Après avoir appris « l’assassinat » de l’ancien ministre des transports Chérubin Okende, le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde a convoqué, en toute urgence, une réunion de sécurité, ce jeudi 13 juillet, dans son cabinet de travail, à la primature.
Cette réunion a porté essentiellement sur la « morte tragique » du Député national Chérubin Okende, dont le corps a été retrouvé sans vie dans sa voiture ce matin, sur l’avenue des poids lourds, dans la commune de la Gombe, à Kinshasa. Au sortir de ces entretiens, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, en a fait le point devant la presse.
« Au-delà du message de condamnation et de condoléance qui a été fait, parce qu’il faut faire diligence pour qu’une enquête minutieuse puisse être faite. Dans cet ordre d’idées, il y a une enquête préliminaire qui a déjà commencé au niveau de la police nationale. Mais, il a été convenu, au niveau de cette réunion, que ça sera une commission d’enquête plus large qui impliquera tous les services. Nous avons convenu que nous allons associer à cette enquête des services étrangers des pays amis pour qu’en toute transparence et très rapidement, nous puissions faire la lumière sur ce crime odieux qui arrive dans un contexte où nous étions déjà sous vigilance », a déploré Patrick Muyaya.
Le ministre de la communication et médias a, par ailleurs condamné cet acte qui, selon lui, se produit à la veille d’un grand événement sportif à savoir les neuvième jeux de la Francophonie ainsi qu’à près de cinq mois des élections générales.
« En effet, il y a visiblement une volonté de semer la psychose lorsqu’on parle de kidnapping ou de trafic d’organes. Nous étions déjà en alerte et les services ont redoublé davantage de vigilance. Il y aura des mesures qui seront annoncées par la police, toujours dans ce cas parce qu’il est hors de question de plonger la ville de Kinshasa dans une quelconque forme de psychose, alors que nous sommes à la veille d’un événement attendu mondialement, à savoir les jeux de la francophonie. Nous avons les élections en fin d’année qui vont arriver. Nous tenons donc à ces engagements et nous allons travailler pour nous assurer que la sécurité est tenue à Kinshasa comme dans tout le pays », a fait savoir Patrick Muyaya.
Le porte-parole du gouvernement a, en outre, noté les différentes mesures déjà prises par les autorités pour lutter contre les cas d’enlèvement des personnes dans la ville province de Kinshasa notamment des bouclages qui ont débuté récemment dans la commune Bandalungwa et qui, selon sa logique de penser, devrait s’étendre sur toutes les communes.
Ont pris part à cette réunion, le Ministre des Droits humains, le ministre de la Communication et Médias, le vice-ministre de l’Intérieur, le Commandant de la 14ᵉ région militaire, le général de Brigade Stazin Kazimu, l’administrateur de l’ANR, le DG de la DGM, le Commissaire général adjoint de la PNC en charge des opérations, le Commissaire provincial de la PNC.
Par rapport à toutes les spéculations qui sont faites sur les circonstances de ce crime contre un acteur politique de premier plan, de surcroît député national, le porte-parole du Gouvernement se garde de tirer précipitamment une quelconque conclusion et s’en remet aux enquêtes qui s’ouvrent.
« Écoutez, nous, nous sommes le Gouvernement. Il ne serait pas de bon aloi, c’est aujourd’hui que notre collègue est décédé. L’heure est plutôt au recueillement. C’est dans cet ordre d’ailleurs que le Président de la République a annulé une visite qu’il devait faire sur le terrain. Et, le Premier Ministre a réduit au maximum les activités qu’il devait avoir ce jour. Parce qu’il faut observer une pensée pieuse pour celui qui a été des nôtres. On peut diverger sur le plan de la politique, mais ici, il s’agit d’une vie humaine. C’est aussi le lieu d’interpeller les uns et les autres que ce n’est pas le moment de venir vouloir faire de spéculations. C’est un homme politique, evidement qui est décédé. Il y aura évidemment des implications politiques, on le comprend », a-t-il déclaré.
« Mais c’est prématuré de vouloir aujourd’hui commencer à se positionner, à faire des déclarations, alors qu’il y a une enquête qui a commencé au niveau de la police et, il y a une enquête pluridisciplinaire qui va commencer, que nous voulons transparente que nous voulons ouvrir à des services étrangers parce qu’il est question d’établir tous les faits. Peut-être faudrait-il attendre la fin de l’enquête pour aller dans ces différentes conclusions. Nous, nous sommes Gouvernement », a-t-il ajouté, avant de souligner que le gouvernement continuera de prendre des mesures afin de stopper cette épidémie qui touche la sécurité.
Pour la petite histoire, en 2018, Chérubin Okende est élu député national de la circonscription de la Lukunga dans la ville de Kinshasa. En avril 2021, il a été nommé Ministre des Transports, voies de Communication et de Désenclavement dans le Gouvernement Sama 1, dont il a démissionné. Il est resté porte-parole d’Ensemble pour la République, parti d’opposition cher à Moïse Katumbi jusqu’à sa mort, ce jeudi 13 juillet 2023.