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Le Corridor de Lobito en RDC : « Les leçons de la colonisation n’ont pas été apprises par les dirigeants africains », selon le professeur Nkere Ntanda

Par Nathan Kumba

Le mercredi 5 décembre a été marqué par une rencontre entre le Président sortant des États-Unis, Joe Biden, et les dirigeants africains, notamment ceux de l’Angola, de la RDC, de la Zambie et de la Tanzanie. Cette réunion portait sur le financement et la construction d’un corridor ferroviaire destiné à relier ces pays africains.

Depuis cette annonce, de nombreuses réactions ont émergé au sein de la classe politique congolaise. Parmi elles, celle du professeur Nkere Ntanda, qui estime que la signature de cet accord sur le corridor de Lobito entre les États-Unis et certains pays africains, dont la RDC, constitue une grave erreur. Selon lui, cet accord rappelle le « partage de l’Afrique », où des puissances étrangères venaient s’approprier les ressources naturelles sans en faire profiter les populations locales.

« Construire des chemins de fer n’est pas une mauvaise chose, mais cela devrait être réalisé par les Africains eux-mêmes, et non par des étrangers. Quand ce sont les étrangers qui construisent, c’est uniquement dans le but d’évacuer nos matières premières. Ce corridor traversera nos villages et territoires sans réellement contribuer à leur développement ni améliorer la vie des citoyens des pays concernés », a déclaré le professeur Nkere Ntanda lors d’une intervention sur un média local.

Il a poursuivi en affirmant : « Cet accord ne profitera à personne si ce n’est aux pays étrangers, notamment la Chine, les États-Unis, et dans une certaine mesure l’Union européenne. C’est regrettable de constater que les leçons de la colonisation n’ont pas été tirées par les dirigeants africains. On nous ramène à une forme de colonisation économique clairement déclarée ».

Des solutions pour éviter le pillage des ressources africaines

Le professeur Nkere Ntanda a également proposé des pistes de solutions pour que les dirigeants africains limitent l’évacuation brute des matières premières en dehors de l’Afrique.

« Ces matières premières doivent être transformées localement pour générer une valeur ajoutée. C’est dans ce cadre que leur exploitation deviendra profitable pour les pays africains. Mais à la place, nous voyons des investissements qui ne visent qu’à enrichir les pays étrangers, avides de nos ressources. Ce n’est pas le Sud-Kivu, par exemple, qui se développera avec ce projet. Au contraire, cette région s’appauvrira, car on viendra tout prendre, tout piller, et transformer ces ressources à l’étranger. Nous devrions plutôt solliciter des fonds pour créer des industries locales capables de transformer nos matières premières en produits finis », a-t-il conclu.

Ces déclarations interviennent quelques jours après la réunion entre les dirigeants des États-Unis, de l’Angola, de la RDC, de la Tanzanie et de la Zambie. Cette rencontre, bien que perçue par certains comme un pas vers l’intégration régionale, suscite des inquiétudes sur son impact réel sur les économies africaines.

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