Accord de paix RDC-Rwanda : « Il y aura des conséquences si les engagements ne sont pas respectés », avertit l’ambassadrice américaine
Par S. Tenplar Ngwadi

L’accord de paix entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda franchit une étape décisive. Selon Lucy Tamlyn, ambassadrice des États-Unis en RDC, le processus de mise en œuvre est désormais bel et bien engagé. Dans une interview exclusive accordée à RFI, la diplomate a insisté sur la fermeté de Washington quant au respect des engagements pris par les deux pays.
« Le processus de mise en œuvre a bel et bien commencé avec la création d’un mécanisme de sécurité conjoint entre la RDC et le Rwanda », a déclaré Lucy Tamlyn. Ce mécanisme, précise-t-elle, a pour mission de coordonner la neutralisation des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et le retrait progressif des troupes rwandaises.
Mais au-delà de ces avancées initiales, c’est la menace de sanctions en cas de non-respect des engagements qui retient l’attention. « Cet accord est différent, car nous avons clairement dit qu’il y aurait des conséquences si les engagements ne sont pas respectés », a martelé l’ambassadrice. Une déclaration forte qui souligne l’implication et la vigilance de Washington dans ce dossier sensible.
Les conséquences, selon Lucy Tamlyn, pourraient prendre diverses formes : « Les conséquences peuvent être les mesures punitives, par exemple les sanctions ou les autres leviers diplomatiques. » Un avertissement clair adressé aux deux pays, les enjoignant à tenir leurs promesses sous peine de s’exposer à des mesures coercitives.
Parallèlement à cette approche punitive, l’accord intègre une dimension économique, considérée comme un facteur essentiel de stabilité régionale. « En plus des engagements sécuritaires, il fournit l’incitation d’un cadre d’intégration économique régionale », explique l’ambassadrice.
Symbole de cette approche, le projet hydroélectrique de 760 millions de dollars, qui vise à relier le Burundi, le Rwanda et la RDC. Un projet ambitieux, en sommeil depuis plusieurs années, et dont la réalisation est désormais conditionnée à la consolidation de la paix. « C’est un projet qui existe depuis longtemps, pas encore mis en œuvre, qui a juste besoin de la paix pour démarrer », a souligné Lucy Tamlyn.