Plus d'un million de finalistes du secondaire ont entamé ce lundi 28 juillet 2025 l'épreuve cruciale de l'Examen d'État sur l'ensemble du territoire congolais. Ce sésame, synonyme de fin d'études secondaires, ouvre les portes de l'enseignement supérieur et du monde professionnel. L'édition 2025, cependant, se déroule dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu, notamment dans la province de l'Ituri, où les autorités ont dû prendre des mesures exceptionnelles pour assurer le bon déroulement des épreuves.
Selon les chiffres du ministère de l'Éducation nationale, 1 073 769 candidats sont mobilisés à travers le pays. Après les épreuves hors-session (oral et pratique), les finalistes plancheront durant quatre jours consécutifs sur les matières suivantes : culture générale, sciences, options spécifiques et langues.
Dans la province de l'Ituri, en proie à une insécurité chronique due à l'activité des groupes armés, les enjeux de cet Examen d'État sont particulièrement importants. Selon Yvon Muke, directeur provincial de l'Éducation nationale en Ituri 1, près de 18 900 élèves finalistes sont attendus, répartis dans 55 centres d'examen.
Si la majorité des sites sont jugés opérationnels, la situation reste précaire. Un centre situé à Djugu a dû être délocalisé vers Bunia pour des raisons de sécurité, suite à une attaque meurtrière de la milice CODECO qui a coûté la vie à une dizaine de personnes à Nizi. Les élèves originaires de Nizi, Iga Barrière et Lopa, contraints de fuir leur domicile, ont été regroupés à Bunia pour pouvoir passer les épreuves dans un environnement plus sûr.
À Komanda, frappée la veille du démarrage de la session par une attaque du groupe armé ADF, le centre d'examen a été maintenu, mais sous haute surveillance. Le gouvernement a déployé des forces de sécurité supplémentaires pour sécuriser la zone et garantir la sécurité des candidats. Les chefs de centres, en coordination avec les autorités scolaires, s'efforcent de rassurer les élèves et de les encourager à rester concentrés, malgré le traumatisme et l'incertitude ambiante.
Des défis persistants malgré les efforts
Malgré la mobilisation des autorités et la résilience des élèves, des préoccupations demeurent quant à l'impact du contexte sécuritaire sur le bon déroulement des examens en Ituri :
• Déplacement des populations : Les mouvements de populations causés par les conflits armés entraînent une déscolarisation partielle et rendent difficile l'accès aux centres d'examen pour de nombreux élèves.
• Accès difficile : Les élèves vivant dans des zones enclavées ou contrôlées par des groupes armés rencontrent des difficultés considérables pour se rendre aux centres d'examen.
• Traumatismes psychologiques : L'exposition à la violence, l'instabilité chronique et la peur des attaques affectent la santé mentale des élèves, compromettant leur capacité à se concentrer et à réussir les examens.
L'Examen d'État 2025 en Ituri est donc bien plus qu'une simple évaluation des connaissances. Il symbolise la détermination d'une jeunesse à surmonter les obstacles et à construire un avenir meilleur, malgré les défis considérables auxquels elle est confrontée. La communauté internationale et les autorités congolaises doivent redoubler d'efforts pour garantir la sécurité et l'accès à l'éducation pour tous les enfants de l'Ituri, afin de ne pas sacrifier une génération entière.
La rédaction