Dans une interview accordée, ce mercredi 02 août 2023, à Congopresse, le coordonnateur de l’association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), Me Georges Kapiamba, a réagi au sujet de la commémoration du génocide congolais de 1998, 25 ans après.
« La commémoration d’une journée comme celle-ci constitue l’une des obligations de la justice transitionnelle c’est-à-dire l’obligation de perpétuer la mémoire, de faire rappeler à la société ce qui s’était passé pour que les nouvelles générations apprennent suffisamment sur nos faiblesses, nos limites et notre capacité d’assurer la protection des personnes et de leurs biens pour qu’ils puissent réajuster leur politique pour l’avenir. C’est aussi une manière de rassurer les membres des familles c’est-à-dire les victimes directes ou indirectes que la Nation ne les oublie pas, la Nation désapprouve ce qui s’était passé et les membres de leurs familles qui leur avaient été retirés ou soustraits de la vie », a déclaré Me Georges Kapiamba.
Par ailleurs, ce défenseur des droits de l’homme estime que le génocide continue mais sous une autre forme. « C’est notamment la leçon à tirer de cette journée, de savoir qu’est-ce que nous avons fait pour faire connaître la vérité et arrêter les crimes de génocide parce qu’il se poursuit à l’Est à travers la guerre d’agression que le Rwanda avec la complicité de l’Ouganda est entrain de mener contre le pays à travers leur supplétif de M23. Ils sont entrain de tuer les congolais. Il faut qu’une réponse soit trouvée », a-t-il martelé.
En outre, le coordonnateur de l’ACAJ exige « l’organisation des procès publics contre les plus hauts responsables de ces crimes ». « Aussi longtemps, ajoute-t-il, que ces procès ne seront pas organisés contre les hauts responsables et leurs complices qui se sont recrutés apparemment dans les rangs des congolais, nous ne pourrons pas alors donner une vraie signification ou un vrai symbolique à cette journée ».
Me Georges Kapiamba fait appel au gouvernement afin que des actions concrètes soient menées sur divers plans, tout en soulignant la nécessité de la réconciliation et de la réparation des victimes de ce génocide et de l’érection des monuments en mémoire de ces dernières.