Champion, mais contesté. À peine sacrés champions de la Ligue 1 congolaise pour la saison 2024-2025, les Aigles du Congo se retrouvent au cœur d’une vive polémique. Leur titre est contesté par plusieurs clubs, dont le prestigieux TP Mazembe, dont le directeur sportif, Frédéric Kitenge, a exprimé sa “frustration” et son scepticisme quant à la légitimité du sacre.
“À l’heure actuelle, il est prématuré de parler d’un champion. De nombreux litiges sont encore en cours”, a déclaré Frédéric Kitenge sur les ondes de RFI. Il a notamment dénoncé un traitement inéquitable, soulignant que son équipe avait été contrainte de disputer plusieurs matchs à Kinshasa sans avoir la possibilité de recevoir à Lubumbashi, devant son public. “Le championnat devait se terminer le 30 juillet. En l’état actuel, il n’est pas possible de désigner un champion”, a-t-il ajouté.
Pour l’heure, la coordination des Aigles du Congo n’a pas réagi publiquement. On privilégierait le silence, dans l’attente d’éventuelles clarifications de la Ligue Nationale de Football (Linafoot) sur le traitement des contentieux en cours.
Ces contestations reflètent un malaise plus profond au sein du football congolais. La saison 2024-2025 a été marquée par des retards dans la programmation des matchs, un manque d’uniformité dans la répartition géographique des rencontres et des incertitudes sur le calendrier de clôture du championnat. Des difficultés logistiques, la non-disponibilité de certains stades et des recours déposés auprès des instances de régulation ont fragilisé le déroulement normal de la compétition.
Pour apaiser les tensions, la Linafoot pourrait être amenée à clarifier publiquement le statut des litiges, confirmer ou reconsidérer l’attribution du titre et réévaluer les conditions d’équité entre les clubs. D’ici là, le sacre des Aigles du Congo reste valide sur le papier, mais terni par une contestation croissante qui met en lumière les enjeux de gouvernance, d’équité sportive et de confiance du public envers les institutions du football congolais.
