Alors que des rumeurs faisaient état d’un encerclement de la ville d’Uvira et que des tensions y ont récemment éclaté, le gouverneur de la province du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, a tenu à rétablir les faits ce jeudi 28 août 2025. Depuis Uvira, devenue siège temporaire du gouvernorat après la perte de Bukavu, il a assuré que le calme était revenu, affirmant que les « lignes de front se portent bien ». Cependant, un drame a assombri la situation. Un incident sécuritaire a fait six morts par balles. Le gouverneur a confirmé ce bilan provisoire et a annoncé l’ouverture d’une enquête pour établir les responsabilités, évoquant une « incompréhension en passe d’être résolue ». Dans la foulée, un Conseil de sécurité provincial a été convoqué. Y ont pris part : les FARDC, les Wazalendo, les autorités locales, la société civile, ainsi que des organisations de défense des droits humains. Objectif : désamorcer les tensions et éviter de nouvelles violences. « Nous sommes tous fils et filles du Sud-Kivu. Il est temps de nous unir face au véritable ennemi : l’AFC/M23 », a martelé Jean-Jacques Purusi. Le gouverneur accuse la rébellion de mener une guerre psychologique à travers la désinformation, notamment en diffusant des rumeurs alarmantes pour déstabiliser la population. S. Tenplar Ngwadi
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Sud-Kivu : les Wazalendo reprennent Rugezi après de violents combats contre une coalition pro-M23
Le village de Rugezi, situé dans le territoire de Fizi au Sud-Kivu, a été repris ce mercredi 27 août 2025 par les combattants Wazalendo, à l’issue d’intenses affrontements contre la coalition armée Twirwaheno–Ngumino–Android Red, alliée à l’AFC/M23. Selon des sources concordantes locales, les combats, d’une rare intensité, ont duré près de 24 heures. Rugezi, situé à la frontière de la zone sensible de Minembwe, était jusque-là sous le contrôle de cette coalition favorable au M23. « Les affrontements ont opposé les Wazalendo dirigés par un certain Ngoma Nzito à la coalition armée soutenue par l’AFC/M23. Après plusieurs heures d’échanges de tirs, les Wazalendo ont réussi à reprendre le contrôle du village », rapporte un acteur de la société civile sur place. Dans un communiqué publié dans la foulée, la rébellion de l’AFC/M23 a condamné cette attaque, l’attribuant à une offensive conjointe des Wazalendo et des Forces armées de la RDC (FARDC) dans les hauts plateaux de Fizi. Tout en dénonçant ce qu’elle qualifie de provocation, le mouvement rebelle affirme « rester déterminé à protéger les populations locales ». La rédaction
Haut-Katanga : À Lubumbashi, la police déclare la guerre aux véhicules sans plaques
À Lubumbashi, la Police nationale congolaise (PNC) a lancé ce mardi 26 août 2025 une opération de grande envergure contre les véhicules circulant sans plaque d’immatriculation. Dirigée par le commissaire divisionnaire Blaise Kilimbalimba, cette initiative vise à renforcer la sécurité dans la capitale provinciale du Haut-Katanga. Lors d’une mini-parade organisée avec la Police de circulation routière (PCR), le commandant provincial a été clair : plus aucun véhicule non identifié ne sera autorisé à circuler, qu’il appartienne à un civil, un militaire, un policier ou même à un haut responsable du gouvernement provincial. « Nul n’est au-dessus de la loi », a-t-il martelé. Cette mesure, selon la PNC, s’inscrit dans une stratégie de lutte contre l’insécurité urbaine. Des véhicules non immatriculés sont souvent utilisés pour des actes criminels braquages, agressions ou enlèvements rendant leur traçabilité impossible. La police invite les conducteurs à se conformer rapidement à la loi, faute de quoi leurs véhicules seront saisis. Cette opération, qui s’inscrit dans un plan plus large de restauration de l’ordre public, ambitionne aussi de restaurer la confiance entre la population et les forces de l’ordre. Emmanuel Kalasa, Correspondant à Lubumbashi
RDC – Sud-Kivu : Uvira n’est pas encerclée, rassure le gouvernement provincial face aux rumeurs propagées par l’AFC/M23
Alors que des rumeurs persistantes d’un prétendu encerclement de la ville d’Uvira par les rebelles de l’AFC/M23 et leurs alliés suscitent inquiétude et confusion, le gouvernement provincial du Sud-Kivu a tenu à rétablir la vérité. Dans un communiqué officiel publié mardi 26 août 2025, l’exécutif provincial affirme avec fermeté que la situation est sous contrôle. « L’ennemi alimente de fausses informations sur un prétendu encerclement de la ville d’Uvira. Ce qui est totalement infondé », déclare le porte-parole du gouvernement provincial, Luganywa Bashizi Didier. Le document insiste sur le fait que toutes les lignes de front sont sécurisées par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), avec l’appui des groupes de résistance locale Wazalendo. Le gouverneur Jean-Jacques Purusi, à travers ce communiqué, appelle la mairie d’Uvira, le commandement de la 33ᵉ région militaire ainsi que les forces Wazalendo à rester vigilants et à ne pas céder à la guerre psychologique menée par les ennemis de la paix. Cependant, le gouvernement provincial reconnaît que la ville a été secouée ces deux derniers jours par des incidents sécuritaires ayant entraîné des pertes en vies humaines et des blessés. Un accrochage entre des éléments FARDC et Wazalendo a notamment été rapporté à Kamvivira, dans la partie sud d’Uvira, le mardi 26 août. S. Tenplar Ngwadi
RDC : l’ONU presse pour un cessez-le-feu effectif face à l’escalade de la crise humanitaire à l’Est
Alors que les combats s’intensifient dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), la communauté internationale s’alarme de la gravité de la situation humanitaire. Lors d’une session du Conseil de sécurité des Nations unies, la Ghanéenne Martha Ama Akyaa Pobee, Sous-Secrétaire générale de l’ONU chargée de l’Afrique, a dressé un constat glaçant : près de six millions de Congolais sont aujourd’hui déplacés à l’intérieur du pays, dont 2,5 millions dans les seules provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Depuis la reprise des hostilités entre les Forces armées de la RDC (FARDC), les groupes d’autodéfense Wazalendo et les rebelles du M23 appuyés par le Rwanda, la situation s’est dramatiquement dégradée. La chute de Goma en janvier 2025, suivie de Bukavu en février, a marqué un tournant décisif, provoquant des flots massifs de déplacés, des pertes civiles importantes, et une crise humanitaire d’ampleur inédite. « La RDC traverse l’une des urgences humanitaires les plus critiques au monde. L’insécurité alimentaire se propage, les terres sont confisquées, les récoltes volées, et des familles entières déracinées sans espoir de retour stable », a déclaré Mme Pobee. Pour l’ONU, les conséquences de cette spirale de violence menacent non seulement la paix locale mais aussi la cohésion sociale et les perspectives de reconstruction nationale. Le Conseil de sécurité s’interroge désormais sur les moyens à mettre en œuvre pour protéger les populations civiles, stopper les violences et répondre aux besoins urgents. La pression monte sur les États membres pour mobiliser des ressources d’urgence et soutenir un processus politique crédible dans une région où les atrocités deviennent tristement banales. La RDC, enlisée dans un cycle de conflits depuis des décennies, fait face à une nouvelle escalade aux conséquences potentiellement régionales. Pour l’heure, les millions de déplacés attendent, dans la précarité, une réponse à la hauteur de la crise. S. Tenplar Ngwadi
RDC – Complot contre Félix Tshisekedi : 15 ans de prison requis contre des officiers supérieurs
La Haute cour militaire de Kinshasa a requis, ce lundi 25 août, une peine de 15 ans de prison ferme contre plusieurs officiers supérieurs de l’armée congolaise, accusés d’avoir pris part à un complot visant à renverser le régime du président Félix Tshisekedi. Cette requête, formulée lors d’une audience à la prison militaire de Ndolo, s’accompagne de la destitution des accusés de l’armée « sans aucune circonstance atténuante », selon le ministère public. Le général-major magistrat Cyprien Mawau, représentant du ministère public, a cité six hauts gradés parmi les principaux accusés : les lieutenants-colonels David Lusenge et Gervais Malaji, les majors Paluku, Jean-Marie Kasereka, Philippe Mambolo, ainsi que le lieutenant Kakule. Tous sont poursuivis pour « crime de complot contre l’ordre constitutionnel établi ». Selon l’accusation, les officiers auraient entretenu des contacts avec des membres du M23-AFC, dans le cadre d’une tentative de coup d’État planifiée pour la nuit du 7 au 8 novembre 2023. Des réunions secrètes, notamment à l’hôtel Prince Kin dans la commune de Bandalungwa, auraient permis de peaufiner leur stratégie. Le procès concerne au total près de 40 militaires, dont plusieurs généraux et colonels. Des témoignages, la saisie d’armes, et des échanges interceptés ont été présentés comme preuves au cours des audiences. Plusieurs prévenus ont nié toute implication, tandis que d’autres ont gardé le silence. Ce procès s’inscrit dans un contexte tendu, marqué par une recrudescence des tensions sécuritaires à l’Est du pays. Vingt-six membres du M23 et de l’Alliance Fleuve Congo ont déjà été condamnés à mort pour insurrection, trahison et crimes de guerre, une décision que certains analystes jugent aussi sévère que symbolique. La rédaction
Ituri : plus de 470 armes remises à l’armée congolaise par des miliciens Autodéfense dans un élan vers la paix
En Ituri, province longtemps meurtrie par des violences armées, un nouveau signe d’espoir vient éclairer le processus de pacification. Plus de 470 armes de guerre ont été volontairement remises aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) par des miliciens du groupe « Autodéfense », désormais engagés dans une démarche de reddition et de réintégration. Deux cérémonies officielles se sont tenues les 21 et 23 août, respectivement à Jailo et à Mabanga, dans la chefferie de Mambisa, territoire de Djugu. Ces événements, marqués par la présence des autorités civiles, militaires et coutumières, ont symbolisé une volonté commune de tourner la page des conflits communautaires. Parmi les armes restituées figuraient 45 fusils AK-47, deux mitrailleuses PKM, ainsi qu’un nombre important de chargeurs, selon les sources sécuritaires sur place. Cette opération est le résultat de plusieurs mois de campagnes de sensibilisation menées par les leaders communautaires, les autorités locales et les acteurs de la société civile. Michel Meta, président des 21 communautés de l’Ituri, a salué une avancée significative : « C’est une lueur d’espoir. Cela prouve que les efforts conjugués, notamment la pression militaire exercée sur les groupes armés, portent leurs fruits. » Il a cependant rappelé que la menace persiste, notamment avec la milice Codeco, encore active dans la chefferie de Ndo-Okebo. Il appelle à une action militaire équilibrée : « Il ne doit pas y avoir de deux poids, deux mesures. La traque doit se poursuivre contre toutes les milices, sans exception ». S. Tenplar Ngwadi
Conflit à l’Est de la RDC : Washington appelle Kigali au retrait et exhorte Kinshasa à respecter l’accord de paix
Alors que les tensions restent vives dans l’Est de la République démocratique du Congo, les États-Unis ont lancé ce vendredi, depuis le Conseil de sécurité de l’ONU, un appel clair au Rwanda : retirer immédiatement ses troupes du sol congolais. Dans la même déclaration, Washington a également invité les autorités congolaises à honorer les engagements pris dans le cadre de l’accord de paix signé à Washington en début d’année. Cette double injonction américaine intervient dans un climat de violences persistantes entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles de l’Alliance du Fleuve Congo/M23. Les combats se sont intensifiés ces dernières semaines, aggravant la situation humanitaire dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu. Pour les États-Unis, ces négociations constituent une opportunité majeure de restaurer la paix et de favoriser le retour des déplacés internes et réfugiés, alors que la sous-région est menacée par une instabilité chronique. La rédaction
Ituri : 76 prêtres exigent la levée immédiate de l’état de siège et dénoncent l’inefficacité de la MONUSCO
À Bunia, capitale de l’Ituri, la voix de l’Église catholique s’élève avec fermeté contre la persistance de l’état de siège, en vigueur depuis mai 2021. Dans une déclaration rendue publique jeudi 21 août, soixante-seize prêtres, membres de la Fraternité des prêtres séculiers de Bunia, ont exigé sa levée immédiate, dénonçant son inefficacité face à la dégradation continue de la sécurité dans la province. Les prêtres affirment que l’état de siège, censé rétablir l’autorité de l’État et sécuriser les populations, a au contraire amplifié les souffrances civiles. Ils pointent un climat marqué par des tueries, des arrestations arbitraires, des extorsions, des enlèvements, des menaces et des actes de torture. Selon eux, ces violences ont même ciblé l’Église, à travers la profanation de lieux de culte et les attaques meurtrières de fidèles. Parmi les incidents cités : l’attaque contre la paroisse Bienheureuse Anuarite de Komanda, attribuée aux ADF, qui a coûté la vie à 43 civils lors d’une veillée de prière, ou encore le saccage de la paroisse Saint Jean de Capistran à Lopa par des miliciens CODECO. Plus récemment, le 19 août, la Propédeutique Saint Kizito de Bunia a été profanée. Face à ce qu’ils qualifient d’« échec » sécuritaire, les prêtres exigent l’ouverture d’enquêtes crédibles pour juger tous les auteurs de crimes, sans distinction. Ils appellent également au retrait des casques bleus de la MONUSCO, jugés incapables d’assurer la protection des populations civiles. Ils invitent les FARDC à intensifier la lutte contre tous les groupes armés, sans complaisance, et lancent un appel solennel aux miliciens pour qu’ils déposent les armes. Enfin, ils exhortent les fidèles catholiques à prier pour la paix, la justice et le vivre-ensemble. Interpellée, la MONUSCO rappelle qu’elle agit dans le cadre d’un mandat défini par le Conseil de sécurité des Nations unies, en appui aux autorités congolaises. Elle précise ne pas disposer de prérogatives militaires autonomes, tout en réaffirmant son engagement à renforcer la protection des civils et à soutenir les efforts de paix. S. Tenplar Ngwadi
RDC : Guy Kabongo et Eliezer Ntambwe affichent une volonté d’unité face aux urgences sécuritaires
À peine installé à son nouveau poste, Eliezer Ntambwe Mposhi, ministre délégué à la Défense chargé des anciens combattants, a été reçu en audience le jeudi 21 août par le Vice-Premier ministre de la Défense, Guy Kabongo Mwadiavita. Cette première prise de contact, sobre mais stratégique, marque le point de départ d’une collaboration qui s’annonce cruciale pour relever les défis sécuritaires majeurs que traverse la République démocratique du Congo. Au menu de leurs échanges : la définition des priorités sécuritaires, dans un contexte où le pays est confronté à l’occupation persistante de deux provinces de l’Est par les rebelles du M23, appuyés par l’armée rwandaise, selon Kinshasa. Le VPM Guy Kabongo a délivré ses orientations, appelant à une synergie d’actions au sein du ministère. Fidèle à son image d’homme de terrain et de tribun engagé, Eliezer Ntambwe a affirmé son engagement à honorer les anciens combattants : « Cette mission est une façon de rendre hommage à ceux qui ont servi la Nation sous le drapeau », a-t-il déclaré, se disant prêt à s’investir pleinement, sans passer par une remise et reprise formelle, puisqu’il inaugure une nouvelle fonction. Ancien député connu pour ses interventions musclées à l’Assemblée nationale, Ntambwe entre désormais dans l’exécutif sous le regard attentif d’une opinion publique qui attend de lui des résultats concrets. Ali Biayi