Dans un mémo adressé à Yves Bunkulu, actuel ministre national du tourisme, les hauts cadres de l’Office national du tourisme (ONT) ont alerté sur la situation alarmante que traverse depuis plusieurs mois cet office. Dans leur document adressé à l’autorité de tutelle, les hauts cadres de cet établissement ont dénoncé la mauvaise gestion des fonds d’un prêt contracté à Equity Bank, en vue du fonctionnement de l’Office et qui ont pris des voies obscures. Cet emprunt, précise-t-on, date depuis l’époque du Ministre Franc Mwe Di Malila. Un dossier que Yves Bunkulu, semble ne pas accorder moindre attention, expliquent les sources au sein de cet office.
« Par notre note en date du 27 juillet 2020, portant sur la mauvaise gestion de l’Office national du tourisme (ONT nous avions, en notre qualité des hauts cadres de cet établissement public, alerté votre autorité sur la situation alarmante que vit l’Office, aujourd’hui menacé », ont-ils écrit. Et de poursuivre : « de même, nous avions approché le Conseil d’administration par le biais de son président a.i, pour apprendre que deux réunions extraordinaires avaient été tenues, afin de contracter un emprunt de 5.000.000 USD ( cinq millions de dollars américains) auprès d’Equity Bank. En outre, plus récemment, une autre somme de 5.000.000 CDF ( cinq millions de franc congolais) destinés à des démarches de déguerpissement se sont volatilisés, au prétexte que l’agent porteur a été objet d’un enlèvement en pleine journée sur boulevard du 30 juin », apprend le même document.
Aussi, dans leur mémo, les hauts cadres de l’ONT précisent que lors de l’Assemblée générale tenue en date du 15 août dans l’enceinte de l’ONT/FPI, il a été précisé la décision de l’utilisation de ces 5.000.000 USD en trois lots, a été prise par le Ministre de tutelle. D’où, plusieurs préoccupations taraudent les esprits au sujet de cette gouvernance. À ce stade, plusieurs questions méritent d’être posées : pourquoi l’Office devait-il se retrouver seul lourdement endetté, dans un montage qui implique d’autres? Comment comprendre que quelques mois après la levée des fonds aussi importants, l’Office national du tourisme se trouve dans une situation de quasi-cessation des paiements, incapable de faire face même aux dépenses basiques de fournitures de bureau? Comment admettre que les rémunérations du personnel contractuel déjà modiques soient amputées d’autorité, sans explication, pour servir à d’improbables équilibres financiers, alors même que les échéances, les délais , les traites et autres mécanismes de remboursement de l’emprunt contracté sont étrangers et demeurent inconnus? Comment concevoir que ces fonds ne soient à mesure de redresser un office déjà malade de sa gestion ? Voilà un tas de questions qui nécessite un éclaircissement de la part de ceux qui ont géré et qui gèrent cette structure.
Cependant, il sied de souligner que c’est pour la toute première fois que l’Office bénéficie d’un fonds aussi important, susceptible d’élever le niveau de promotion du tourisme. Au regard de la gravité des faits, les Directeurs ont demandé au Ministre du Tourisme de diligenter l’audit financier, administratif et technique pour palper la mauvaise gestion de l’Office, œuvre de SAIBA LWANZO Rosette, Directeur a.i et BUTALALE ELISEE Directeur financier.
Enfin, dans le souci de faire jaillir toute la lumière dans cette affaire, les hauts cadres de l’ONT exigent , réclament à haute et intelligible voix l’audit, et invite vivement la Cour des comptes, l’Inspection générale des finances ou tout autre organisation crédible, de diligenter des enquêtes. Ce, en vue de retracer les importants fonds levés ; dégager d’éventuelles responsabilités ; prescrire des réelles mesures de redressement et de clarifier la situation patrimoniale de l’ONT. Et ce, en vue de permettre à cet établissement public, de servir l’Etat congolais conformément à ses missions régaliennes.
Giscard Havril