relation financière avec Visit Rwanda. Le président de ce pays est un autocrate, et son armée, avec sa milice proxy, le M23, mène une guerre en République Démocratique du Congo », a-t-elle écrit. Elle poursuit : « Pendant que le Paris Saint-Germain disputait son dernier match de la première phase de la Ligue des champions de l’UEFA cette année, 500 000 personnes supplémentaires ont été déplacées dans l’Est de la RDC ». Le gouvernement de Kinshasa accuse le Rwanda d’exploiter illégalement des minerais, notamment le cuivre, le cobalt, le lithium ainsi que l’or, dans les territoires congolais occupés par ses forces armées. « Il est temps que le Paris Saint-Germain rompe son contrat de sponsoring entaché de sang avec cette nation oppresseuse. Si ce n’est pas par conscience, le club devrait le faire par solidarité avec les victimes de l’agression rwandaise. J’espère que le Paris Saint-Germain prendra la bonne décision », a conclu la cheffe de la diplomatie congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner. Selon un rapport de l’ONU, les affrontements entre les Forces armées de la RDC et celles du Rwanda dans la ville de Goma ont causé 700 morts et 2 800 blessés.
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Guerre en RDC : Les affrontements à Goma font 700 morts et 2 800 blessés selon l’ONU
Les violents combats qui ont eu lieu à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, ont causé la mort d’au moins 700 personnes et blessé 2 800 autres entre le 26 et le 30 janvier 2025, a rapporté vendredi Stéphane Dujarric, porte-parole de l’ONU. Ce bilan pourrait malheureusement s’alourdir dans les jours à venir. Au cours de ces cinq jours d’affrontements dans cette ville de plus de deux millions d’habitants, les organisations humanitaires ont exprimé leur inquiétude face au nombre croissant de civils touchés par la violence. Les hôpitaux, déjà débordés, doivent faire face à un afflux de blessés, certains étant même soignés sur le sol en raison du manque de ressources. Les rues de Goma témoignent des ravages causés par ces combats pour le contrôle de la région. Des réserves alimentaires ont été pillées, entravant gravement les efforts des ONG pour répondre aux besoins urgents des populations affectées. La situation est d’autant plus critique que les forces du M23, soutenues par Kigali, aspirent à administrer cette province stratégique de l’est de la République Démocratique du Congo. Bruno Lemarquis, coordonnateur humanitaire des Nations Unies en RDC, a appelé à la reprise immédiate des opérations à l’aéroport de Goma afin d’éviter une catastrophe humanitaire. Dans ce contexte désastreux, la nouvelle administration de la ville a lancé un appel à la population pour nettoyer les débris laissés par les combats, y compris les objets militaires abandonnés et les corps. La crise humanitaire s’aggrave alors que le conflit perdure, mettant en péril la vie de milliers de Congolais déjà vulnérables.
Afrique : Évariste Ndayishimiye dénonce l’implication du Rwanda dans l’instabilité de l’Est
Lors de ses vœux au corps diplomatique et consulaire le 31 janvier, le président burundais Évariste Ndayishimiye a exprimé de vives inquiétudes concernant la sécurité en Afrique de l’Est, accusant directement le Rwanda de contribuer à la déstabilisation régionale, notamment en République Démocratique du Congo (RDC). Ndayishimiye a affirmé que Kigali soutenait des groupes rebelles dans l’est de la RDC en formant et en armant des réfugiés burundais impliqués dans les conflits. Il a averti que si cette situation perdurait, elle pourrait rapidement déborder sur le Burundi, menaçant ainsi la paix et la sécurité du pays. « Si le Rwanda persiste dans ses actions expansionnistes, le Burundi pourrait être directement menacé », a-t-il déclaré, réaffirmant la détermination de son gouvernement à éviter une guerre à grande échelle. Le président a élargi son analyse à l’ensemble de la région des Grands Lacs, soulignant que l’instabilité en RDC affecte non seulement les pays voisins, mais aussi des nations plus éloignées comme l’Afrique du Sud, dont les troupes participent aux opérations de la SADC en RDC. « La menace est réelle et concerne tous les pays de la région : Tanzanie, Ouganda, Kenya, et même d’autres nations », a-t-il ajouté. Ndayishimiye a également appelé la communauté internationale à rompre son silence face à la détérioration sécuritaire, avertissant que l’inaction pourrait mener à une escalade incontrôlable de la violence, mettant en péril l’équilibre régional. Ces déclarations interviennent dans un climat de tensions persistantes entre Bujumbura et Kigali. En janvier 2024, le Burundi avait fermé ses frontières avec le Rwanda, accusant ce dernier de soutenir le groupe rebelle RED-Tabara. Bien que Kigali ait rejeté ces accusations, les relations demeurent tendues. En soutien à Kinshasa dans sa lutte contre les groupes armés dans l’Est du Congo, le Burundi se positionne fermement contre toute ingérence extérieure dans les mouvements rebelles et appelle à une réponse collective pour préserver la stabilité de la région des Grands Lacs.
RDC : Félix Tshisekedi appelle à l’action lors de la réunion extraordinaire de la SADC sur la crise du Nord-Kivu
Le Président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a participé ce vendredi 31 janvier, par visioconférence à une réunion extraordinaire de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) tenue à Harare, au Zimbabwe. Cette rencontre a été convoquée en raison de la grave situation sécuritaire dans la province du Nord-Kivu, particulièrement marquée par l’invasion de Goma par les troupes rwandaises. Aux côtés de son homologue zambien, Hakainde Hichilema, ainsi que d’autres chefs d’État et représentants des pays membres de la SADC, le Chef de l’État congolais a exposé les conséquences désastreuses de cette incursion. Il a évoqué la détérioration alarmante de la situation sécuritaire et humanitaire dans la région, martelant sur les violations des droits humains qui ont suivi les massacres d’innocents et la profanation des corps sans vie, qui exposent la population à un risque accru d’épidémies. Félix Tshisekedi a appelé à un renforcement urgent de la Mission d’Assistance Militaire à la RDC (SAMIDRC) et a plaidé pour le retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais. Il a insisté sur la nécessité d’établir un plan de contingence afin de restaurer la paix et la sécurité dans le Nord-Kivu. Les participants à cette réunion ont convenu de l’importance d’organiser un sommet conjoint entre la SADC et la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) dans les plus brefs délais. Ce sommet vise à élaborer des solutions concrètes et efficaces pour faire face à la crise sécuritaire persistante dans l’Est de la RDC.
Agression rwandaise à l’Est de la RDC : Félix Tshisekedi ordonne une réduction drastique des dépenses gouvernementales pour soutenir les militaires
Lors de la réunion du Conseil des ministres du 31 janvier 2025, le Président Félix Tshisekedi a donné des directives fermes pour soutenir les forces armées engagées à l’Est de la République Démocratique du Congo face à l’agression rwandaise. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a annoncé que le Chef de l’État a ordonné la suspension des missions d’évacuation non essentielles à l’étranger et l’arrêt, pour une durée d’un an, des augmentations salariales, des corrections de grade et des mécanisations pour les agents publics, à l’exception des militaires et policiers. Pour garantir un meilleur équipement aux soldats et aux jeunes patriotes Wazalendos au front, Tshisekedi a exigé que le gouvernement réduise son train de vie dans un délai de 72 heures. Cette mesure s’appliquera également aux mandataires publics et aux membres des cabinets politiques, qui devront se soumettre à des coupes budgétaires concernant les frais de fonctionnement. Ces décisions visent à prioriser les ressources en faveur de ceux qui défendent le pays, soulignant ainsi l’engagement du président envers la sécurité nationale.
Nord-Kivu : Le Général Kakule Somo prend les commandes, défi sécuritaire majeur en héritage
Un nouveau chapitre s’ouvre au Nord-Kivu. Ce vendredi 31 janvier, le général-major Evariste Kakule Somo a officiellement endossé le rôle de gouverneur, lors d’une cérémonie solennelle à l’hôtel de ville de Goma. Cette nomination, loin d’être une simple formalité, intervient dans un contexte de crise aiguë, marqué par des conflits armés incessants et une insécurité rampante. La tâche qui attend le nouveau gouverneur est immense : restaurer la paix dans une province meurtrie. Le général Kakule Somo succède au général-major Peter Cirimwami, tragiquement disparu le 23 janvier, victime des affrontements avec les rebelles du M23. La disparition de ce dernier a laissé un vide béant et le poids de l’héritage pèse lourdement sur les épaules du nouveau gouverneur. La cérémonie de passation de pouvoir a d’ailleurs été marquée par un hommage poignant à l’ancien gouverneur, symbole du défi sécuritaire auquel est confrontée la région. Dans son discours d’investiture, le général Kakule Somo a exprimé sa gratitude pour la confiance placée en lui et a réaffirmé sa détermination à travailler en étroite collaboration avec les autorités locales, les forces de sécurité et les partenaires internationaux. Son objectif : restaurer la paix et la stabilité au Nord-Kivu. La nomination du général Kakule Somo intervient alors que la situation sécuritaire au Nord-Kivu demeure extrêmement volatile. Le M23 continue de semer la terreur et de perturber la vie quotidienne des populations. La région est un foyer de tensions où la moindre étincelle peut déclencher un embrasement. La population du Nord-Kivu, lasse des violences et des déplacements forcés, place de grands espoirs dans le nouveau gouverneur. Elle attend des mesures concrètes et rapides pour mettre fin à l’insécurité chronique qui mine la province.
RDC : Les pillages à Kinshasa, un frein aux investissements, selon l’analyste Hubert Nabla
Les récentes manifestations contre l’agression rwandaise dans l’Est de la RDC ont tourné au vinaigre dans la capitale congolaise, avec des scènes de pillages et de vandalisme qui inquiètent. Hubert Nabla Mundelengolo, analyste politique indépendant et entrepreneur, met en garde contre les conséquences désastreuses de ces débordements sur l’attractivité économique du pays. « Les images des supermarchés, boutiques et entrepôts pillés ont fait le tour du monde », martèle-t-il. « Ces actes ne feront qu’amplifier la méfiance des potentiels investisseurs et le taux de chômage ne fera qu’accroître ». Dans une interview à CongoPresse.net, l’analyste a exprimé sa crainte de voir les entreprises étrangères fuir un environnement perçu comme instable et dangereux. Si Hubert Nabla reconnaît le bien-fondé des manifestations du 28 janvier, motivées par l’occupation illégale de l’est du pays, il déplore la transformation de ces rassemblements en actes de violence. « La manière dont ces manifestations se sont métamorphosées en actes de pillage et de vandalisme a complètement dénaturé leur objectif », regrette-t-il. Fort de son expérience en tant qu’ancien vice-président des étudiants de l’université de Mazenod et de son engagement dans la société civile, Hubert Nabla plaide pour des sanctions exemplaires contre les auteurs de ces “actes ignobles et orduriers“. Il insiste sur la nécessité de préserver l’image de la RDC et de ne pas laisser quelques individus ternir une cause légitime. Les débordements ont également touché plusieurs représentations diplomatiques, dont les ambassades de France, du Rwanda et du Kenya, qui ont été pillées, vandalisées ou incendiées. Ces incidents risquent de fragiliser davantage les relations de la RDC avec ses partenaires internationaux, et de compromettre les perspectives d’investissements étrangers, importants pour le développement du pays.
RDC : Face à l’urgence sécuritaire, Christian Makabu propose de dissoudre le Parlement pour armer les FARDC
Alors que la situation sécuritaire à l’Est de la RDC se détériore de jour en jour, Christian Makabu, président de la fondation éponyme, a lancé une proposition choc : dissoudre le Parlement congolais pour réaffecter les fonds au renforcement de l’armée. Une mesure radicale qu’il juge indispensable pour faire face à la menace grandissante. Dans un message publié sur le réseau social “X”, Christian Makabu a exprimé son indignation face à la gravité de la crise actuelle. « Dans le contexte actuel d’effort national, il est plus qu’urgent de dissoudre le Parlement afin de réaffecter ces fonds au renforcement de notre armée », a-t-il écrit, indiquant l’impérieuse nécessité de donner la priorité aux besoins de la défense nationale. Parallèlement à cette proposition controversée, Christian Makabu a lancé un appel à la solidarité nationale. “Cœur brisé, sincèrement, que peut-on espérer de plus ? Pourtant, nous devons continuer à agir”, a-t-il déclaré, annonçant l’organisation d’une collecte de fonds pour venir en aide aux familles victimes de l’agression rwandaise dans l’est du pays. Une initiative qui vise à apporter un soutien concret aux populations en première ligne. La situation à l’est de la RDC est alarmante. La ville de Goma, l’une des plus grandes du pays, est aujourd’hui sous la menace directe du M23 et de l’armée rwandaise, alors que la région a déjà enduré plus de 6 millions de morts en 27 ans de conflit. La tension est d’autant plus vive que des rapports de l’ONU mettent en lumière le pillage organisé des ressources minières congolaises par des entreprises rwandaises. En décembre dernier, un rapport du Conseil de sécurité de l’ONU a révélé que des sociétés rwandaises étaient impliquées dans le pillage du coltan congolais. Cette accusation corrobore les informations selon lesquelles le M23 cherche à contrôler la mine de Rubaya, au Nord-Kivu, afin de monopoliser la route d’évacuation du coltan, dont 150 tonnes auraient déjà été exportées frauduleusement vers le Rwanda depuis avril 2024.
Musique : Tems annule son concert à Kigali, évoquant le conflit en RDC et l’implication du Rwanda
La star nigériane de l’afrobeats, Tems, a annoncé l’annulation de son concert prévu à Kigali, la capitale rwandaise, le 22 mars. Une décision motivée par la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, où le Rwanda est accusé de soutenir les groupes armés rebelles. Cette annulation intervient en signe de solidarité avec les victimes du conflit et de protestation contre l’ingérence rwandaise. Sur son compte X, Tems a exprimé ses regrets et sa solidarité avec les populations touchées par la guerre. « J’avais récemment promis un concert au Rwanda sans me rendre compte du conflit entre le Rwanda et la RDC », a-t-elle écrit, avant d’ajouter : « Je n’oserai pas être insensible quant à ces problèmes. Mon cœur se joint à ceux qui sont affectés. La guerre n’est pas une blague, et j’espère et prie vraiment pour la paix en ce moment ». Cette décision de Tems, considérée comme l’une des voix montantes de l’afrobeats, est loin d’être anodine. Elle constitue un acte symbolique fort, qui met en lumière les tensions régionales et les accusations d’ingérence rwandaise dans le conflit en RDC. La chanteuse nigériane devient ainsi la deuxième artiste, après le rappeur franco-congolais Youssoupha en 2022, à annuler un concert au Rwanda en raison du conflit dans l’Est de la RDC. La guerre dans l’Est de la RDC, qui oppose l’armée congolaise et ses alliés aux rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, a provoqué le déplacement de plus de 400 000 personnes selon les agences de l’ONU. Le conflit s’est intensifié depuis fin 2024, notamment dans le Nord-Kivu, où les rebelles du M23/RDF contrôlent désormais la quasi-totalité de la province. Le Sud-Kivu est désormais menacé, malgré l’inaction de la communauté internationale.
RDC : Goma sous occupation rwandaise, les parlementaires du Kivu pressent Tshisekedi d’agir
Face à l’aggravation de la situation sécuritaire à Goma, occupée par les troupes rwandaises, les parlementaires du Nord et Sud-Kivu ont exhorté le Président Félix Tshisekedi à agir sans délai. Lors d’une rencontre à la Cité de l’Union Africaine, ils ont décrit un tableau alarmant de la situation humanitaire et sécuritaire, tout en assurant le chef de l’État de leur soutien inconditionnel. Les élus des provinces du Kivu ont exprimé leur profonde préoccupation face à la situation à Goma, qualifiée de “dramatique“. Ils ont rapporté que des corps jonchent les rues, que l’eau et l’électricité sont coupées depuis plusieurs jours, et que la population n’a plus accès à la nourriture. Une crise humanitaire qui s’ajoute à la violence de l’occupation rwandaise. “Nous vivons une situation dramatique à Goma,” ont martelé les parlementaires, décrivant une ville à l’abandon. Malgré les assurances du président Tshisekedi, qui a fait part de ses efforts en collaboration avec la MONUSCO et les organisations humanitaires, l’urgence de la situation appelle à des actions concrètes et immédiates. Le député Safari Nganizi Jacques, président du caucus des élus du Nord-Kivu, a affirmé que le chef de l’État est “serein et préoccupé” et qu’il “met tout en œuvre” pour soutenir la population. Cependant, la gravité des faits soulève des questions quant à l’efficacité de la réponse apportée jusqu’à présent. Les parlementaires ont également souligné leur soutien aux démarches diplomatiques, politiques et militaires entreprises par le gouvernement congolais pour restaurer l’intégrité et la souveraineté de la RDC. Ils ont insisté sur la nécessité de voir la communauté internationale condamner fermement l’agression rwandaise et exiger le retrait immédiat de ses troupes. “Le chef de l’État nous a assuré que le processus diplomatique progresse,” a déclaré l’honorable Safari Nganizi, ajoutant que le président “espère que la communauté internationale entendra enfin la voix de la RDC et qu’elle exigera du Rwanda le retrait de ses troupes.” Ces propos révèlent toutefois une certaine attente à l’égard de la communauté internationale, dont l’action est encore perçue comme insuffisante.