La célébration de la journée des martyrs de l’indépendance du 4 Janvier 1959 a eu lieu cette année, à la place Kimpwanza dans la commune de Kasa-vubu. À la différence de célébrations précédentes, cette journée a été célébrée en symbiose entre le parti politique Unité du Congo (UC ) de Roger Nsingi et Bundu Dia Mayala (BDM) de Né Mwana Nsemi.
Le Président national de l’UC a justifié ce jumelage par le fait que BDM respecte scrupuleusement la tradition Né Kongo. On se rappellera que le 4 janvier 1959 , « un groupe de « Bakongo » s’est levé pour exiger l’indépendance totale du Congo, car le Président Kasa-vubu souhaitait l’indépendance seulement de Léopoldville, du Kongo central et de Bandundu », a indiqué Roger Nsingi.
Avec l’appui de Boboliko et de Lumumba, la pression a fini par convaincre le Président Kasa-vubu de demander finalement l’indépendance pour tout le pays, poursuit-il, avant de dévoiler que le mot Kimpwanza est en langue Kikongo qui signifie l’indépendance.
L’ancien Président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa a par cette occasion promis de saisir le Gouverneur de la ville de Kinshasa pour obtenir la réhabilitation de la place Kimpwanza, un Symbole du pays.
Il a également salué l’initiative du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi d’élever Joseph Kasa-vubu, premier président de la RDC, au rang de Héro National.
En outre, il a reconnu que la gestion d’un pays va de paire avec la spiritualité, à l’instar de la Chine, des pays arabes, l’Inde et autres. Selon lui, la RDC doit également accorder une place importante à ses guides spirituels pour le décollage du pays notamment le prophète Simon Kimbangu, un nationaliste qui a lutter pour l’indépendance du pays.
Par ailleurs Roger Nsingi a déploré la perte de nos valeurs intrinsèques notamment la baisse de l’enseignement, le délabrement des infrastructures routières, l’insécurité persistante et la précarité socio-économiques de la population. D’où, « l’impératif d’inculquer à nos dirigeants le Civisme, le patriotisme, l’amour du prochain et bannir l’égoïsme. 63 ans après, le pays a perdu son intégrité territoriale, l’Est de la RDC est occupée par des forces négatives venues des pays limitrophes, d’où la nécessité de renforcer l’armée de la RDC et donner aux militaires des moyens adéquats pour défendre le pays. Le 4 janvier est devenu un rituel, la postérité va perpétuer cette commémoration pour rendre hommage à ceux qui se sont sacrifiés au prix de leurs sangs pour obtenir la liberté, a-t-il conclu.
De son côté, Wampuna, Vice-président de Budnu Dia Mayala a décrié l’altération de l’histoire. Car, d’après lui, plusieurs personnes qui s’expriment sur le 4 janvier ne donnent pas les faits réels qui ont été à l’origine de cette date.
Il ajoute qu’il était prévu le 4 janvier 1959, le meeting de l’ABAKO (Association des Bakongo), le Parti politique de Joseph Kasavu. Ce meeting a été interdit par le pouvoir colonial belge de l’époque et cela a suscité des soulèvements mêlés à la déception des supporters de V. club qui venaient de perdre le match au stade. Le 4 janvier, une fête ou une remise en question ? S’interroge Mr Wampuna.
Contrairement à la fête qu’on constate partout à BDM, explique-t-il, il s’agit d’une remise en question sur la vie sociale que mènent actuellement les congolais, si c’est pour cela que nos ancêtres ont payé de leur sang.
« Ceci demande des réflexions profondes pour déterminer exactement ce qui est à la base de la dégradation inquiétante de la situation socioéconomique et politique dans notre pays. Est-ce le mode de gestion? La colonisation qui a changé de forme? La mauvaise foi des dirigeants ? Si les congolais sont honnêtes, ils pourront mener des diagnostics exacts, proposer des remèdes appropriés, afin de sortir le pays du gouffre présent », a-t-il indiqué.