Des campagnes de sensibilisation pour la lutte contre le phénomène « fille mère » se sont multipliées ces dernières années à Kinshasa. Dans plusieurs quartiers de la capitale, le constat est que la pré-dot est devenue une exigence pour couvrir des grossesses non désirées des jeunes.
Certaines cérémonies de pré-dot sont organisées en toute précipitation surtout lorsque les deux familles appelées à s’unir constatent que la fille est tombée enceinte avant un pas des fiançailles.
Comme l’ont fait entendre quelques Kinois interrogés, jeudi 27 juillet, au Rond-point Ngaba, entre les communes de Lemba et Ngaba, à Kinshasa, « Selon certaines coutumes de la RDC, la pré-dot est une étape qui chemine vers un mariage régulier sur le plan traditionnel ». Pourtant, tel qu’on peut l’observer, cette procédure s’arrête là, dans la majorité des cas. De nombreux jeunes finissent à la cohabitation après leur cérémonie de pré-dot. Une question de société, la pré-dot devient un raccourci pour de nombreux jeunes. Eu égard d’une part à la conjoncture socio-économique de la RDC, beaucoup de jeunes qui ne sont pas en mesure d’arriver jusqu’au mariage font recours à la pré-dot pour avoir l’autorisation des deux familles de les laisser cohabiter ensemble.
« C’est devenu monnaie courante à Kinshasa, vu le coût moindre de la pré-dot par rapport au chômage, les jeunes garçons préfèrent engrosser les jeunes filles, pour accéder à la belle famille et avoir un droit d’être reconnu comme tel », explique une maman vendeuse des stupéfiants traditionnels, au marché pirate de rond-point Ngaba.
Faute de cette aptitude de scruter les intentions si l’homme qui vient en pré-dot d’une fille ira jusqu’où au bout de la procédure, les parents doivent faire comprendre à leurs enfants que la pré-dot n’est pas le mariage proprement dit, mais juste une étape de ce long processus.