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Pénurie de maïs : Éloge Mwandwe appelle les autorités à investir dans la recherche agricole 

Par Ben Tshokuta

La République démocratique du Congo est frappée de plein fouet par la pénurie de maïs. La crise de ce produit agricole est observée dans plusieurs provinces et principalement dans le Grand-Katanga et le Grand-Kasaï. Pour tenter de résoudre ce problème, une délégation composée de sept ministres au total est allée négocier avec quelques pays, ce qui a suscité un tollé sur les réseaux sociaux.

Réagissant sur cette situation lors d’une émission télévisée, Éloge Mwandwe, haut-cadre à l’AFDC-A et consultant en investissement et développement, s’est dit choqué de voir un pays autre fois industrialisé comme la RDC tomber si bas.

« J’étais choqué de voir une délégation de sept ministres aller dans un autre pays pour nous chercher la semence. On peut nous dire que c’est une semence améliorée mais je me pose la question comment ce grand Congo n’a pas ce laboratoire de production. Ce que nous devons savoir, c’est que ce pays à l’époque coloniale était industrialisé. 80% de ce que nous consommions, c’est nous même qui le produisions. On avait des petites industries qui nous produisaient des jus, qui nous produisaient des allumettes mais aujourd’hui il faut importer tout ça », a déclaré Éloge Mwandwe.

Pour cet acteur politique, le fait pour les économistes congolais de placer dans les oubliettes l’histoire économique du pays fait partie des problèmes qui ralentissent le développement de la RDC. D’où il propose de se servir d’exemple de l’époque coloniale — où la RDC était autrefois industrialisée — afin de relancer l’économie actuelle du pays.

« En économie, il y a ce que l’on appelle l’histoire économique d’un pays, l’économiste congolais n’arrive pas à s’arrêter un moment et lire l’histoire de ce pays d’où nous venons et où nous sommes (…) La solution se trouve au Congo, il faut aller dans les réussites du passé, qu’est-ce que l’on faisait que l’on ne fait pas aujourd’hui. Dans le passé on investissait dans la recherche agricole et on ne le fait pas aujourd’hui. On avait des techniciens agricoles et agronomes bien formés, on avait des écoles secondaires qui formaient les diplômés (…) En 2003 le Congo a signé l’accord de Maputo où l’on doit allouer 10% du budget au secteur agricole et en 2023 on vient juste d’allouer 5% de notre budget au secteur agricole, bien-sûr ce sont les efforts mais l’on doit exiger qu’on aille plus vite. », a-t-il renchéri.

La délégation ministérielle qui s’est rendue notamment en Zambie n’a pas trouvé gain de cause pour une résolution rapide du problème. En Afrique australe, beaucoup de pays sont frappés par la sécheresse. Et la Zambie, le grenier de la région a fourni bien avant à quelques uns (les premiers demandeurs), vidant pratiquement presque son stock stratégique. Présentement, Lusaka reconstitue aussi son stock stratégique et ne peut plus vendre sa production locale, quoi que le gouvernement congolais a parlé d’une main noire derrière le refus de la Zambie de vendre son produit agricole à la RDC. Les pays qui sont dans la tourmente, ne peuvent pas non plus vendre leurs maigres stocks importés.

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