L’annonce d’un nouveau gouvernement en République démocratique du Congo (RDC) serait imminente, selon des sources proches de la majorité. Une échéance qui ravive les espoirs de relance du second mandat du président Félix Tshisekedi, mais se heurte aux exigences d’une partie de l’opposition. Alors que le dialogue politique inclusif réclamé par diverses voix, y compris des plateformes religieuses et citoyennes, tarde à se concrétiser, la participation du camp de Martin Fayulu à ce futur gouvernement est conditionnée à sa tenue. “Cela ne nous concerne pas pour l’instant. La participation de notre camp à un nouveau gouvernement reste conditionnée par un dialogue sincère et inclusif”, a déclaré Prince Epenge, un proche de Fayulu. “Ce que nous attendons en priorité, c’est le dialogue. On ne peut pas l’ignorer et prétendre entrer directement dans un gouvernement.” Cette position ferme met en lumière les défis auxquels est confronté le président Tshisekedi dans sa tentative de former un gouvernement d’union nationale. L’inclusivité politique, au cœur des préoccupations, reste un point de blocage majeur. La tenue d’un dialogue national pourrait redonner espoir à ceux qui estiment que la réconciliation nationale ne peut se construire sans un consensus minimal. En attendant, le futur gouvernement sera scruté de près, tant sur sa composition que sur sa capacité à traduire les promesses électorales en actions concrètes. La RDC, à l’aube d’un nouveau cycle politique, se trouve donc à la croisée des chemins, entre espoir de stabilité et risques de divisions persistantes. Nathan Kumba
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Sommet de l’ONU sur les systèmes alimentaires : L’Éthiopie accueille le ministre d’État Grégoire Mutshail, représentant de la RDC
Grégoire Mutshail Mutomb, Ministre d’État chargé de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, représente la République Démocratique du Congo (RDC) au sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, qui s’est ouvert ce lundi 28 juillet 2025 à Addis-Abeba. Cette participation fait suite aux instructions du Chef de l’État congolais, Félix-Antoine Tshisekedi. Ce sommet de haut niveau rassemble une pléiade de personnalités influentes, parmi lesquelles des présidents de plusieurs nations, des chefs de gouvernement, des diplomates, des représentants d’organismes des Nations Unies, ainsi que des acteurs clés du secteur agricole et de la sécurité alimentaire. L’objectif est de trouver des solutions innovantes et durables pour améliorer la production et la distribution alimentaires à l’échelle mondiale, tout en tenant compte des défis spécifiques de chaque région. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Premier Ministre éthiopien, Abiy Ahmed Ali. La matinée a été marquée par les interventions de plusieurs chefs d’État, notamment ceux de la République des Comores, du Kenya et de la Somalie. Le Secrétaire général de l’ONU, absent physiquement, a prononcé un discours par vidéoconférence, soulignant l’importance cruciale de ce sommet pour l’avenir de la sécurité alimentaire mondiale. Le Ministre d’État Grégoire Mutshail Mutomb interviendra lors du sommet sur le thème : « Dette et sécurité alimentaire en contextes complexes : explorer des solutions durables aux crises prolongées ». Sa présentation devrait mettre en lumière les défis spécifiques auxquels est confrontée la RDC en matière de sécurité alimentaire, exacerbés par le fardeau de la dette et les crises prolongées qui affectent le pays. Il devrait également proposer des solutions innovantes pour améliorer la production agricole, renforcer les systèmes de distribution et réduire la dépendance aux importations alimentaires. La participation de la RDC à ce sommet témoigne de l’engagement du pays à lutter contre la faim et à promouvoir un développement agricole durable. La rédaction
RDC : Un an de prison ferme pour François Beya, accusé de complot contre Tshisekedi
Trois ans après son arrestation, le procès de François Beya, ancien conseiller spécial en matière de sécurité du président Félix Tshisekedi, touche à sa fin. Accusé de “complot contre la vie ou la personne du chef de l’État” et d’”outrage” au président, François Beya, figure influente des cercles sécuritaires congolais, pourrait bientôt voir son calvaire judiciaire prendre fin. Le Ministère public a requis une peine d’un an de prison ferme contre lui et ses quatre coaccusés (trois officiers et un ancien collaborateur). Toutefois, un revirement inattendu du procureur militaire la semaine dernière laisse entrevoir la possibilité d’un acquittement. En effet, le procureur militaire, connu pour sa tenacité depuis le début de l’affaire, a surpris l’audience en requérant une peine étonnamment clémente : douze mois de prison contre François Beya, dont six avec sursis. Une peine considérée comme légère par de nombreux observateurs judiciaires, qui y voient un signe avant-coureur d’un possible acquittement. D’autant plus que les cinq prévenus, initialement en détention, ont été remis en liberté. François Beya, quant à lui, réside en France depuis son évacuation pour raisons de santé en août 2022. Pour justifier ce revirement, le procureur militaire a invoqué des circonstances atténuantes liées à l’âge avancé et à l’état de santé de François Beya. Une argumentation que les avocats de la défense ont balayée d’un revers de main. La défense plaide l’acquittement et dénonce un complot Lors des plaidoiries, les avocats de la défense, menés par Me Jeanot Bukoko, ont rejeté le réquisitoire du procureur, soulignant que les circonstances atténuantes ne peuvent être prises en compte que si l’infraction est établie. Or, selon eux, les faits reprochés à leur client ne sont pas avérés. Ils ont donc plaidé pour son acquittement pur et simple. “C’est plutôt notre client qui a été victime d’un complot et non le président”, a déclaré Me Bukoko, dénonçant une manipulation orchestrée contre François Beya. Le procureur militaire a requis la peine la plus lourde (18 mois) à l’encontre d’un colonel de l’armée, ancien collaborateur de François Beya. Les avocats de la défense auront l’occasion d’exposer leurs plaidoiries aux magistrats militaires ce jeudi, lors de la dernière audience du procès. La rédaction
RDC : L’Examen d’État 2025 lancé malgré les défis sécuritaires, l’Ituri sous haute surveillance
Plus d’un million de finalistes du secondaire ont entamé ce lundi 28 juillet 2025 l’épreuve cruciale de l’Examen d’État sur l’ensemble du territoire congolais. Ce sésame, synonyme de fin d’études secondaires, ouvre les portes de l’enseignement supérieur et du monde professionnel. L’édition 2025, cependant, se déroule dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu, notamment dans la province de l’Ituri, où les autorités ont dû prendre des mesures exceptionnelles pour assurer le bon déroulement des épreuves. Selon les chiffres du ministère de l’Éducation nationale, 1 073 769 candidats sont mobilisés à travers le pays. Après les épreuves hors-session (oral et pratique), les finalistes plancheront durant quatre jours consécutifs sur les matières suivantes : culture générale, sciences, options spécifiques et langues. Dans la province de l’Ituri, en proie à une insécurité chronique due à l’activité des groupes armés, les enjeux de cet Examen d’État sont particulièrement importants. Selon Yvon Muke, directeur provincial de l’Éducation nationale en Ituri 1, près de 18 900 élèves finalistes sont attendus, répartis dans 55 centres d’examen. Si la majorité des sites sont jugés opérationnels, la situation reste précaire. Un centre situé à Djugu a dû être délocalisé vers Bunia pour des raisons de sécurité, suite à une attaque meurtrière de la milice CODECO qui a coûté la vie à une dizaine de personnes à Nizi. Les élèves originaires de Nizi, Iga Barrière et Lopa, contraints de fuir leur domicile, ont été regroupés à Bunia pour pouvoir passer les épreuves dans un environnement plus sûr. À Komanda, frappée la veille du démarrage de la session par une attaque du groupe armé ADF, le centre d’examen a été maintenu, mais sous haute surveillance. Le gouvernement a déployé des forces de sécurité supplémentaires pour sécuriser la zone et garantir la sécurité des candidats. Les chefs de centres, en coordination avec les autorités scolaires, s’efforcent de rassurer les élèves et de les encourager à rester concentrés, malgré le traumatisme et l’incertitude ambiante. Des défis persistants malgré les efforts Malgré la mobilisation des autorités et la résilience des élèves, des préoccupations demeurent quant à l’impact du contexte sécuritaire sur le bon déroulement des examens en Ituri : • Déplacement des populations : Les mouvements de populations causés par les conflits armés entraînent une déscolarisation partielle et rendent difficile l’accès aux centres d’examen pour de nombreux élèves. • Accès difficile : Les élèves vivant dans des zones enclavées ou contrôlées par des groupes armés rencontrent des difficultés considérables pour se rendre aux centres d’examen. • Traumatismes psychologiques : L’exposition à la violence, l’instabilité chronique et la peur des attaques affectent la santé mentale des élèves, compromettant leur capacité à se concentrer et à réussir les examens. L’Examen d’État 2025 en Ituri est donc bien plus qu’une simple évaluation des connaissances. Il symbolise la détermination d’une jeunesse à surmonter les obstacles et à construire un avenir meilleur, malgré les défis considérables auxquels elle est confrontée. La communauté internationale et les autorités congolaises doivent redoubler d’efforts pour garantir la sécurité et l’accès à l’éducation pour tous les enfants de l’Ituri, afin de ne pas sacrifier une génération entière. La rédaction
RDC-Rwanda : Tina Salama, porte-parole du Président Tshisekedi, sensibilise les étudiants de Kinshasa à l’accord de paix
Après la visite du Ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, à l’Université de Kinshasa, c’est au tour de Tina Salama, porte-parole du Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, de mener une campagne de sensibilisation sur les enjeux de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda. Ce vendredi 25 juillet 2025, Madame Salama s’est rendue à l’Institut Supérieur de Statistique de Kinshasa (ISSKIN) pour un échange direct avec la communauté estudiantine. Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large, où les membres de l’administration Tshisekedi sont activement impliqués dans la lutte contre la désinformation et les narratifs manipulatoires propagés par des éléments favorables au RPF. Devant un public attentif et engagé, Tina Salama a animé une conférence-débat de plusieurs heures, centrée sur l’accord de paix signé à Washington entre la RDC et le Rwanda. Elle a décortiqué pour les étudiants de l’ISSKIN les dimensions historiques, politiques et économiques du conflit entre la RDC et son voisin rwandais, tout en mettant en lumière les perspectives d’avenir. Saisissant l’opportunité, la porte-parole a vanté les mérites des politiques diplomatiques et économiques audacieuses mises en œuvre par le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Elle a encouragé les étudiants et les professeurs à adhérer au récit congolais face aux tentatives de manipulation étrangères et à soutenir activement les efforts du Président pour bâtir une paix durable. Reprenant le message du Ministre Muyaya, elle a exhorté les étudiants à ne se fier qu’aux documents officiels et à rejeter la désinformation diffusée par des pseudo-médias œuvrant dans l’intérêt de Kigali. L’objectif affiché est de contrer efficacement la propagande et de permettre aux citoyens de se forger une opinion éclairée sur les enjeux du processus de paix. À la fin de cet échange enrichissant et instructif, les étudiants ont exprimé leur gratitude à la porte-parole du Président et se sont engagés à devenir des ambassadeurs de la vérité et de la paix au sein de leurs communautés. Ils ont également salué l’initiative de l’administration Tshisekedi de venir à leur rencontre pour discuter des enjeux cruciaux pour l’avenir de la RDC. Cette démarche témoigne d’une volonté d’impliquer la jeunesse dans le processus de paix et de construire un avenir meilleur pour le pays. S. Tenplar Ngwadi
Ituri : L’ADF frappe Komanda, la MONUSCO dénonce un massacre et renforce sa présence
La province de l’Ituri, déjà en proie à une instabilité chronique, a été le théâtre d’une nouvelle tragédie dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025. Le groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF), connu pour sa brutalité et ses exactions, a mené une attaque dévastatrice contre la localité de Komanda, située à environ 60 kilomètres au sud-ouest de Bunia, chef-lieu de la province. Le bilan provisoire, glaçant, fait état d’au moins 43 civils massacrés, dont un nombre significatif de femmes et d’enfants. La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a réagi avec une vive indignation, condamnant fermement cette attaque qu’elle qualifie de “graves violations du droit international humanitaire et d’atteintes aux droits de l’homme”. Selon les informations recueillies, l’attaque s’est concentrée sur un lieu de culte où de nombreux civils avaient trouvé refuge. Les assaillants, armés principalement d’armes blanches, ont sauvagement massacré leurs victimes. En plus des pertes humaines, le groupe armé a également enlevé plusieurs personnes et incendié des habitations et des commerces, plongeant la population locale dans un désarroi profond. “Ces attaques ciblées contre des civils sans défense, notamment dans des lieux de culte, sont non seulement révoltantes mais aussi contraires à toutes les normes en matière de droit de l’homme et de droit international humanitaire,” a déclaré Madame Vivian van de Perre, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU, chargée de la Protection et des opérations et Cheffe par intérim de la MONUSCO. Face à l’horreur, la MONUSCO a exprimé ses sincères condoléances aux familles endeuillées et réaffirmé sa solidarité envers les populations affectées. La Mission onusienne a également appelé les autorités congolaises à diligenter une enquête rapide et transparente afin de traduire les auteurs de ce massacre devant la justice. Réponse immédiate et renforcement de la sécurité En coordination avec les autorités locales, la MONUSCO a immédiatement apporté son soutien à la prise en charge des victimes, notamment en facilitant l’organisation des inhumations et en fournissant des soins médicaux aux blessés. Conscient de la vulnérabilité de la zone, la Mission a également annoncé le renforcement de sa présence militaire autour de Komanda, avec une intensification des patrouilles dans la région. La MONUSCO réaffirme son engagement à travailler aux côtés des autorités congolaises et des communautés locales pour prévenir de futures attaques, protéger les civils, et contribuer à la réduction des tensions et à la stabilisation des zones affectées par les violences armées. S. Tenplar Ngwadi
Ituri : Les FARDC condamnent massacre de komanda et promettent une traque impitoyable des ADF
Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont publié un communiqué officiel condamnant avec la plus grande fermeté le massacre de grande ampleur perpétré dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025 à Komanda, agglomération du Territoire d’Irumu, dans la province de l’Ituri. L’attaque, attribuée aux terroristes ADF/MTM ISCAP, a ciblé une église locale où une quarantaine de civils participaient à une veillée de prière. Les victimes ont été fauchées à la machette, et plusieurs autres ont été grièvement blessées. Selon le communiqué des FARDC, ces actes barbares sont une réaction désespérée des terroristes ADF, pourchassés sans relâche par les forces armées congolaises et ougandaises (UPDF) dans les territoires d’Irumu et de Mambasa. “Pourchassés en profondeur et traqués en permanence par les FARDC et l’UPDF dans les Territoires d’Irumu et Mambasa, ces terroristes ont choisi de se venger sur des paisibles populations sans défense en vue de répandre la terreur et de détourner l’opération conjointe de ses objectifs”, indique le communiqué. Face à cette atrocité, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo “FARDC” présentent leurs sincères condoléances aux familles éprouvées et réaffirment leur détermination à traquer sans relâche ces hors-la-loi jusque dans leur dernier retranchement. Les FARDC appellent également la population à redoubler de vigilance et à dénoncer toute présence suspecte auprès des Forces de défense et de sécurité. Elles invitent enfin la population à la solidarité en ces moments critiques et difficiles. S. Tenplar Ngwadi
Ituri – Massacre de civils à Komanda : L’Indignation monte et exige une protection accrue
Un carnage a frappé le centre de négoce de Komanda, situé dans la chefferie des Basili, territoire d’Irumu en Ituri, dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 juillet. Le bilan provisoire, communiqué par la Convention pour le respect du droit de l’homme dans le milieu, fait état d’au moins 40 civils lâchement abattus et de plusieurs autres personnes enlevées lors de cette incursion attribuée aux rebelles ougandais des Forces Démocratiques Alliées (ADF). “Le bilan de l’incursion des ADF dans le centre de négoce de Komanda s’alourdit d’un moment à un autre, il est estimé pour le moment à 40 civils tués”, a déclaré Christophe Munyanderu, coordonnateur de cette structure citoyenne. La coordination provinciale de la société civile de l’Ituri a vivement réagi à cette énième attaque des ADF contre les civils à Komanda, déplorant le massacre et demandant un renforcement urgent des effectifs militaires dans la zone. “La société civile de l’Ituri déplore le massacre de la population dans la nuit du samedi à ce dimanche dans la zone de Komanda”, a indiqué Dieudonné Lossa, coordonnateur de la société civile en Ituri. Le député national Gracien Iracan a attribué ce carnage à la faillite du gouvernement congolais dans la protection de la population. Il a condamné l’échec des services de sécurité dans la prévention de l’attaque. “Le gouvernement a complètement failli dans sa politique sécuritaire. Nos forces de sécurité ont échoué à protéger la population, le gouverneur militaire doit être rappelé immédiatement en tant que commandant des opérations”, peut-on lire dans un communiqué publié par l’élu de la ville de Bunia. Outre l’attaque de Komanda, les ADF ont mené une incursion la même nuit dans la chefferie des Walense Vonkutu, où ils ont tué 5 personnes. Ces massacres viennent s’ajouter à ceux perpétrés du 8 au 21 juillet à Djugu, où des civils ont été abattus par des éléments de la CODECO à Lopa, Nizi et Iga-barrière. La situation sécuritaire en Ituri demeure extrêmement préoccupante. Élie Makati
Nord-Kivu : Les agriculteurs de Walikale lancent un cri d’alarme face à l’enclavement de leurs terres fertiles
L’espace dit “3 Waloa”, situé dans le secteur des Wanianga, territoire de Walikale au Nord-Kivu, est une zone à vocation agro-pastorale où la population locale excelle dans la production de vivres, d’huile de palme et de poissons frais grâce à la pisciculture. Malheureusement, cet éden agricole souffre d’un isolement criant, les éloignant des centres de consommation. Conséquence directe de cet enclavement, une part importante des produits champêtres pourrit sur place, faute de débouchés et de moyens d’évacuation. Une situation intolérable pour les agriculteurs de l’axe Mera-Lukaraba, qui plaident avec force pour l’ouverture urgente d’une route de desserte agricole afin de faciliter l’écoulement de leurs productions. “Nous sommes une population agricultrice. Nous vivons dans nos champs. Malheureusement, malgré l’abondance de nos productions, nous ne savons pas consommer tout ce que nous produisons car tout le monde produit, personne ne peut acheter pour l’autre. Nos produits pourrissent faute de moyen d’évacuation, ce qui constitue un manque à gagner pour nous car nous aurons perdu et notre temps, et notre production”, explique Mutia Shamamba, agriculteur et porte-parole de circonstance de ces derniers. Selon les agriculteurs, les autorités compétentes ont été alertées à plusieurs reprises sur cette situation désespérée, mais aucune mesure concrète n’a été prise jusqu’à présent. Un abandon qui laisse un goût amer, les agriculteurs se sentant victimes d’une injustice. “L’État, à travers ses représentants, ne nous aide pas. Nous payons des taxes lorsque nous amenons nos productions au marché. En contrepartie, l’État doit aussi nous aider à nous ouvrir les routes pour que nous puissions évacuer nos produits champêtres et en bénéficier sur le plan économique. Malheureusement, quand nous amenons nos cris auprès de l’État, nous ne sommes pas écoutés. Nous allons demeurer dans cette situation jusqu’à quand ?”, se demande Mutia Shamamba avec un air de regret. Pour ces agriculteurs, il est impératif que leurs efforts soient reconnus et valorisés économiquement, car ils contribuent activement à la lutte contre l’insécurité alimentaire. Ils proposent aux autorités compétentes d’ouvrir cette route de desserte agricole à partir de Mera en passant par Bagira, Mianga, Busurungi, Lukaraba pour déboucher à Chambucha et Hombo sur la RN 3. Une solution qui permettrait de désenclaver la zone et de donner un souffle nouveau à l’économie locale. S. Tenplar Ngwadi
Nord-Kivu : Kasindi-Lubiriha sous couvre-feu pour lutter contre l’insécurité nocturne
Depuis six jours, la Police Nationale Congolaise (PNC) a mis en place des restrictions de circulation des véhicules et motos dès 23 heures dans la cité frontalière de Kasindi-Lubiriha, située à 90 km au nord-est de Beni, dans la province du Nord-Kivu. Cette mesure, initiée par le commissaire principal Claude Kasereka Kambere, vise à contrer les agissements nocturnes des bandits armés qui alimentent l’insécurité croissante dans la région. Les quartiers Mwangaza, Congo ya Sika et leurs environs sont particulièrement touchés par les incursions répétées de malfaiteurs qui profitent de l’obscurité pour commettre leurs méfaits à bord de motos et de véhicules. La PNC espère que ce couvre-feu permettra de freiner cette spirale de violence et d’exercer un contrôle plus strict sur la circulation nocturne. Dans une déclaration publique, le commissaire Claude Kasereka a appelé les habitants à coopérer pleinement avec les forces de l’ordre, à signaler tout comportement suspect et à respecter scrupuleusement le couvre-feu, fixé de 23h00 à 05h30 : « On interdit toute circulation de moto, voiture à partir de 23 heures… Qu’on nous laisse encore le temps de travailler, de pénétrer même partout dans les recoins… Je demande à la population de nous écouter et de respecter cette mesure… ». Afin de ne pas pénaliser les urgences médicales, un numéro d’urgence sera mis à la disposition de la population pour faciliter les déplacements nocturnes des malades. Toute personne appréhendée durant les heures de restriction sera systématiquement identifiée et interrogée afin de déterminer sa situation, a précisé l’officier de police. Avant l’instauration de ce couvre-feu, la police avait déjà mené des opérations de bouclage ciblées dans plusieurs secteurs de la cité, dans le but d’identifier et de neutraliser les foyers de délinquance. Ces efforts combinés visent à rétablir un climat de sécurité et de confiance dans la population de Kasindi-Lubiriha. S. Tenplar Ngwadi