
Le Conseil Provincial de la Jeunesse de l’Ituri remet en question la pertinence du dialogue d’Aru 2, lancé pour résoudre la crise sécuritaire dans la région. L’absence d’inclusion des jeunes et le manque de cohérence avec les stratégies militaires existantes sont pointés du doigt.
Alors que les discussions du dialogue d’Aru 2 battent leur plein depuis le lundi 23 juin à Aru, à plus de 300 km de Bunia, des voix discordantes s’élèvent pour critiquer l’initiative des autorités provinciales. Ce mercredi 25 juin, à Bunia, Monsieur Déogratias Bungamuzi, président du Conseil Provincial de la Jeunesse de l’Ituri, a exprimé de vives réserves quant à la capacité de ce dialogue à améliorer la situation sécuritaire sur le terrain.
« Pour nous ce dialogue apparaît non seulement incohérent mais également contreproductif par rapport à d’autres dialogues précédemment organisés », a déclaré Monsieur Bungamuzi, faisant référence à la position ferme du chef d’État-major général des FARDC, qui a appelé à une traque sans relâche de tous les groupes armés actifs dans la région.
Le principal grief du Conseil Provincial de la Jeunesse concerne l’exclusion des jeunes, considérés comme des acteurs majeurs et incontournables dans la recherche de la paix. « Pire encore ce dialogue se déroule sans une réelle inclusion des jeunes, exclure les jeunes c’est une erreur de méthode et se affaiblir la légitimité de ces assises », a déploré Monsieur Bungamuzi.
Le dialogue d’Aru 2, qui réunit une centaine de participants issus de cinq territoires de l’Ituri, dont des représentants de groupes armés, des chefs coutumiers, des leaders communautaires, des associations et des élus, vise à favoriser le retour de la paix, la sécurité, la cohésion sociale et à répondre aux défis posés par les précédents dialogues. La contestation du Conseil Provincial de la Jeunesse met en lumière la difficulté de concilier les différentes approches et les attentes divergentes dans la résolution de la crise en Ituri.