Le parc agro-indutriel de Bukanga Lunzo est situé à 220 km à l’est de Kinshasa, à cheval sur les provinces du Kwango et du Kwilu, s’étend sur environ 80 000 hectares. Il compte six villages, quatre fermes et une population avoisinant les 4 500 habitants.
De l’idée de sa création, elle avait pour vocation de sortir les populations de l’insécurité alimentaire et de faire du développement des filières agricoles et agro-industrielles l’un des principaux piliers de la croissance, le Plan national d’investissement agricole (PNIA) , prévoyait de mettre 10 000 Congolais sur la voie de l’agriculture extensive.
À l’époque, le gouvernement Matata Ponyo annonçait avoir mobilisé 83 millions de dollars, dont 53 millions de dollars censés servir à la mise en production du site. Plusieurs productions étaient attendus : maïs, soya, haricot, manioc, pomme de terre, arachides, tomates, oignons, poulets.
Quelques années après le lancement de ce projet, le constat est amer: Des épandeurs cloués au sol, des tracteurs neufs n’ayant jamais servi mais dont les moteurs ont été emportés pour être placés sur des navires privés, des tonnes d’engrais chimiques entreposés en plein air alors qu’ils étaient destinés à être répandus sur les champs, des bâtiments vides et des ouvriers agricoles désœuvrés… En août dernier, découvrant le site de Bukanga Lonzo, dans le Bandundu, le Premier ministre congolais Sylvestre Ilunga Ilunkamba n’a pas pu cacher sa surprise en constatant le délabrement de ce méga-projet dont son prédécesseur, Matata Mponyo Mapon, était si fier.
Alors que l’Inspection Générale des Finances tient à avoir des justifications convaincantes devant la justice, selon certains observateurs indépendants, plusieurs facteurs expliquent le fiasco de ce méga-projet; entre autres, l’opacité dans la passation des marchés publics, la mauvaise tenue de la comptabilité, le détournement des fonds.
L’inspection générale de finance précisait dans un document que sept personnes sont accusées dans le cadre du dossier Bukanga-lonzo.
Dans une déclaration à la presse, samedi, Matata avait accusé l’IGF d’entretenir un flou autour du dossier de détournement des fonds alloués au projet Bukanga-Lonzo.
En réponse, l’IGG invitait l’ancien premier ministre à « garder son calme comme font les 6 autres personnes citées dans l’affaire Bukanga-lonzo, qui attendent avec sérénité le procès et à « éviter surtout des agitations inutiles »
Ce feuilleton est loin d’avoir dit son dernier au regard des agitations de part et d’autre, et dans le camp de l’un des anciens premiers minitres du pays. À suivre…