Dans la matinée du mardi 28 janvier, conformément aux annonces des groupes de la société civile, des manifestations ont eu lieu à Kinshasa en réaction à l’escalade des violences qui frappent l’Est de la République Démocratique du Congo. Depuis le début de l’année, ces violences ont causé la mort de nombreuses personnes, exacerbant une crise humanitaire déjà aiguë dans cette région.
Pour certains, cette mobilisation constitue un moyen légitime de revendiquer des actions concrètes face à l’aggravation de la situation sécuritaire, notamment à Goma (Nord-Kivu) et dans d’autres villes de la région. Ils considèrent ces manifestations comme une réponse nécessaire aux souffrances endurées par les populations locales, souvent prises en otage par des groupes armés.
Cependant, d’autres s’interrogent sur la forme que prennent ces manifestations, remettant en question la manière dont elles sont menées. « Je soutiens cette manifestation, car nos frères et sœurs meurent chaque jour dans l’indifférence. Ils vivent dans un tourment incessant. Mais le problème réside dans l’attitude de certains manifestants qui, au lieu de porter des revendications pacifiques, se livrent à des actes de violence, notamment en incendiant les ambassades de pays partenaires, comme celle de la France et du Rwanda, malgré la rupture des relations avec ce dernier », a déclaré M. Papy Banza, un Kinois engagé.
Une autre voix, celle d’une dame dans la cinquantaine, s’est exprimée sous anonymat : « Nous devons agir de manière civilisée. Il est de notre droit de manifester lorsque notre souveraineté est menacée, mais cela ne justifie en aucun cas des comportements qui mettent en péril la vie d’innocents. Nous devons manifester sans recourir à la violence, sans détruire, voler, ni commettre d’autres actes répréhensibles. Pour ma part, je ne suis pas d’accord avec ces dérives qui ternissent le message que nous voulons transmettre ».
Si les Kinois se sont effectivement mobilisés en nombre, la question demeure : cette mobilisation aboutira-t-elle à des résultats concrets qui répondent aux attentes légitimes du peuple congolais, à savoir la fin de l’impunité et des mesures de sécurité durables dans l’Est du pays ?
Les observateurs restent attentifs aux suites de cette mobilisation. Les réponses viendront probablement après les réunions cruciales prévues dans les prochaines heures : l’une au sein de l’Union Africaine et l’autre au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Ces instances internationales devront se prononcer sur les mesures à adopter pour faire face à cette crise humanitaire et sécuritaire et apporter des solutions adaptées aux préoccupations exprimées par la population congolaise.