
En République Démocratique du Congo (RDC), l’Est du pays fait face à une crise humanitaire majeure, exacerbée ces derniers jours par les combats violents qui ont précédé l’investissement de Goma par le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda. Le bilan humain est dramatique, selon les ONG.
Dans le but de parvenir à la cessation des hostilités, Kigali insiste depuis plusieurs mois sur la nécessité d’une rencontre avec les rebelles du M23, tandis que Kinshasa refuse d’engager des discussions avec le M23, qu’il considère comme une organisation terroriste, une ligne rouge à ne pas franchir.
Dialoguer avec le M23, un sujet désormais inévitable ?
La question d’inclure le M23, jusqu’alors considérée comme taboue, semble désormais inévitable.
Samedi dernier, à Dar es Salaam, en Tanzanie, lors du mini-sommet conjoint de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC) sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, notamment la prise de la ville de Goma, plusieurs recommandations ont été adoptées, dont l’inclusion d’un dialogue avec les parties étatiques et non étatiques, y compris le M23.
Cette initiative ne semble pas surprenante, car il y a quatre jours, les Églises catholique et protestante ont rencontré le président de la République, Félix Tshisekedi, pour lui présenter un plan de sortie de crise sécuritaire.
Les confessions religieuses CENCO et ECC, actuellement en mission de recherche des causes de la guerre qui ravage l’Est, ont présenté à la presse leur philosophie de l’initiative, baptisée « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs ».
Ce projet de dialogue national, porté par la CENCO et l’ECC, inclura l’AFC/M23. « Si pour Félix Tshisekedi, un dialogue direct avec les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda constitue une ligne rouge, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) portent un plan de sortie de crise qui inclut également dans les discussions ceux qui ont pris les armes avec le soutien des pays étrangers », a déclaré le secrétaire général de la CENCO, l’abbé Donatien Nshole.
À ce stade, la question demeure : le gouvernement congolais céder a-t-il à la pression du régime de Kigali ou approuvera-t-il les recommandations de la SADC – EAC et de la CENCO – ECC ? La réponse viendra-t-elle dans les prochains jours ? Wait and see!