Me Carlos Mupili sur l’accord de Washington : « Depuis quand signer avec satan devient une diplomatie agissante ? »
Par Egide OMBUM

Dans une interview accordée à Congopresse.net, ce vendredi 04 juillet 2025, le président de la dynamique chrétienne pour la défense des droits humains et de l’environnement (DCDHE), Me Carlos Mupili, a vivement critiqué l’accord de Washington qui, selon lui, a été signé avec un pays autrefois qualifié de criminel.
« Depuis quand le pouvoir de Kinshasa reconnaît au Rwanda d’être producteur des minerais ? Alors qu’il n’y a pas deux semaines, on disait du Rwanda d’être un État criminel avec un Président Satan. Mais, comment du coup, ça change ? Signer avec un satan devient une diplomatie agissante, co-gérer avec un pays terroriste devient une victoire ? Et, on nous demande tous de fêter ça. Ça devient un problème », a déclaré Me Carlos Mupili.
Pour cet acteur de la société civile, la RDC ne peut rien attendre du Rwanda notamment sur le plan économique ou sécuritaire. Il estime que le rétablissement de la paix en RDC passera par la signature d’un traité bilatéral avec les États-Unis d’Amérique.
« Les États-Unis d’Amérique signent avec nous un traité bilatéral où on lui donne le droit de préemption pour l’exploitation de nos minerais stratégiques. Et après les USA installent leur base militaire ici, commencent par la formation de nos militaires, puis l’équipement de notre système de renseignement, la création de l’industrie militaire pour la fabrication des drones. Par conséquent le petit Rwanda aura peur. C’est ça la paix qu’on devrait chercher », a-t-il lâché.
Par ailleurs, le Rwanda continue d’exiger la neutralisation des FDLR avant de retirer ses troupes du sol congolais. Sur ce point, Me Carlos Mupili demeure perplexe.
« Il y a une contradiction entre le ministre Julien Paluku pour qui le FDLR n’est qu’un simple prétexte car il n’existe plus ; et Madame Wagner qui estime que le FDLR existe et qui dit qu’on va commencer d’abord à les sensibiliser pour le rapatriement volontaire. Et c’est par après qu’on va user de force pour leur neutralisation. Mais est-ce qu’elle peut nous dire dans quel coin ces FDLR se trouvent ? Cette affirmation ne serait-elle pas grave parce qu’elle risque de couronner les accusations du Rwanda selon lesquelles le FDLR serait mélangé et confondu dans nos FARDC et la garde républicaine ? » s’inquiète Me Carlos Mupili.
En outre, cet avocat précise qu’il faut, du reste, une procédure constitutionnelle pour que cet accord « de paix » entre en vigueur en RDC au regard de l’art 214 de la constitution dispose que les traités de paix doivent être soumis à l’approbation du Parlement.
Rappelons que la RDC et le Rwanda ont signé, Vendredi 27 juin 2025, à Washington, un accord de paix qui consacre l’intégration des combattants congolais issus des groupes armés, la neutralisation des FDLR, le retrait des troupes rwandaises du sol congolais et la cessation des hostilités. Entre-temps, les discussions se poursuivent à Doha, au Qatar entre le gouvernement congolais et les représentants de l’AFC-M23 en vue d’un autre accord de paix.