C’était une promesse de campagne, l’un de projets phares de son programme de société ; et le 24 janvier 2019 jour du prestation de serment, le président Tshisekedi l’avait promis.
« La gratuité de l’enseignement sera d’application et effective dès la rentrée scolaire prochaine », avait-il il dit et que cela était un engagement ferme et l’un de ses grands projets de réformes.
Quel bilan pour Félix tshisekedi deux ans après ?
Si pour certains observateurs et spécialistes de sciences économiques : le projet de la gratuité de l’enseignement était voué d’avance à l’échec, tandis que pour le gouvernement congolais sous le leadership du Chef de l’État, un budget de 11 milliards de dollars était en vue et permettrait de financer ce projet de gratuité de l’enseignement : un budget qui toutes fois il faut le rappeler était jugé irréaliste par la première institution monétaire mondial FMI et plus tard était revue à la baisse, de 11 milliards de dollars jusqu’à 6 milliards de dollars.
La table ronde sur la gratuité de l’enseignement d’août 2019 devant étudier les mesures d’application de cette réforme ; assortit un budget évalué à 2,6 milliards de dollars à débourser dès la rentrée scolaire du septembre 2019.
Entre réalisme et objectif
Un pari risqué pour Félix tshisekedi avec un budget jugé irréaliste et réduit à 6 milliards de dollars alors que le gouvernement peinait dans sa mission de mobiliser les recettes et lutter contre le coulage de recettes pour rendre effective cette gratuité, n’a décaissé en réalité que 35 millions de dollars, insuffisant.
Quelques institutions internationales qui se sont montrées prêt à accompagner les gouvernements dans cette réforme n’ont jamais mis leur mains dans la poche, même la banque mondiale qui annonçait une aide de 5 milliards répartis sur cinq ans n’a donné aucun signal alors que l’année en cours est la deuxième de cette réforme rendue effective par le président Tshisekedi.
Qui bloque ?
La rentrée scolaire d’octobre 2020 était un vrai test pour Félix tshisekedi ; plus rien ne marchait dans les écoles publics, la rentrée était synonyme d’un début de la grève générale.
Pour certains enseignants le gouvernement n’a pas tenus sa promesse et d’autres parlent de la non résolution de la question de nouvelles unités à la SECOPE. D’un côté certaines organisations de la sociétés civiles accusent le ministre de l’ESPT de vouloir saper la réforme de la gratuité de l’enseignement. L’inspection générale des finances appelée à mener des enquêtes à la SECOPE conclut ses enquêtes avec un rapport bouleversant, plus de 58 000 unités fictives ont été repérées et des écoles non autrement identifiées créées pour une perte de 62 milliards de francs congolais.
Les récentes déclarations du Cardinal Fridolin appelant les parents à se prendre en charge n’ont fait qu’exacerber la situation.
Deux après la mise œuvre de cette mesure de la gratuité de l’enseignement, le constat est amer, c’est un échec pour le président Tshisekedi, une réforme prématurée, un sentier mal conçu par le président de la République.
La reprise des cours annoncée par certaines sources au sein du ministère de l’EPST pour ce 5 janvier 2021 s’annonce tendue, décisive pour sauver l’année scolaire en cours, et de toute vraisemblance la question de la gratuité est loin d’avoir trouver une réponse appropriée.
HERMES KAZADI / St