La prison censée être un lieu de rééducation, celle de Mbandaka est un « mouroir », alerte Joseph Bayoko Lokondo, prisonnier depuis plusieurs semaines dans cette maison d’incarcération. Ce dernier dénonce les mauvaises conditions auxquelles il fait face dans une lettre parvenue à Lemandat.cd.
« Je suis dépité !!! », lit-on dans cette lettre avec preuve à l’appui de ses images d’un corps d’une personne complètement décharné. Il raconte dans sa lettre que « ce qui se passe dans la prison centrale de Mbandaka est inacceptable ».
Les gens meurent comme des chenilles sous l’œil méprisant et l’indifférence totale des autorités. « Ce mercredi 20 avril 2022, nous venons d’enregistrer le dixième décès depuis le début de l’année », a affirmé Bayoko Lokondo dans sa lettre. Hormis le manque de nourriture, ajoute-t-il, le centre de santé de la prison n’a même pas un comprimé.
Le transfert des détenus ou prisonniers malades n’est pas accepté par les autorités judiciaires de l’Équateur-Mbandaka. « Mon propre exemple est éloquent, après deux rapports médicaux faits par les structures différentes pour mon transfert à l’hôpital pour des soins appropriés, mon transfert a été bloqué au parquet par le Procureur de la République sur instruction du Gouverneur (partie civile) et je m’étais organisé pour faire venir mes propres médecins dans la prison en achetant mes propres médicaments pour que je sois en vie aujourd’hui », a dénoncé ce membre du mouvement Conscience Congolaise pour la Paix (KOPAX).
Il raconte dans sa lettre que « ceux qui n’ont pas le sous, meurent à petit feu sous l’indifférence totale ». La quasi-totalité des prisonniers sont des détenus préventifs, la majorité d’entre eux ont purgé la lourde peine de leurs infractions sans être présenté devant les juges et continuent d’être détenus. « Je ne cesse de m’interroger sur ce que font nos députés nationaux élus de L’Équateur, n’en parlons même pas des députés provinciaux qui sont devenus des “petits de courses” du Gouverneur illégitime de L’Équateur », a-t-il déploré.
Joseph Bayoko Lokondo qui lance un SOS depuis la prison centrale de Mbandaka, sollicite de son ami Rémy Mukweso, député national, une question orale avec débat avec le Ministre de la Justice.