C’est la joie malgré le noir mais aussi le trouble au profit de l’obscurité. Les résultats de l’examen d’État dans des heures tardives de la soirée ne procurent non seulement la joie mais aussi et surtout des pleures. Non pas des pleurs de ceux qui ont échoué mais les pleurs des paisibles citoyens qui se font agresser par des bandits à mains armées se faisant passer pour des lauréats.
« Je revenais du cours. Je suis étudiant à l’ISS. Arrivé à l’entrée de mon avenue. J’ai vu des gens courir. Je pensais que c’étaient des lauréats qui célébraient leur réussite à l’examen d’État. Pourtant, c’étaient des kulunas. Ils avaient des machettes. L’un d’eux m’a frappé la machette au cou. Les autres m’ont ravi le sac, ils ont jeté tous mes documents par terre. Mon téléphone était dans le sac. Ils l’ont pris et se sont enfuis. Il n’y avait personne. La route était obscure », nous a confié un jeune habitant du quartier Boba qui s’est fait agressé ce soir par des bandits armés.
« J’ai demandé à mes enfants qui ont réussi de rester à la maison et d’attendre la journée de demain pour célébrer. Sur l’autre avenue, j’ai moi-même vu des jeunes avec des machettes à la main en train de courir et d’arrêter les gens. J’ai eu vraiment peur et même la joie de célébrer s’en est allé », nous a confié une habitante du même quartier.
Selon le constat effectué par notre reporter au quartier Boba, dans la commune de Masina, la plus part des rues sont dans une obscurité précaire. L’électricité est coupée avant la tombée de la nuit. Quelques grandes artères seulement sont mouvementées où il y a un engouement des lauréats et de leurs compagnons qui dansent, chantent, poussent des cris de joie et célèbrent leur réussite à ces épreuves marquant la fin du cycle des humanités. Des coups de sifflets se font retentir d’un peu partout. Les célébrants ont tous des poudres sur la tête et partout sur le corps.
La situation sécuritaire inquiétante devra interpeler le ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST), Tony Mwaba, qui a attendu la soirée pour publier les résultats et plonger les lauréats et d’autres paisibles citoyens dans l’insécurité, pourtant ces résultats pouvaient être rendus disponibles au courant de la journée comme à l’édition 2017 sous Willy Bakonga.