Un carnage a frappé le centre de négoce de Komanda, situé dans la chefferie des Basili, territoire d'Irumu en Ituri, dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 juillet. Le bilan provisoire, communiqué par la Convention pour le respect du droit de l'homme dans le milieu, fait état d'au moins 40 civils lâchement abattus et de plusieurs autres personnes enlevées lors de cette incursion attribuée aux rebelles ougandais des Forces Démocratiques Alliées (ADF).
"Le bilan de l'incursion des ADF dans le centre de négoce de Komanda s'alourdit d'un moment à un autre, il est estimé pour le moment à 40 civils tués", a déclaré Christophe Munyanderu, coordonnateur de cette structure citoyenne.
La coordination provinciale de la société civile de l'Ituri a vivement réagi à cette énième attaque des ADF contre les civils à Komanda, déplorant le massacre et demandant un renforcement urgent des effectifs militaires dans la zone. "La société civile de l'Ituri déplore le massacre de la population dans la nuit du samedi à ce dimanche dans la zone de Komanda", a indiqué Dieudonné Lossa, coordonnateur de la société civile en Ituri.
Le député national Gracien Iracan a attribué ce carnage à la faillite du gouvernement congolais dans la protection de la population. Il a condamné l'échec des services de sécurité dans la prévention de l'attaque. "Le gouvernement a complètement failli dans sa politique sécuritaire. Nos forces de sécurité ont échoué à protéger la population, le gouverneur militaire doit être rappelé immédiatement en tant que commandant des opérations", peut-on lire dans un communiqué publié par l'élu de la ville de Bunia.
Outre l'attaque de Komanda, les ADF ont mené une incursion la même nuit dans la chefferie des Walense Vonkutu, où ils ont tué 5 personnes. Ces massacres viennent s'ajouter à ceux perpétrés du 8 au 21 juillet à Djugu, où des civils ont été abattus par des éléments de la CODECO à Lopa, Nizi et Iga-barrière. La situation sécuritaire en Ituri demeure extrêmement préoccupante.
Élie Makati