L’armée tchadienne a annoncé à la télévision d’État, mardi 20 avril, la mort du président Idriss Déby, tout juste réélu à la tête du Tchad. Âgé de 68 ans, il était le tout-puissant chef d’État du Tchad depuis son coup d’État le 2 décembre 1990, qu’il avait fomenté avec l’aide de la France. Militaire dans l’âme, «IDI», qui ne rechignait jamais à enfiler son treillis, est mort sur le front, face aux rebelles qui depuis des années remettent en cause son pouvoir.
Quasi-paria il y a une décennie, le présidenté de la France et de bien des pays occidentaux, grâce à cette armée considérée comme l’une des meilleures du continent. Entre-temps, en 2013, la guerre a éclaté au Sahel, et l’opération Barkhane a installé son quartier général à N’Djamena.
Le maréchal président, qui fut l’un des premiers à alerter sur les graves conséquences qu’aurait la chute du dictateur libyen Mouammar Kadhafi, était écouté sur tous les sujets sécuritaires. «Il en joue parfaitement. Il a pu ainsi mettre un arrêt à toutes les critiques internationales sur son régime et même obtenir des prêts des grandes institutions internationales qui auraient été autrement refusés ou soumis à des conditions très strictes. Mais cela ne sert à rien pour calmer les divisions intérieures», soulignait au Figaro un ancien diplomate.