
Le quartier Tchad, dans la commune de Mont-Ngafula à Kinshasa, est le théâtre d’une tragédie silencieuse. Depuis plus de deux ans, les habitants sont confrontés à une érosion galopante qui a fini par scinder l’avenue Foulou en deux, causant la destruction de plusieurs habitations et mettant en péril la vie de nombreux ménages.
Le phénomène, selon les témoignages recueillis sur place, a débuté par un petit trou qui, sous l’effet des pluies, s’est transformé en un profond ravin, engloutissant déjà au moins trois maisons.
Pour les habitants, la cause principale de ce désastre est multifactorielle, mais l’absence d’infrastructures de base, notamment de caniveaux, aggrave considérablement la situation. “Nous n’avons qu’une seule voie, et quand il pleut, l’eau ne sait pas où aller, elle s’accumule ici,” déplore Shiaba Masudi, une résidente du quartier. Elle lance un appel désespéré aux autorités : “L’État congolais devrait nous construire des caniveaux. On nous a laissé vivre ici sans infrastructures de base, c’est incompréhensible. Nous lançons donc un cri de détresse.”
Les conséquences de cette érosion sont désastreuses. Destruction d’habitations, perte de biens, déplacements forcés des familles… Élisée Landu, une victime directe, raconte : “Notre maison a été engloutie. Heureusement, nous n’étions pas à la maison ce jour-là. Mais depuis, nous vivons dans une case en tôle sans rien oublier de ce que nous avons perdu.”
Jean-Coco Masudi, un autre habitant, relève le manque d’aménagement du quartier et l’absence de caniveaux, qui favorisent l’infiltration de l’eau pluviale et des eaux ménagères dans le sol, le rendant instable.
Aujourd’hui, l’érosion complique la mobilité dans la zone, notamment pour les élèves. Des tunnels et des parcelles ont été improvisés pour tenter de relier les deux parties de l’avenue.
La population espère désormais des actions concrètes et urgentes de la part des autorités, afin de remédier à ce drame écologique et humanitaire qui ne cesse de s’aggraver.