À quelques jours de la rentrée scolaire prévue ce lundi 1er septembre 2025, Lubumbashi affiche un visage inhabituel. Dans les marchés comme dans les écoles, la ferveur des préparatifs laisse place à une inquiétude palpable. Crise économique, flambée des prix, raréfaction de la monnaie locale : les familles étouffent, les commerçants s’effondrent.
Au marché Zambia, dans la commune Annexe, l’inquiétude est presque résignée. « Cette année, on ne sait pas comment survivre. Le marché est noir, les parents ne se bousculent plus comme avant », lâche une vendeuse de fournitures scolaires, désabusée devant des étals presque intacts.
Un père de famille abonde : « Un stylo à 500 francs au lieu de 100 ? Et les petites coupures qu’on refuse partout ? C’est devenu impossible de préparer la rentrée. »
Le constat est similaire dans les établissements scolaires. Les inscriptions, qui battent habituellement leur plein à cette période, peinent à décoller. « Moins de 100 élèves depuis le lancement. À peine une dizaine par jour », déplore un directeur d’école de la ville.
Cette rentrée morose révèle un malaise plus profond : la précarisation croissante des ménages face à une inflation galopante. Entre choix douloureux et priorités révisées, de nombreuses familles envisagent de retarder la rentrée ou de renoncer à certains niveaux de scolarisation.
À Lubumbashi, la rentrée scolaire 2025-2026 s’annonce donc non pas comme un nouveau départ, mais comme le miroir d’une crise sociale qui gangrène le quotidien. Une rentrée en silence, où l’école devient, pour beaucoup, un luxe difficilement accessible.
Emmanuel Kalasa, correspondant à Lubumbashi
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