Gemena : Le gouverneur dégaine face à la flambée de l’insécurité, ex-barragistes pointés du doigt

L’insécurité croissante à Gemena et dans plusieurs localités du Sud-Ubangi a conduit le gouverneur, le Révérend Pasteur Michée Mobonga Lobo, à sortir de son silence. Lors d’un point de presse le 2 août 2025, il a fait part de sa “vive préoccupation” face à la recrudescence des actes de banditisme qui gangrène la province.   Le gouverneur a pointé un facteur précis comme principal responsable de cette dégradation : la suppression de plus de 300 barrières de contrôle sur l’ensemble du territoire. Une décision qui, selon lui, a eu pour effet pervers de pousser certains anciens agents affectés à ces points de contrôle vers des activités criminelles, contribuant ainsi à l’instabilité actuelle.   Pour contrer cette menace, des mesures d’urgence ont été annoncées :   • Patrouilles nocturnes renforcées par la Police Nationale Congolaise (PNC) dans les quartiers les plus sensibles de Gemena. • Réinstallation et sécurisation des postes de contrôle aux entrées et sorties de la ville. • Déploiement de militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) en appui à la police pour la protection des points stratégiques. • Acquisition imminente de cinq véhicules neufs pour la PNC, afin d’améliorer la mobilité des unités de patrouille.   Ces mesures, présentées comme une réponse ferme aux inquiétudes de la population, témoignent de la volonté du gouvernement provincial de reprendre le contrôle de la situation. L’autorité appelle également les habitants à une collaboration étroite avec les forces de sécurité, les incitant à signaler tout mouvement suspect.   Folguy ISANGA

Est de la RDC : l’Afrique renforce son leadership pour une paix durable, William Ruto en chef d’orchestre

Face à la persistance de la crise sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), le président kenyan William Ruto, en sa qualité de président en exercice de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), a réaffirmé l’engagement du continent africain à trouver une solution durable. A l’issue d’un sommet conjoint co-présidé avec son homologue de la Communauté des États de l’Afrique Australe (SADC) et élargie à l’Union Africaine (UA), une série de mesures ambitieuses ont été annoncées.   William Ruto a tenu à dissiper toute ambiguïté quant à la démarche africaine : “Un processus de paix inclusif et bien coordonné, mené par l’Afrique, est la voie la plus efficace pour faire taire les armes et rétablir une stabilité durable dans l’est de la République démocratique du Congo.” Sur son compte X, le président kényan a insisté sur la complémentarité de cette initiative avec les efforts internationaux : “Ce processus n’est cependant pas incompatible avec d’autres initiatives telles que les initiatives de Doha et de Washington. En fait, les progrès réalisés grâce à cette initiative africaine offrent désormais un cadre solide pour aligner l’Accord de Washington et l’Accord du Qatar au sein d’une approche continentale unifiée.”   Le sommet a abouti à une série de décisions visant à rationaliser et à consolider les initiatives de paix existantes. Parmi les mesures clés, à noter :   • Fusion immédiate des structures de l’EAC, de la SADC et de l’UA : Un groupe unique de médiateurs et de facilitateurs, chapeauté par l’UA, devra rendre compte au Sommet conjoint et à l’Union Africaine. • Création d’un secrétariat conjoint : Les secrétariats techniques de la CUA, de l’EAC et de la SADC seront regroupés en un secrétariat unique, basé à Addis-Abeba et dirigé par la CUA, pour assurer une coordination opérationnelle optimale. • Consolidation des termes de référence : Les mandats du médiateur de l’UA et du panel de facilitateurs EAC-SADC seront harmonisés et soumis à l’approbation du Sommet conjoint EAC-SADC.   Un nouveau sommet extraordinaire virtuel se tiendra dans les sept jours pour informer les chefs d’État des résolutions adoptées.   La co-présidence SADC-EAC a également lancé un appel urgent à la mobilisation de ressources, notamment pour l’aide humanitaire, qui seront centralisées et coordonnées par la Commission de l’Union Africaine (CUA). En outre, la CUA est chargée de sensibiliser et d’aligner toutes les autres initiatives et parties impliquées dans le processus mené par l’Afrique. Le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a été mandaté pour communiquer les résolutions issues de ces travaux aux autres États.   Ce sommet régional intervient dans un contexte de diplomatie intense, marqué par la signature récente de l’accord de paix entre Kinshasa et Kigali sous la médiation des États-Unis, ainsi que de la déclaration de principes entre les délégués du gouvernement congolais et ceux de la rébellion de l’AFC/M23 à Doha, sous la médiation du Qatar. Ces accords, perçus comme des premiers pas encourageants, s’inscrivent désormais dans une approche continentale plus vaste, portée par l’Union Africaine et ses organisations régionales, avec William Ruto en figure de proue. L’enjeu est de taille : faire taire les armes et rétablir durablement la stabilité dans une région en proie à des conflits récurrents.   Si l’accord de Washington prévoit une nouvelle rencontre en août aux États-Unis, les engagements initiaux, pierres angulaires d’un futur accord de paix, peinent à se matérialiser. Les mesures de confiance, essentielles à la reprise des pourparlers, restent lettre morte.   Ce blocage menace le processus de paix. Selon le calendrier établi à Doha, les discussions devaient reprendre le 8 août 2025, avec la signature d’un accord mondial en ligne de mire le 17 août. Ces négociations s’inscrivent dans le cadre de l’accord de paix RDC-Rwanda, signé à Washington le 27 juin 2025. L’espoir fragile d’une paix durable est donc mis à l’épreuve de la réalité.   S. Tenplar Ngwadi

Nord-Kivu : La société civile rejette en bloc le fédéralisme prôné par le M23, dénonçant un plan de balkanisation de la RDC

La proposition de fédéralisme lancée par les leaders du M23-RDF-AFC (Alliance des Forces du Congo) suscite une vive controverse au Nord-Kivu. Les organisations de la société civile de défense des droits de l’homme de la province ont exprimé leur “total rejet” de cette option, y voyant une manœuvre visant à déstabiliser la région et à servir les intérêts du Rwanda voisin.   Dans une déclaration commune, les acteurs de la société civile dénoncent l’”intention exprimée” par les leaders du M23 lors d’une conférence de presse du 25 juillet, où ils ont sollicité l’instauration du fédéralisme en RDC à l’issue des pourparlers de Doha au Qatar. Ils soulignent que cette annonce intervient peu après un débat sur la volonté du M23 de gouverner les zones sous son contrôle pendant au moins huit ans.   Les organisations de la société civile rappellent également les propos tenus par Erasto Bahati, alors “gouverneur de province” au compte du M23, qui affirmait que les pourparlers de Doha étaient “des aventures stériles” et qu’il était urgent de mobiliser les jeunes à s’enrôler dans l’armée pour “libérer tout le pays”.   “Nous condamnons avec fermeté ces velléités expansionnistes qui sont la manifestation de la volonté de maintenir l’Est de la RDC comme un trou noir où l’État Congolais et le monde entier n’ont pas droit de regard et de contrôle”, déclarent les organisations, dénonçant un “plan de balkanisation de la RDC et l’annexion de sa partie Est au Rwanda”.   Elles désapprouvent également “la malignité voilée du Rwanda”, qui, selon elles, “d’un côté fait paraitre l’image de se conformer à l’accord de paix de Washington du 27 Juin 2025 et de l’autre il continue la guerre à travers son armée présente sur le sol congolais et ses supplétifs du M23-AFC”.   Les organisations de la société civile illustrent leurs accusations en soulignant que l’armée rwandaise et les combattants du M23 poursuivent les combats contre les résistants Wazalendo dans le territoire de Rutshuru, où “des centaines de paisibles agriculteurs ont été sauvagement tués dans leurs champs” et “des dizaines de blessés, d’autres jetés dans la rivière Rutshuru et des disparus” ont été recensés. Elles dénoncent également l’enrôlement forcé de plus de 250 jeunes à Rutshuru par le M23 le 31 juillet.   Les organisations de la société civile constatent enfin une “véritable contradiction” dans le discours du M23, qui, tout en se faisant valoir le blocage d’une révision constitutionnelle, propose une option, le fédéralisme, qui nécessiterait précisément une telle révision.     La rédaction

Nord-Kivu : L’AFC/M23 utilise des finalistes comme mules pour acheminer des munitions vers Pinga

L’horreur de la guerre au Nord-Kivu atteint de nouvelles profondeurs. Des rebelles de l’AFC/M23 ont contraint des élèves finalistes du secondaire, tout juste sortis des épreuves de l’examen d’État, à transporter des munitions à Buleusa, dans le territoire de Walikale, ce jeudi 31 juillet.   L’information, confirmée par des sources coutumières et sécuritaires locales, a provoqué une onde de choc dans la région. Les rebelles auraient réquisitionné de force ces jeunes, encore en uniforme scolaire, pour acheminer des munitions de Buleusa vers Rusamambu, dans le groupement Ikobo.   “Nous ne comprenons pas la motivation d’utiliser des jeunes élèves comme transporteurs alors que les rebelles ont des camions qui pouvaient faire ce travail”, s’indigne une source locale, témoignant de l’incompréhension face à une telle cruauté.   Les défenseurs des droits humains dénoncent avec véhémence cette violation flagrante des droits de l’enfant. “Il s’agit d’un abus grave, surtout que les élèves étaient encore en uniforme scolaire”, s’insurge l’un d’eux, sous couvert d’anonymat. “Tous ces cas sont documentés pour constituer un rapport complet d’abus commis par les rebelles dans l’Est du pays.”   Les élèves, traumatisés, sont rentrés tard dans la soirée à Buleusa, selon nos sources sur place. Les autorités coutumières locales rapportent que l’objectif de l’AFC/M23 serait de préparer un assaut sur l’agglomération de Pinga, toujours sous contrôle des forces gouvernementales.   L’enrôlement forcé d’enfants dans les conflits armés est un crime de guerre. Cette nouvelle atrocité commise par l’AFC/M23 rappelle l’urgence de renforcer la protection des civils et de mettre fin à l’impunité des auteurs de ces actes ignobles.     La rédaction

Bunia : Fusillade meurtrière en plein centre-ville, trois morts et plusieurs blessés

La ville de Bunia, en Ituri, a été le théâtre d’une attaque armée qui a endeuillé le quartier Yambi Yaya. Mercredi soir, vers 19h40, des hommes armés ont ouvert le feu sur une terrasse, tuant trois personnes sur le coup et blessant quatorze autres.   “Le bilan de cette fusillade est de trois morts et quatorze blessés, dont treize civils et un militaire”, a précisé le colonel Abeli Mwangu, commandant de la police de Bunia. Les autorités ont lancé une enquête pour identifier les auteurs de cette attaque.   La police appelle la population à la vigilance et à coopérer avec les services de sécurité pour appréhender les responsables de cet acte odieux.       Makati Élie, correspondant à Bunia

Ituri : Le gouverneur militaire lance un projet de 3 millions de dollars pour impliquer les femmes dans la consolidation de la paix

Le gouverneur militaire de l’Ituri, le lieutenant général Johnny Luboya N’kashama, a officiellement lancé ce mercredi 30 juillet le projet intitulé : “Paix durable et inclusive par l’action synergie des réseaux des organisations de la société civile féminine et mécanisme de coordination en RDC”.   Ce projet, financé par le fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix à hauteur de 3 millions de dollars, vise à renforcer le rôle des femmes dans la consolidation de la paix dans cette province de l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), en proie à des conflits récurrents.   Lors du lancement, l’autorité provinciale a appelé les participants – autorités nationales et locales, organisations de la société civile, leaders communautaires, partenaires et agences des Nations Unies – à s’engager pleinement dans la mise en œuvre du projet “pour que celui-ci puisse porter le gerbe dans l’amélioration du rôle de la femme et des jeunes dans la consolidation de la paix en Ituri”.   Brigitte Omari, cheffe de la sous-délégation du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) à Bunia, a précisé que ce projet conjoint sera exécuté par l’UNFPA et ONU-Femmes à Bunia et dans le territoire de Djugu. L’objectif est de “consolider la paix en province de l’Ituri” en impliquant activement les femmes dans les processus de prise de décision et de résolution des conflits.     Élie Makati

Ituri : L’ADF frappe Komanda, la MONUSCO dénonce un massacre et renforce sa présence

La province de l’Ituri, déjà en proie à une instabilité chronique, a été le théâtre d’une nouvelle tragédie dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025. Le groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF), connu pour sa brutalité et ses exactions, a mené une attaque dévastatrice contre la localité de Komanda, située à environ 60 kilomètres au sud-ouest de Bunia, chef-lieu de la province. Le bilan provisoire, glaçant, fait état d’au moins 43 civils massacrés, dont un nombre significatif de femmes et d’enfants.   La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a réagi avec une vive indignation, condamnant fermement cette attaque qu’elle qualifie de “graves violations du droit international humanitaire et d’atteintes aux droits de l’homme”.   Selon les informations recueillies, l’attaque s’est concentrée sur un lieu de culte où de nombreux civils avaient trouvé refuge. Les assaillants, armés principalement d’armes blanches, ont sauvagement massacré leurs victimes. En plus des pertes humaines, le groupe armé a également enlevé plusieurs personnes et incendié des habitations et des commerces, plongeant la population locale dans un désarroi profond.   “Ces attaques ciblées contre des civils sans défense, notamment dans des lieux de culte, sont non seulement révoltantes mais aussi contraires à toutes les normes en matière de droit de l’homme et de droit international humanitaire,” a déclaré Madame Vivian van de Perre, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU, chargée de la Protection et des opérations et Cheffe par intérim de la MONUSCO.   Face à l’horreur, la MONUSCO a exprimé ses sincères condoléances aux familles endeuillées et réaffirmé sa solidarité envers les populations affectées. La Mission onusienne a également appelé les autorités congolaises à diligenter une enquête rapide et transparente afin de traduire les auteurs de ce massacre devant la justice.   Réponse immédiate et renforcement de la sécurité   En coordination avec les autorités locales, la MONUSCO a immédiatement apporté son soutien à la prise en charge des victimes, notamment en facilitant l’organisation des inhumations et en fournissant des soins médicaux aux blessés. Conscient de la vulnérabilité de la zone, la Mission a également annoncé le renforcement de sa présence militaire autour de Komanda, avec une intensification des patrouilles dans la région.   La MONUSCO réaffirme son engagement à travailler aux côtés des autorités congolaises et des communautés locales pour prévenir de futures attaques, protéger les civils, et contribuer à la réduction des tensions et à la stabilisation des zones affectées par les violences armées.   S. Tenplar Ngwadi

Ituri : Les FARDC condamnent massacre de komanda et promettent une traque impitoyable des ADF

Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont publié un communiqué officiel condamnant avec la plus grande fermeté le massacre de grande ampleur perpétré dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025 à Komanda, agglomération du Territoire d’Irumu, dans la province de l’Ituri. L’attaque, attribuée aux terroristes ADF/MTM ISCAP, a ciblé une église locale où une quarantaine de civils participaient à une veillée de prière. Les victimes ont été fauchées à la machette, et plusieurs autres ont été grièvement blessées.   Selon le communiqué des FARDC, ces actes barbares sont une réaction désespérée des terroristes ADF, pourchassés sans relâche par les forces armées congolaises et ougandaises (UPDF) dans les territoires d’Irumu et de Mambasa. “Pourchassés en profondeur et traqués en permanence par les FARDC et l’UPDF dans les Territoires d’Irumu et Mambasa, ces terroristes ont choisi de se venger sur des paisibles populations sans défense en vue de répandre la terreur et de détourner l’opération conjointe de ses objectifs”, indique le communiqué.   Face à cette atrocité, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo “FARDC” présentent leurs sincères condoléances aux familles éprouvées et réaffirment leur détermination à traquer sans relâche ces hors-la-loi jusque dans leur dernier retranchement.   Les FARDC appellent également la population à redoubler de vigilance et à dénoncer toute présence suspecte auprès des Forces de défense et de sécurité. Elles invitent enfin la population à la solidarité en ces moments critiques et difficiles.   S. Tenplar Ngwadi

Ituri – Massacre de civils à Komanda : L’Indignation monte et exige une protection accrue

Un carnage a frappé le centre de négoce de Komanda, situé dans la chefferie des Basili, territoire d’Irumu en Ituri, dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 juillet. Le bilan provisoire, communiqué par la Convention pour le respect du droit de l’homme dans le milieu, fait état d’au moins 40 civils lâchement abattus et de plusieurs autres personnes enlevées lors de cette incursion attribuée aux rebelles ougandais des Forces Démocratiques Alliées (ADF).   “Le bilan de l’incursion des ADF dans le centre de négoce de Komanda s’alourdit d’un moment à un autre, il est estimé pour le moment à 40 civils tués”, a déclaré Christophe Munyanderu, coordonnateur de cette structure citoyenne.   La coordination provinciale de la société civile de l’Ituri a vivement réagi à cette énième attaque des ADF contre les civils à Komanda, déplorant le massacre et demandant un renforcement urgent des effectifs militaires dans la zone. “La société civile de l’Ituri déplore le massacre de la population dans la nuit du samedi à ce dimanche dans la zone de Komanda”, a indiqué Dieudonné Lossa, coordonnateur de la société civile en Ituri.   Le député national Gracien Iracan a attribué ce carnage à la faillite du gouvernement congolais dans la protection de la population. Il a condamné l’échec des services de sécurité dans la prévention de l’attaque. “Le gouvernement a complètement failli dans sa politique sécuritaire. Nos forces de sécurité ont échoué à protéger la population, le gouverneur militaire doit être rappelé immédiatement en tant que commandant des opérations”, peut-on lire dans un communiqué publié par l’élu de la ville de Bunia.   Outre l’attaque de Komanda, les ADF ont mené une incursion la même nuit dans la chefferie des Walense Vonkutu, où ils ont tué 5 personnes. Ces massacres viennent s’ajouter à ceux perpétrés du 8 au 21 juillet à Djugu, où des civils ont été abattus par des éléments de la CODECO à Lopa, Nizi et Iga-barrière. La situation sécuritaire en Ituri demeure extrêmement préoccupante.   Élie Makati

Nord-Kivu : Kasindi-Lubiriha sous couvre-feu pour lutter contre l’insécurité nocturne

Depuis six jours, la Police Nationale Congolaise (PNC) a mis en place des restrictions de circulation des véhicules et motos dès 23 heures dans la cité frontalière de Kasindi-Lubiriha, située à 90 km au nord-est de Beni, dans la province du Nord-Kivu. Cette mesure, initiée par le commissaire principal Claude Kasereka Kambere, vise à contrer les agissements nocturnes des bandits armés qui alimentent l’insécurité croissante dans la région.   Les quartiers Mwangaza, Congo ya Sika et leurs environs sont particulièrement touchés par les incursions répétées de malfaiteurs qui profitent de l’obscurité pour commettre leurs méfaits à bord de motos et de véhicules. La PNC espère que ce couvre-feu permettra de freiner cette spirale de violence et d’exercer un contrôle plus strict sur la circulation nocturne.   Dans une déclaration publique, le commissaire Claude Kasereka a appelé les habitants à coopérer pleinement avec les forces de l’ordre, à signaler tout comportement suspect et à respecter scrupuleusement le couvre-feu, fixé de 23h00 à 05h30 :   « On interdit toute circulation de moto, voiture à partir de 23 heures… Qu’on nous laisse encore le temps de travailler, de pénétrer même partout dans les recoins… Je demande à la population de nous écouter et de respecter cette mesure… ».   Afin de ne pas pénaliser les urgences médicales, un numéro d’urgence sera mis à la disposition de la population pour faciliter les déplacements nocturnes des malades. Toute personne appréhendée durant les heures de restriction sera systématiquement identifiée et interrogée afin de déterminer sa situation, a précisé l’officier de police.   Avant l’instauration de ce couvre-feu, la police avait déjà mené des opérations de bouclage ciblées dans plusieurs secteurs de la cité, dans le but d’identifier et de neutraliser les foyers de délinquance. Ces efforts combinés visent à rétablir un climat de sécurité et de confiance dans la population de Kasindi-Lubiriha.   S. Tenplar Ngwadi